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Biden, aux commandes de l'Amérique, s'attèle à la lutte contre la pandémie

21 janvier 2021, 14:36

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Biden, aux commandes de l'Amérique, s'attèle à la lutte contre la pandémie

Tout juste installé à la Maison Blanche, Joe Biden consacre jeudi la première journée pleine de son mandat à sa priorité la plus urgente, la lutte contre la pandémie qui a déjà fauché 400.000 vies aux Etats-Unis.

Le démocrate, qui estime «ne pas avoir de temps à perdre» contre le virus, doit signer dix décrets et autre directives pour accélérer les campagnes de vaccination et de dépistage. 

«Pendant près d'un an, les Américains n'ont pu trouver aucune stratégie, et encore moins une approche globale pour faire face au Covid, auprès du gouvernement fédéral», a expliqué Jeff Zients, qui coordonne la réponse de la nouvelle administration à la pandémie de Covid-19. «Tout cela va changer», a-t-il affirmé à la presse.

La nouvelle administration américaine, prenant le contrepied de Donald Trump, a remercié jeudi l'OMS pour son rôle de chef de file dans la lutte contre la pandémie, et l'a assuré de son soutien financier.

Les Etats-Unis, qui ont annoncé mercredi leur retour à l'Organisation mondiale de la santé, ont «l'intention de remplir leurs obligations financières envers l'organisation», a déclaré l'immunologue Anthony Fauci lors d'une réunion du conseil exécutif de l'agence onusienne.

Dans les heures qui ont suivi sa prestation de serment, mercredi, Joe Biden avait mis un terme au retrait des Etats-Unis de l'OMS, décidé par Donald Trump.

Déterminé à marquer d'emblée sa différence, le 46e président américain a également pris un décret pour rendre obligatoire, dans les bâtiments fédéraux, le port du masque que son prédécesseur n'avait endossé qu'à reculons.

Dans un discours d'investiture au ton grave, il a prévenu que le Covid-19 s'apprêtait à connaître sa «phase la plus dure et mortelle» et appelé les Américains à «laisser de côté la politique» pour affronter ensemble ce «sombre hiver».

Ce vétéran de la politique américaine, âgé de 78 ans, espère désormais convaincre les élus républicains du Congrès de voter pour un plan de relance de 1.900 milliards de dollars destinés à amortir les effets dévastateurs de la pandémie sur l'économie.

Chèques aux familles, fonds pour rouvrir les écoles, argent pour accélérer tests et vaccins, liquidités pour les petites entreprises, ou encore aide alimentaire renforcée: les mesures doivent empêcher le pays de s'enfoncer plus avant dans la crise.

Première confirmation

Joe Biden, qui a amorcé parallèlement un virage à 180 degrés en matière de politique migratoire, compte également sur ces élus pour adopter une vaste réforme dans ce domaine qui fut au coeur de la politique de son prédécesseur.

Non content d'avoir annulé dès mercredi un décret qui interdisait aux ressortissants de pays en majorité musulmans d'entrer aux Etats-Unis, et d'avoir suspendu la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique, il a transmis au Congrès un projet de loi migratoire ambitieux.

Celui-ci prévoit un «chemin vers la naturalisation» des étrangers en situation irrégulière, selon des conditions et des durées variables. Plus de dix millions de sans-papiers vivent aux Etats-Unis et pourraient être concernés.

Signe que les temps changent, le chef des républicains au Sénat Mitch McConnell, qui fut un allié solide de Donald Trump jusqu'à récemment, a promis de travailler avec Joe Biden «à chaque fois que cela sera possible». 

Dès mercredi soir, la chambre haute a confirmé à une très large majorité la nomination de l'ancienne numéro 2 de la CIA, Avril Haines, comme directrice du Renseignement.

D'autres confirmations pourraient suivre prochainement, dont celle d'Anthony Blinken à la tête de la diplomatie américaine. 

«Multi-taches»

Mais il en faudra plus pour surmonter les profondes divisions creusées sous le mandat de Donald Trump, et qui se sont encore accentuées lors de sa croisade post-électorale

Niant contre toute évidence sa défaite, il a chauffé à blanc ses partisans si bien qu'une partie s'est lancée à l'assaut du Capitole le 6 janvier. 

Ces violences lui ont valu une seconde mise en accusation au Congrès, et il revient désormais au Sénat de le juger pour «incitation à l'insurrection». 

Cette procédure pourrait retarder la mise en oeuvre de la politique de Joe Biden. «Nous avons confiance dans le fait que le Sénat puisse être multi-tache», a toutefois déclaré mercredi soir la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki.