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Patrimoine: les anciens combattants entreront au musée en mai

21 janvier 2021, 21:30

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Patrimoine: les anciens combattants entreront au musée en mai

Inexorable marche du temps. Ces hommes pour la plupart, mais aussi ces femmes, ont porté fièrement l’uniforme. Enrôlés en temps de guerre comme en temps de paix. Quelles traces reste-t-il de leurs efforts ?

Les anciens combattants pourraient faire leur entrée au musée de Port-Louis, «autour du 18 mai prochain», indique Mike Mungur, président du Mauritius Ex-Services Trust Fund. Date qui correspond à la journée internationale des musées. Il s’agit d’un projet annoncé en 2018. C’est au premier étage du musée d’histoire naturelle, à rue La Poudrière à Port-Louis que médailles, uniformes, cartes et listes de noms de ceux enrôlés pendant la Seconde Guerre mondiale seront visibles. «La galerie est prête à environ 75 %.»

Il y a plus de deux ans, ce trust fund avait lancé deux appels à dons pour récolter des artéfacts pour cette galerie des anciens combattants. Un premier appel à dons avait rapporté une maigre moisson de «six médailles, ainsi que des documents dont des discharge certificates». Le second appel à dons aurait été plus fructueux. Selon Mike Mungur, «nous avons eu pas mal de choses venant notamment de Rodrigues».

Monument de l’Armistice devant le collège Royal de Curepipe rendant hommage aux soldats.

Cette galerie sera en deux parties. La plus petite, «pas grand-chose» consacrée à la Première Guerre mondiale (1914-1918) et l’autre plus importante, aux Mauriciens dans la Seconde Guerre mondiale. «Dès l’entrée, il y aura les noms de ceux qui ont contribué pour leur patrie», affirme Mike Mungur. Un coin ludique avec des questions-réponses, destiné aux étudiants est aussi pré- vu. Le Mauritius Ex-Services Trust Fund a aussi fait appel à des institutions étrangères, telles que l’Imperial War Museum, la Royal Commonwealth Ex-Services League ou encore la Royal Pioneer Corps Association pour obtenir des répliques pour les besoins de la galerie des anciens combattants.

Loi abrogée l’an dernier

Le dernier Budget a abrogé la Mauritius Ex Services Trust Fund Act. C’était l’une des dispositions de la Finance Act, votée en juillet dernier. Raison avancée : la baisse constante du nombre de bénéficiaires qui aboutira à la «mort naturelle» de l’institution. Conséquence : depuis le 4 janvier dernier, les anciens combattants touchent leur allocation du ministère de la Sécurité Sociale en reconnaissance de leurs services rendus.

800 anciens combattants encore là

Mike Mungur, président du Mauritius Ex-Services Trust Fund, indique qu’à Maurice, il y a «moins de 800» anciens combattants. À Rodrigues, ils sont «environ 70». La moyenne d’âge dépasse les 85 ans. Mais les anciens combattants disparaissent au rythme «d’environ 300 tous les ans». Il rappelle que 3 000 Mauriciens ont été enrôlés pendant la Première Guerre mondiale, alors que 38 000 compatriotes ont servi durant  la Seconde Guerre mondiale.

Engagés: les corps de métier

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la majorité des enrôlés faisait partie du «supporting staff». Ils étaient soit artisans soit membres du Royal Pioneer Corps. Les artisans avaient divers métiers : maçons, charpentiers, plombiers, électriciens, entre autres. Après leur entraînement, ces pionniers et artisans ont surtout participé à la guerre du Désert en Égypte, en Libye, au Maroc ou en Tunisie. Après la guerre, certains ont été envoyés en Jordanie et en Palestine. Un contingent d’environ 8 000 Mauriciens a aussi été engagé dans le Mauritius Labour Corps, qui faisait partie du Civilian Labour Corps. Cette section était chargée des travaux administratifs de l’armée. Le Mauritius Regiment regroupait aussi des non-combattants. En septembre 1940, des avis de recrutement ont paru dans la presse locale pour recruter des candidats mauriciens pour la Royal Air Force. La plupart de ceux recrutés sont devenus des opérateurs sans fil. Il y a aussi eu des pilotes mauriciens, ainsi que des agents du Special Operations Executive. L’entrée dans l’armée britannique était aussi marquée par des comportements différenciés dépendant de la couleur de peau.

Bureaux: Une maison coloniale en suspens

Quel sera le sort de la maison coloniale située à la rue l’Église, vis-à-vis de la cathédrale St Louis. Cette maison a longtemps été le point de rendez-vous des anciens combattants venant y toucher leur pension. Abîmée par l’usure et les intempéries, sa rénovation avait été estimée il y a environ trois ans à Rs 15 millions. Une somme jugée trop coûteuse. La bâtisse relève du ministère des Infrastructures publiques. «En tant que président, je n’ai pas eu de feedback», dit seulement Mike Mungur.