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Emploi du temps de Cambridge: vague de protestation chez des étudiants

31 janvier 2021, 13:30

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Emploi du temps de Cambridge: vague de protestation chez des étudiants

Ils se sentent impuissants. Divers candidats du Higher School Certificate (HSC) ont contesté le «time-table» provisoire émis par Cam- bridge tandis que d’autres expriment leur mécontentement. En effet, ils doivent prendre part à une quinzaine d’examens en seulement neuf à douze jours. Une situation qui impose une pression monumentale. Quelles possibilités de protestation existent? Tour d’horizon.

Dès le 23 mars 2021, les examens du Higher School Certificate (HSC) débuteront. Alors que les étudiants attendaient avec impatience leur emploi du temps, une bonne partie d’entre eux se retrouve dans la tourmente après en avoir pris connaissance. Le 28 janvier 2021, plusieurs collégiens ont écrit au Mauritius Examinations Syndicate (MES) pour s’élever contre le fait d’avoir à prendre part à 16 examens en 9 jours. «Les élèves ont mentionné dans leur lettre qu’ils sont choqués et déboussolés avec un tel emploi du temps. Ils sont déjà passés par le covid-19 avec son lot de difficultés. Pour moi, ce problème-là ne devait pas s’y ajouter. C’est inhumain», confie un responsable d’établissement.

Ces derniers sont dans l’attente d’une réponse de l’organisme. Comme eux, d’autres étudiants sont dans l’incompréhension totale. «Je me retrouve avec 14 papiers sur 9 jours pour trois matières principales et une en subsidiaire. En tant qu’étudiante de la filière artistique, je trouve que le time-table n’est pas évident du tout. Bien que je termine mes examens avant mes amis dans d’autres filières, j’aurai préféré que ce soit autrement», confie Laura, une étudiante du HSC. Si tel était le cas, elle aurait au moins pu respirer, estime-t-elle. Car face à cette compression d’examens en si peu de temps, le surmenage ne sera pas uniquement intellectuel mais aussi émotionnel.

«Bien sûr, on ne peut rien y faire. J’espère juste que cela ne se reproduise pas à l’avenir», ajoute la jeune fille qui ne cache pas son inquiétude. Zoé, une autre candidate du HSC, abonde dans ce sens, ayant à prendre part à 16 examens en douze jours. «Je suis obligée de faire avec. Je suis stressée à voir un time-table pareil. Je vais devoir me préparer psychologiquement car je sais que ce sera très épuisant une telle charge», déclare-t-elle. L’étudiante trouve «très injuste» que beaucoup d’élèves comme elle, aient tous les examens en avril. «On ne se rend pas compte que c’est difficile de gérer 16 examens en même pas un mois. Ça nous épuise mentalement et physiquement. Après plus d’un an en HSC avec des cours en ligne également, c’est très dur de nous imposer tous nos examens en avril. Nous sommes fatigués et débalancés. Un time-table pareil n’est malheureusement pas un avantage», soutient-elle. A titre d’exemple, le 15 et le 19 avril, elle a des examens de General Paper et d’Anglais en matière principale. Une combinaison des plus épuisantes selon son enseignante de littérature anglaise.

 

Sur cette question d’emploi du temps compressé, Vikash Ramdonee, secrétaire de l’United Deputy Rectors and Rectors Union, affirme que c’est inacceptable. «Il y a plusieurs filières où des candidats aspirent à être lauréats. Dans certains cas, les examens se tiennent du 12 au 25 avril. C’est faux de dire que les épreuves se tiennent jusqu’en juin 2021. Les élèves n’auront pas un temps de repos. Face à une telle pression, ils seront malades», explique-t-il.

Tension sur les étudiants

Quant à Munsoo Kurrimbaccus, vice-président de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE), il souligne qu’une telle situation accentue la tension sur les étudiants. «Notre appel est qu’au futur, on prépare le «time-table» de manière plus adéquate pour que les étudiants puissent récupérer. Même les examens universitaires prévoient un jour de pause entre les examens», mentionne-t-il. Soutenant que les résultats des étudiants en seront affectés avec ce fardeau, il se penche pour une contestation de ces derniers. «Les élèves, leurs parents et enseignants doivent venir de l’avant pour faire remonter cette anomalie», avance-t-il. Pour sa part.

Mais peut-on faire une contestation? Même si la volonté est là, certains étudiants estiment que c’est peine perdue vu la très courte échéance des examens. «Nous en avons parlé entre amis. À notre avis, il est déjà trop tard et ce, à quelques mois des examens», indique une élève. Dans d’autres cas, les discussions sur cette éventualité sont engagées au sein des groupes d’étudiants. En cas d’anomalie, les élèves avisent habituellement leur établissement scolaire, qui par extension, en avise le MES. À son tour, l’organisation locale informe Cambridge.

 

D’après un ancien cadre du Mauritius Examinations Syndicate (MES), il y a une procédure pour la détermination des jours d’examens. «Cambridge ne fait pas les choses au hasard. D’abord, il y a l’emploi du temps provisoire qui est envoyé tôt à Maurice et d’autres pays qui prennent aussi part aux examens. Ce document doit être examiné et commenté. Les observations doivent être effectuées par le MES afin que Cambridge y réponde», déclare-t-il. À son sens, il pourrait être trop tard pour des contestations d’étudiants. Les questionnaires sont généralement prêts au moins un mois et demi avant le début des examens. Mais Vikash Ramdonee indique, pour sa part, qu’il est possible de faire une requête à l’autorité locale. «Nous sommes encore au «time-table» provisoire. Bien sûr, ce n’est pas facile d’accommoder toutes les matières. Mais si on enlevait 3 ou 4, nous pourrions trouver un espace pour que les élèves puissent souffler. On pourrait même aller au-delà du 11 juin 2021, date prévue pour la fin des examens, en guise de solution», ajoute-t-il. Pour lui, les négociations entre Cambridge et le MES peuvent toujours être effectuées dans l’intérêt des candidats au HSC. «On ne doit pas quitter Cambridge. C’est un des meilleurs instituts au monde. Celui-ci a pu nous accommoder dans sa liste, en sus de tous les autres pays, avec le covid-19. Il faut qu’on ouvre le dialogue», précise-t-il.

Parallèlement, plusieurs étudiants, dont Yann, un autre étudiant du HSC, évoquent un autre problème lié au «time-table». Ainsi, plusieurs se retrouvent souvent avec deux examens par jour. «Cela m’angoisse plus de jour en jour. C’est presque inhumain disent certains. Le 19 avril, j’ai un total de quatre heures d’examens incluant la littérature anglaise et le General Paper », explique-t-il. Pire, le 22 avril, ce sera pour 4 heures et 45 minutes avec un examen de français et un autre de sociologie.

Peut-on avoir deux examens d’une telle durée le même jour ? Notre source du MES répond par l’affirmative. «Un étudiant doit pouvoir soutenir 6 heures d’examens par jour. C’est le critère. Par exemple, cela peut être deux papiers de 3 heures chacun ou trois de deux heures chacun», poursuit-il.

Hormis la compression des examens sur une très courte période, des « clash » sont également constatés dans l’emploi du temps de Cambridge. «Certains étudiants ont des papiers qui sont en simultané. Cela arrive tous les ans. On en fait part au MES pour faire les arrangements nécessaires», mentionne Henry Wan, recteur du collège Royal de Port-Louis. Il cite le cas d’un élève dont l’examen de Statistics en matière principale qui coïncide avec celui «d’Arabic» en subsidiaire. D’autres étudiants sont également sujets à ces conflits d’horaires d’examens, notamment pour les matières scientifiques entre autres.