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Festivités: les produits disponibles en rayons malgré les retards de conteneurs

22 décembre 2020, 20:59

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Festivités: les produits disponibles en rayons malgré les retards de conteneurs

Covid-19 oblige, cette année, les opérateurs ont dû s’y prendre à l’avance pour commander leurs produits car les bateaux mettent deux fois plus de temps pour arriver à bon port. Malgré les problèmes d’importation, il ne devrait pas y avoir de pénurie majeure par rapport à l’offre et à la demande pour cette période de fêtes.

Les opérateurs rassurent, tous les produits festifs habituels seront disponibles : «Toutes les importations en marge des fêtes de fin d’année incluant les jouets, les décorations, les chocolats sont arrivés depuis octobre et tous les produits de consommation habituels tels que les fruits de mer, foie gras, saumon, huîtres, poissons, charcuterie, fromages et dindes, entre autres, sont disponibles également. Nous avons quelques conteneurs en retard mais rien de bien urgent, nous aurons de quoi satisfaire les Mauriciens» dit Andrew Sin, directeur général d’Intermart.

Comme chaque année, l’enseigne compte bien faire la part belle à sa campagne de promotion avec des prix attractifs sur divers produits et des cadeaux offerts sur le cumul des points de fidélité.

Même son de cloche chez Lolo, tous les produits commandés sont arrivés au pays à partir du mois d’octobre. «Comme j’ai un stock de divers produits importés et locaux, malgré les problèmes d’importation, qui perdurent actuellement, il n’y a pas de baisse de choix. Les produits non disponibles ont été remplacés par d’autres. Tout est là, il n’y a pas de rupture, et il n’y en aura pas», affirme Yousuf Sambon, directeur de l’enseigne.

Pas de rush dans les magasins

Concernant le niveau de consommation des Mauriciens, son constat est plutôt mitigé : «Il n’y a pas de rush dans les magasins pour le moment. C’est après le paiement du boni de fin d’année, vers le 24 décembre, qu’il y aura un peu plus de fréquentation.»

Toutefois, prévient-il, pour les fêtes, les clients n’effectueront pas d’achats supplémentaires comme cela était le cas, les années précédentes : «L’achat de fin d’année ne comptera que les produits festifs nécessaires car les gens ont peur de l’avenir incertain.»

Cette baisse de consommation se ressent également au niveau des fruits de mer. Bahim Taher, Executive Director de Hassen Taher Seafoods (HTS Group), nous fait comprendre qu’au niveau local, à ce jour, une baisse d’environ 10 % de la demande en poissons et fruits de mer est à noter.

Pour la disponibilité des produits, comparée à l’année dernière, 90 % des clients trouvent ce qu’ils recherchent. «La baisse considérable, soit 75 %, concerne l’hôtellerie et la restauration en particulier, car même si la demande de la clientèle locale est là, elle reste faible concernant les produits haut de gamme à l’instar de la langouste, des crevettes géantes, du saumon, ou encore la coquille Saint-Jacques, qui s’écoulent habituellement vite en cette période», explique-t-il. Une demande qui reste minime et qui démontre que le secteur de la restauration réduit également les coûts, proposant moins de produits haut de gamme.

Produits plus périssables

Selon Bahim Taher, les importations d’Asie, d’Australie, d’Afrique du Sud et d’Europe ont chuté d’au moins 60 % impactant le chiffre d’affaires en cette période qui, d’ordinaire, est plus productive. Hormis les conséquences sur le taux de consommation, la pandémie a également impacté le prix des produits importés, en tenant compte de la dépréciation de la roupie et du coût du fret.

Par ailleurs, il faut comprendre que si les produits arrivent à temps sur nos rayons, il n’en demeure pas moins vrai que le retard cumulé dans certains cas rend les produits plus rapidement périssables. «Si tous les produits festifs habituels sont disponibles, il y a quand même du retard dans l’arrivée des bateaux, qui doivent dévier par Colombo ou La Réunion, ce qui rend le délai d’acheminement plus long. Un bateau qui prenait 18 jours pour arriver prend maintenant 30 jours et ça réduit donc la date limite de vente des produits. La date limite de consommation étant plus courte, il nous faut donc parfois casser les prix pour écouler les stocks», explique Alberto Mariette, directeur des Ressources Humaines à SOMAGS Ltée.

Si cette situation permet une meilleure visibilité aux produits locaux, certains produits importés sans alternative locale se vendent cher, «Prenez l’exemple du foie gras, le produit local Terracine devrait profiter de l’absence de foie gras importé sur nos rayons, de même que quelques charcuteries et fromages locaux mais pour les produits importés, certains ont dû être acheminés par avion et le prix est donc élevé, certains fromages importés, se vendent, par exemple, à Rs 800 le kilo.»

En attendant, les enseignes rivalisent d’idées, à travers diverses promotions, animations commerciales ou cadeaux offerts, pour rester compétitifs face au pouvoir d’achat réduit des Mauriciens.

Moins de jouets en magasin

Qui dit fête de Noël, dit surtout multitude de cadeaux et de jouets pour les plus petits. Toutefois, le choix risque d’être un peu plus limité cette année. Chez Chong & Sons, malgré les commandes passées tôt, certaines usines n’ont pu fournir la quantité demandée. Si certaines commandes ont été réduites, d’autres n’ont même pas été livrées.

Alain Fok Chak, marketing manager de l’enseigne, explique que pour les commandes, la priorité revient aux gros commerçants, notamment ceux d’Europe, qui sont des vendeurs de jouets durant toute l’année : «Heureusement qu’on s’y est pris plus tôt cette année et que nous entretenons des relations de longue date avec les fabricants. Ce n’est jamais facile mais avec le Covid-19, c’est un peu plus compliqué».

Il affirme que le nécessaire a été fait pour rééquilibrer le choix. Les jouets non disponibles ont été remplacés par d’autres items. «Nous avons réduit la quantité en gardant la même gamme et la qualité», précise-t-il. Le choix est restreint car il n’y a pas de nouveaux films pour enfants tournés, pas de nouvelles idées pour créer et inciter la vente des jouets.

«Si nous nous basons sur les derniers mois, nous pouvons estimer que la vente ne sera pas comme celle des années précédentes. Il y a une baisse du pouvoir d’achat des Mauriciens, même au niveau alimentaire. Le budget de jouets va donc être réduit. D’autres vont choisir d’offrir des cadeaux utiles comme un cartable ou des chaussures. C’est la situation actuelle qui dicte le marché.» Ce sera sans doute la même politique concernant l’achat des pétards.