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Covid-19: vers une sortie progressive du confinement avant Noël

18 novembre 2020, 16:18

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Covid-19: vers une sortie progressive du confinement avant Noël

Face à une légère amélioration sur le front de l’épidémie de Covid-19, l’exécutif se réunit mercredi pour préparer la sortie du second confinement mais prévient déjà que la détente sera progressive.

Un nouveau Conseil de défense et de sécurité nationale (CDSN) centré sur la crise sanitaire est prévu dans la matinée autour d’Emmanuel Macron et de Jean Castex, avant le conseil des ministres.

Au menu, une équation dont découlent beaucoup de questions: comment desserrer l’étau sans prendre le risque de relancer la circulation du virus et d’être contraint à un troisième confinement ?

Même si la barre des deux millions de cas confirmés depuis mars a été dépassée, «l’épidémie ralentit», a confirmé mardi soir le directeur général de la Santé Jérôme Salomon. Mais la «pression hospitalière reste très forte», avec «un nombre inégalé de 33 500 patients Covid» lundi, qui a légèrement diminué à 33 170 mardi.

Parmi ces malades, plus de 4 800 se trouvaient en réanimation mardi, pour un total de patients en réa, toutes pathologies confondues, supérieur à 8 000, bien au-dessus des capacités d’avant la crise sanitaire (environ 5 000 places). Le rythme quotidien des morts à l’hôpital ne faiblit pas non plus, avec 437 nouveaux décès enregistrés en 24 heures.

Emmanuel Macron devrait s’exprimer en milieu de semaine prochaine, mais une source proche de l’exécutif assure déjà que «le déconfinement sera progressif».

Devant les députés, le Premier ministre a aussi prévenu que des «dispositions de freinage (...) perdureront», plaidant pour «éviter le stop and go», tout en concédant que «peut-être nous avons déconfiné un peu trop vite» au printemps.

Les salles de sport devraient pouvoir accueillir les mineurs dès le 1er décembre et les cultes pourraient reprendre aussi à cette date, avec des restrictions sanitaires.

Mais la question de la réouverture des commerces dits «non essentiels» n’est pas encore tranchée: ils doivent pour l’instant se contenter de ventes en ligne et sur rendez-vous, et réclament une reprise dès le 27 novembre, jour de la gigantesque opération commerciale du «Black Friday».

Hausse des dépressions

La situation est encore plus difficile pour les bars et les restaurants. Pour eux, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a seulement promis «des perspectives au début du mois de décembre», et ils craignent de rester fermés jusqu’en 2021. Une catastrophe pour ces établissements mais aussi pour les filières d’approvisionnement comme celle de la volaille et du foie gras.

Faut-il maintenir dans l’immédiat la limite d’une heure et d’un kilomètre pour les promenades, une règle attaquée par EELV devant le Conseil d’Etat ? Puis, à Noël, les déplacements pour se retrouver en famille seront-ils autorisés ? Le gouvernement doit encore trancher, même si la SNCF se dit déjà «prête» pour les vacances scolaires.

Au-delà du déconfinement, le gouvernement va devoir répondre au défi d’améliorer la stratégie de dépistage et d’isolement des personnes contaminées, grâce au déploiement des tests antigéniques, après l’échec du triptyque «tester, tracer, isoler».

L’exécutif va aussi devoir mettre en place une campagne massive de vaccination. Alors que les vaccins sont encore en phase de tests, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a indiqué qu’1,5 milliard d’euros avait été budgété pour 2021.

S’il s’est félicité du ralentissement de l’épidémie, Jérôme Salomon s’est inquiété mardi soir des conséquences de la crise sanitaire pour la santé mentale dans la population française.

On observe ainsi «une augmentation importante des états dépressifs», qui touchaient le double de personnes début novembre par rapport à fin septembre, de 10 à 21% au sein d’un échantillon représentatif de la population sondé par Santé publique France.

La hausse est «encore plus marquée chez les personnes en situation financière difficile, des personnes ayant des antécédents de troubles psychologiques, les inactifs et les jeunes», a relevé Jérôme Salomon.