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Prétextant qu’il faisait l’éducation sexuelle de sa belle-fille, il la touche...

30 novembre 2020, 21:00

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Prétextant qu’il faisait l’éducation sexuelle de sa belle-fille, il la touche...

Il a attenté à la pudeur de sa belle-fille, âgée de 15 ans, au moment des faits mais comme défense, il explique qu’il voulait assurer l’éducation sexuelle de l’adolescente et a baladé ses mains pour voir la réaction de la jeune fille. Mais ce prétexte n’a pas tenu en cour et il a ete déclaré coupable par la magistrate Adeela Hamuth en cour intermédiaire la semaine dernière.

Les faits remontent au 23 août 2017.  La victime, dont la mère est mariée à un dénommé D.E.D, a porté plainte contre ce dernier. Il aurait commis un attentat à sa pudeur.en deux occasions.

«Je le considère comme mon père et il m’a élevée depuis que je suis toute petite à l’âge de deux ans. Mais un jour, il m’a appelée dans une chambre en présence de mes deux sœurs pour évoquer la sexualité et m’a expliqué ce que je devais faire si un homme me touchait un jour», raconte la plaignante qui a fait ressortir que sa mère était absente pendant cette discussion qui devait vite tourner en acte obscène. Il a palpé ses seins et ses parties intimes et du coup, la fille dit avoir cru comprendre que c’était une simple explication. Mais après en avoir discuté avec sa mère au retour de celle-ci, elle a compris que c’était un prétexte pour commettre ce geste déplacé. «Ma mère m’a dit 'li pa enn zafer kot pou bizin kouma dir pou bizin toucher exaxtement», dit la collégienne.

Le beau-père a récidivé le 23 août 2017. «Il était 3 heures du matin et je n’avais pas sommeil. Mais quand il est entré dans ma chambre pour me couvrir avec la couverture du lit, j’ai fait sembleant d’être endormie. Mais il en a profité pour me faire des attouchements», poursuit l'adolescente qui s’est confiée à ses sœurs. Elle ajoute que ces dernières lui ont conseillé de tout dévoiler à leur mère, chose qu’elle n’a pas faite.

«J’étais affectée moralement et je me suis automutilée après ce deuxième événement. Mes amies m’ont questionnée après avoir remarqué ma main blessée et j’ai fini par briser le silence. Elles ont informé notre institutrice qui a contacté ma mère et l’affaire a été rapportée à la police.»

Tandis que l’accusé a soutenu en cour, qu’elle a fait cette fausse accusation parce qu’il  était strict envers elle et qu’il lui faisait la remarque sur sa tenue, dite indécente, elle devait concéder que ce dernier lui a demandé de revoir sa tenue vestimentaire certes, mais explique qu’elle ne trouve rien d’indécent dans ce qu’elle portait. «D’ailleurs, je ne vais pas pointer du doigt sans aucune raison, un homme qui m’a élevée et j’ai grandi dans une école où on me faisait toujours la leçon sur la sexualité», précise-t-elle.

Pour marquer le point, l’accusé explique qu’il avait quand même décidé de faire son éducation, parce qu’il l'avait surprise en train de regarder du porno sur son portable et qu’elle aurait même envoyé des photos déplacées à un jeune homme. «C’est vrai, j’ai simulé le toucher», dit l’homme mais il n’a pas pu soutenir la raison pour laquelle il avait initié cette leçon en l’absence de la mère.

La magistrate Hamuth, dans son jugement, évoque l’attentat à la pudeur, décrit comme l’acte matériel consistant un geste provocant et qu’il suffit d’un geste, sans qu’il y ait nécessairement attouchement. «La confession de l’accusé qui avoue avoir touché les parties intimes et autres parties du corps de la fille est suffisante pour constituer l’élément de délit », note la magistrate qui trouve que la victime a déposé de façon cohérente, directe et sans hésitation.

Pour toutes ces raisons, le beau-père a été déclaré coupable.