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27 décembre 1979: Dans le sillage de Claudette

27 décembre 2020, 22:00

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27 décembre 1979: Dans le sillage de Claudette

Claudette aura été l’un des plus violents cyclones que Maurice ait connus, annonce l’express du jeudi 27 décembre 1979. Des rafales de 160 milles à l’heure sont enregistrées à Fort Williams, à minuit, le samedi 22 décembre. À Plaisance, les rafales atteignent 138 milles à l’heure vers 2 heures du matin. Le centre du cyclone touche l’île vers une heure, le dimanche 23 décembre.

Quatre morts sont à déplorer. Deux personnes périssent lors d’un incendie à Rose-Hill, une troisième meurt noyée au Hochet, à Terre-Rouge. La quatrième, une jeune fille de 14 ans, trouve la mort quand une partie de la maison où elle se trouve s’effondre. Outre trois blessés graves et 18 blessés légers, le rapport de la police indique que 2 560 personnes se sont rendues dans les centres de refuge.

Le Sud et le Nord du pays sont les régions les plus affectées par Claudette. Le réseau électrique en particulier a bien souffert du passage du cyclone. Travaillant d’arrache-pied depuis dimanche, les employés du Central Electricity Board ont pu, au mercredi 26 décembre, rétablir la fourniture de l’énergie électrique dans les centres-villes. Ils accordent la priorité aux installations de pompage de la Central Water Authority, mais des régions sont toujours privées d’eau. Pour ce qui est du réseau routier, les dégâts sont minimes, du fait que les principales artères ont été réasphaltées après le passage de Céline, au début de l’année.

Un comité ministériel, présidé par le ministre des Finances, est mis sur pied pour coordonner toutes les mesures d’urgence à prendre à la suite du passage du cyclone. Le gouvernement institue également un fonds de secours sous la présidence du Premier ministre.

Yves Valadon, directeur de la station météorologique de Vacoas, confie que ses services étaient dans un «dilemme», ne sachant pas quoi dire au public au moment où l’avertissement de classe IV était déjà lancé, car on avait remarqué sur certaines photos du radar que Claudette amenait avec elle une masse nuageuse considérable et que des pluies torrentielles allaient s’abattre sur le pays et que des «flash floods» étaient à redouter. Comment demander aux gens à proximité des rivières et cours d’eau de quitter leurs abris alors qu’on leur disait de ne pas se déplacer en cas d’avertissement de classe IV ?

Yves Valadon raconte que quelqu’un lui a téléphoné (ô miracle) au milieu de la nuit pour lui demander ce qu’il fallait faire parce qu’il était à ce moment précis assis sur une table, l’eau ayant envahi sa maison ! Claudette traversait l’île du nord au sud pendant la nuit à une vitesse de 10 milles par heure.

30 décembre 1979 : l’île Maurice lave son linge

Claudette est passé sur Maurice avec ses rafales de vent qui ont jeté bas ou endommagé plusieurs maisons. Dans son sillage, ont suivi les pluies diluviennes qui ont inondé d’autres demeures. Une fois l’eau retirée, y est restée la boue. Mais l’île Maurice, dès le soleil revenu, se remet à l’ouvrage en commençant par nettoyer son linge sale à la rivière, l’eau faisant défaut aux robinets.

28 décembre 1983 : Noël sous l’effet du cyclone Bakoly

Visiteur inattendu, le cyclone Bakoly contraint la population mauricienne à passer la Noël entre quatre murs, relate l’express du mercredi 28 décembre 1983. En effet, l’île Maurice passe cette fête sous un avertissement de cyclone de classe IV imposé à 8 heures dimanche matin, soit le matin de Noël.

Bakoly passe à une vingtaine de milles à l’ouest du Morne entre 14 et 20 heures dimanche. Il est alors à son point le plus rapproché de Maurice. L’avertissement de classe IV est levé à 00 h 15 lundi. Les plus fortes rafales enregistrées sont de 113 milles à Mon Désert Alma.

Le cyclone Bakoly fait huit blessés, dont un grave, un habitant de Pailles. Ce dernier était dans sa maison qui s’est affaissée par les rafales. Par ailleurs, le bulletin de la police indique qu’au moment du passage du cyclone, les centres de refuge abritaient 848 personnes, dont 338 dans ceux de Grand-Port-Savanne.

Malheureusement une personne est décédée le vendredi à Trou-aux-Biches. Il s’agit d’un touriste français âgé de 30 ans qui est allé prendre un bain en mer malgré le mauvais temps et qui s’est noyé après avoir coulé à pic. Les recherches pour le retrouver vendredi même sont demeurées vaines. Son cadavre a été retrouvé tôt samedi matin.

Pour ce qui est des dégâts matériels, les habitations n’ont, en général, pas trop souffert. Peu de fils électriques et de pylônes à terre. Par contre, quelques auvents de boutiques et de restaurants sur le littoral ont été affectés. Dans les villes, les premières équipes d’éboueurs sont au travail dès la fin de matinée du lundi pour enlever les restes du passage de Bakoly.