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Stelio Henri, un volontaire qui s’est jeté à l’eau pour sauver Himal Naipal

27 décembre 2020, 11:30

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Stelio Henri, un volontaire qui s’est jeté à l’eau pour sauver Himal Naipal

L’année 2020 a été marquée par des drames en mer. Cette fois, c’est un membre de la National Coast Guard, Himal Naipal, affecté à Agaléga, qui est mort noyé. Pourtant, des amis et volontaires, dont Stelio Henri, ont essayé de le sauver malgré la mer démontée.

Stelio Henri, 41 ans, figure parmi les volontaires, qui n’ont pas hésité une seule seconde à se jeter à l’eau à la vue du bateau de la National Coast Guard (NCG), qui a chaviré en mer. C’était le lundi 21 décembre, à Agalega.

Revenant de chez lui, le village La Fourche, sur sa moto, le quadragénaire a vu une agitation inhabituelle et un bateau renversé, ce qui a attiré son attention. «J’ai demandé à des travailleurs d’Afcons si un bateau a chaviré. Sa kalite la, monn dir sa boug la inn mor sa. Monn dimann ban travayer la kot Coast Guard été zot inn montre mwa anba», indique-t-il.

Voyant la mer agitée et l’état du bateau, il s’est dit que l’homme qui se trouvait à la mer devait être en grande difficulté. C’est sans hésiter qu’il a foncé sur sa moto vers le village Vingt-Cinq, pour trouver ses deux fils, Danny Henri, 18 ans, et Danilo Henri, 24 ans, afin d’essayer de sauver l’homme, qui était en danger. «J’ai alerté mes deux fils et nous sommes venus pour sauver l’officier. Une fois sur place, avant qu’on ne se jette à l’eau, les officiers de la National Coast Guard nous ont demandé si on n’avait pas peur. Nou ban profesionel nou, ki nou pou per ?»

Temps perdu

Grâce à un bateau des travailleurs de la compagnie Afcons, Stelio Henri et son ami Jean François ainsi que ses deux fils, sont partis en mer, munis d’équipements. Après plusieurs minutes de recherche, Stelio Henri a pu retrouver le policier de la garde-côte, Himal Naipal. «La mer était trop agitée. On n’a pas pu le ramener sur le bateau. Quand nous avons sorti la tête de l’eau pour indiquer que nous l’avions retrouvé, il a coulé et nous avons dû le rechercher.» Quand ils l’ont retrouvé pour la seconde fois, c’est à la nage et sur les récifs que Stelio Henri et ses deux fils ont ramené le jeune homme de 26 ans.

«Li ti pe kime e so lizie ti ouver. Monn sonn Coast gard, la police, dokter, SMF. Zis sa ban zafer la mem inn pran preske en er tan.» Malgré les exercices de premiers secours, l’irréparable s’est produit et Himal Naipal a rendu l’âme.

Aujourd’hui, Stelio Henri raconte cet évènement avec un seul regret : le temps perdu à appeler les secours et l’intervention. «Je ne travaille pas en mer. Je ne suis pas iron man mais je connais la mer, en particulier ce lieu, pour y être parti plusieurs fois. Mes fils et moi, nous avons aussi assuré des cours de plongée dans le passé. On s’y connaît. On aurait pu le sauver, en plus c’est un ami. On a l’habitude d’aller courir de temps en temps, vu que c’est un grand sportif. Mais le temps a fait défaut et personne ne prenait le risque de plonger, pas même les éléments de la NCG.»

Himal Naipal a eu les honneurs militaires le mercredi 23 décembre. Quant à Stelio Henri et ses deux fils Danny et Danilo, ils figurent parmi ces héros qui n’ont pas froid aux yeux pour sauver un compatriote en danger. Encore une fois, cette année, la mer aura chamboulé plus d’un mais pas la solidarité de ces hommes, qui n’hésitent pas à tout risquer pour sauver les leurs.