Publicité

Dépenses publiques: des contrats de surveillance prêtent à soupçons

15 décembre 2020, 13:31

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Dépenses publiques: des contrats de surveillance prêtent à soupçons

Y-t-il un problème dans l’allocation de contrats pour la surveillance dans les corps publics et parapublics. L’Independent Review Panel (IRP) est intervenue pas une, mais trois fois, la semaine dernière, réclamant un nouvel examen de plusieurs contrats évalués à plusieurs millions de roupies.

Dans l’un d’eux, le Central Procurement Board (CTB) n’aurait pas jugé bon de nommer un comité d’évaluation, mais en a laissé la tâche au client, la Mauritius Ports Authority (MPA).

LA MPA a lancé un appel d’offres international pour la sécurité dans le port et ses environs. Dans un premier temps, il s’apprêtait à offrir un contrat pour l’installation de caméras de surveillance et du système de contrôle à Brinks Maurtitius Ltd pour la somme de Rs 107 202 457 millions. Cependant, le consortium Security and Protection Agency Co Ltd/Caudan Security Service a contesté ce choix, estimant que son offre était moins chère et répondait aux critères techniques de la MPA.

Mauvais calcul

Toutefois, l’autorité portuaire a rétorqué aux membres de l’IRP que le contestataire n’avait pas bien calculé ses chiffres. Quand le comité d’évaluation a fait le compte, il aurait conclu que la proposition du consortium s’élevait plutôt à Rs 114 442 999.

Celui-ci a argué, pour sa part, que le comité a mal fait ses calculs et ne l’a pas informé qu’il allait recalculer son offre.

Cependant, ce ne sont pas les arguments du plaignant qui ont influencé l’IRP. Ces derniers ont en effet réalisé que le CPB n’aurait pas constitué de comité d’évaluation, mais avait laissé faire la MPA. Quand ils ont convoqué le CPB pour des explications, l’institution a répondu par le biais d’une lettre que, quand le montant d’un contrat est supérieur au seuil prescrit par la loi, la pratique veut que le client mette lui-même sur pied le comité d’évaluation ; mais quand le contrat dépasse les Rs 100 millions, il doit en informer le CPB pour qu’il le fasse.

Or, l’IRP a constaté que deux propositions dépassaient les Rs 100 millions et que l’autorité portuaire avait continué l’exercice d’analyse sans l’intervention du CPB. Toutefois, celui-ci insiste qu’il ne s’est pas chargé de l’évaluation, vu que la plupart des offres étaient inférieures à Rs 100 millions.

Failles

L’IRP a estimé que cet argument ne tient pas la route et qu’il était du devoir du CPB d’instituer le comité d’évaluation et que sa démarche n’est pas conforme à la loi. Il a recommandé une nouvelle évaluation des offres par un comité, selon les dispositions légales.

Pour ce même contrat dans le port, Nec Xon, soumissionnaire sud-africain malheureux, a également sollicité l’IRP, qui est arrivé à la même conclusion et a requis une nouvelle évaluation notant des failles dans la constitution du comité d’évaluation.

Dans une affaire de gardiennage cette fois au ministère de l’Agro-industrie, l’IRP a réclamé une revue des offres de différents soumissionnaires qui convoitaient deux contrats. Cette fois encore, l’IRP a jugé qu’il fallait revoir les procédures dans un cas à cause d’anomalies.

Un comité d’évaluation avait choisi la compagnie RSL Security Services et Rapid Security Services avait contesté ce choix.

Il faut rappeler qu’en novembre dernier, l’IRP avait donné gain de cause à RSL Security Services, dont l’offre avait été rejetée au détriment de celle de Rapid Security Services pour un contrat au ministère de la Santé. L’IRP avait déclaré que le CPB aurait dû voir que l’offre de Rapid Security Services était anormalement basse.