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Commentaire sur Facebook: le magistrat tire à boulets rouges sur la police pour son manque de professionnalisme

1 décembre 2020, 14:32

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Commentaire sur Facebook: le  magistrat tire à boulets rouges sur la police pour son manque de professionnalisme

Il avait été arrêté pour ‘using an information and telecommunication service for the purpose of causing annoyance to another person’ en infraction de l’article 46 (h) (i) de l’Information and Communication Technologies Act.

Mais cela sans aucune vérification de la police du post qu’il aurait publié sur sa page Facebook, sans aucun témoignage et sans aucune explication sur son arrestation. La Cour de Rodrigues a décidé de radier l’accusation provisoire contre Harold Claudeney Juno Perrine.

Selon le sergent Perrine, c’est un dénommé Simon Pierre Roussety qui a rapporté l’affaire à la police de Rodrigues le 2 octobre 2017. Le plaignant dit avoir été informé par un ami que quelqu’un aurait posté sur la page Facebook de l’accusé le commentaire suivant: «You are next Simon Pierre Roussety.»

Harold Claudeney Juno Perrine a été arrêté le 4 janvier 2020, soit trois ans après ladite déclaration et l’enquêteur principal devait concéder en cour que l’IT Unit de la police n’a pas pu retracer le post allégué sur la page de l’accusé et que la police n’a pas non plus vérifié si le compte sur le réseau social appartenait à l’accusé. «La seule preuve dont la police dispose est une copie ‘print-out’ de la page mais les officiers de police n’ont même pas enregistré un ‘statement’ de cette ‘personne’ qui aurait informé le plaignant du présumé délit.»

«Aucune explication n’a été produite par la police sur la raison de l’arrestation. La police, a-t-elle procédé à l’arrestation du suspect sans un mandat d’arrêt ? Si non, sous quelle loi l’a-t-elle faite ? La police a-t-elle pu préciser la loi qui évoque les pouvoirs statutaires leur permettant d'inculper un suspect? On se sait pas, la cour est dans le flou,» fustige l’Acting Senior District Magistrate, Rishi Hurdowar.

Tirant à boulets rouges sur la manière de procéder de la police, le magistrat estime que le devoir de la police est de prendre en considération la totalité des circonstances entourant une affaire, y compris l’explication du suspect, le but du plaignant derrière une accusation. «L’accusé a été arrêté en 2020 et la plainte a été faite en 2017. Ce qui explique que suffisamment du temps a été accordé à la police pour bien mener son enquête. Qui plus est, une ‘print-out copy’ a été produite mais qu’en est-il de la vérification de son authenticité ? Rien», martèle Me Rishi Hurdowar qui a pris également en considération une autre faille de la police. Celle de ne pas avoir saisi les dispositifs technologiques auxquels le suspect aurait eu recours pour poster ce commentaire.

Pour toutes ces raisons, le magistrat a accédé à la requête de l’avocat de la défense, Me Erickson Mooneapillay,  pour la radiation de l’accusation provisoire.