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Suspendue, Nesha Soobhug face à un tribunal disciplinaire

2 décembre 2020, 19:24

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Suspendue, Nesha Soobhug face à un tribunal disciplinaire

La doctoresse Nesha Soobhug ne peut plus pratiquer jusqu’à nouvel ordre, a annoncé le Medical Council, hier. Son cas a été référé au Medical Disciplinary Tribunal.

La doctoresse Nesha Soobhug, 31 ans, est suspendue de la pratique médicale depuis le 30 novembre. Cette décision du Medical Council est tombée deux semaines après le décès, dans des circonstances atroces, du petit Ayaan Ramdoo, deux ans, à Midlands. Le garçonnet n’a pas survécu aux coups violents de son beau-père, Ashar Sobratee, qui, par la suite, a tenté avec la complicité avec la mère, Nawsheen Beeharry, de maquiller ce meurtre présumé.

Le Conseil de l’Ordre des médecins qui s’est réuni vendredi, a tranché et communiqué sa décision dans un communiqué de presse, hier. Ainsi, Nesha Soobhug, doctoresse du privé, ne peut plus pratiquer la médecine jusqu’à nouvel ordre pour avoir émis un certificat attribuant le décès du petit Ayaan à des causes naturelles, contre un paiement de Rs 2 500, dans la soirée du jeudi 12 novembre, à l’hôpital Jawaharlal Nehru à Rose-Belle.

Sollicité hier, le président du Medical Council, le Dr Shyam Purmessur, explique que «vu la gravité de ce prima facie case a priori», le Conseil de l’Ordre des médecins a décidé, vendredi, de référer le cas au Medical Disciplinary Tribunal. Celui-ci, présidé par la juge Gaytree Jugessur-Manna, mènera une enquête approfondie avant de communiquer ses conclusions au Medical Council.

«À partir de là, le Conseil de l’Ordre des médecins décidera si la doctoresse écopera d’un avertissement ou d’un avertissement sévère ; d’une réprimande ou d’un blâme sévère ; d’une suspension de la pratique médicale pour une période ne dépassant pas 12 mois ; ou de la radiation de son nom du registre. Pour le moment, il y a la présomption d’innocence», fait valoir le président du Medical Council.

Notre interlocuteur soutient qu’avant qu’elle ne soit suspendue de la pratique médicale, Nesha Soobhug a été convoquée par le Medical Council qui l’a informée qu’une enquête a été initiée sur le certificat de décès du petit Ayaan qu’elle a émis.

Nesha Soobhug, qui habite dans le Sud, où elle exerçait jusqu’ici, est enregistrée comme médecin auprès du Medical Council depuis le 13 décembre 2017. Le jeudi 12 novembre, au soir, elle a reçu un appel de la mère du petit Ayaan et de son conjoint pour qu’elle se rende à l’hôpital. Le caporal Mohammad Moontaj Ally Emambocus, qui était de service aux urgences de l’hôpital Jawaharlal Nehru ce soir-là, a procuré au couple le numéro de la doctoresse Nesha Soobhug.

Aux enquêteurs de la Major Crime Investigaton Team, qui ont procédé à son arrestation le 17 novembre, Dr Nesha Soobhug a affirmé qu’elle n’avait détecté aucune anomalie puisque l’enfant était enveloppé dans un drap et que le couple était, dit-elle, en larmes. Pourtant, le médecin de service à l’hôpital Jawaharlal Nehru ce soir-là avait précisé sur la casualty card de l’enfant qu’il fallait «inform police» et «refer to PMO», donc référer le petit Ayaan au Police Medical Officer (PMO) aux fins d’une autopsie.Nesha Soobhug qui a malgré tout émis un certificat de décès, tout comme le caporal Emambocus, fait l’objet d’une accusation provisoire «of aiding and abetting in the commission of a crime» suivant la mort troublante du petit Ayaan. Le 17 novembre, elle a été traduite au tribunal de Mahébourg avant d’être libérée contre une caution de Rs 40 000.

Lors d’une conférence de presse à Phoenix le 19 novembre, Nooshreen Beeharry, la tante maternelle d’Ayaan, celle par qui le pot aux roses a été découvert et qui a stoppé in extremis les funérailles de son neveu, a réclamé la révocation du droit de pratiquer la médecine de la doctoresse pour avoir émis un faux certificat de décès.

Le Dr Shaila Prasad-Jankee,  médecin-légiste, a attribué le décès du petit Ayaan à une «acute peritonitis following traumatic bowel», et a précisé qu’il était un enfant battu. 5-Plus dimanche, dans son édition du 22 novembre, fait état de fractures au niveau des côtes qui ont perforé son intestin et des bleus et autres fractures sur plusieurs parties du corps, dont des ecchymoses visibles sur le côté gauche du front et sur la joue gauche. Et la colonne vertébrale d’Ayaan était également disloquée. D’abominables et ineffaçables violences infligées par le présumé meurtrier Ashar Sobratee à un petit innocent de deux ans...