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«Jerusalema», tube mondial devenu l'hymne du confinement

12 novembre 2020, 12:17

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«Jerusalema», tube mondial devenu l'hymne du confinement

Quand le coronavirus a forcé des milliards de personnes à se confiner, un morceau dansant inspiré du gospel et aux paroles en zoulou a rapproché les gens via les réseaux sociaux, remontant un moral en berne à travers la planète. 

A ce jour, «Jerusalema» a été vu plus de 230 millions de fois sur Youtube en moins d'un an. 

Son rythme entraînant a incité des centaines de personnes à poster des vidéos dans lesquelles elles dansent, tout sourire, sur son énergie positive, inspirée de la prière disent ses créateurs. 

Comme ce gamin sud-africain qui saute du canapé dès les premières notes pour se déhancher frénétiquement, suscitant l'hilarité de sa mère qui le filme. Ou cette chorégraphie soigneusement exécutée par un groupe de gardes forestiers, blancs et noirs, tous en uniforme beige chemisette et bermuda, dans une réserve animalière du pays. 

Partout dans le monde, soignants devant leur hôpital, mineurs autour de leur camion, religieux un poil raides ou convives au restaurant se sont pris au jeu. Jusqu'au président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui avait invité ses compatriotes à participer à ce «défi Jerusalema» à l'occasion d'un jour férié en septembre. 

«Les retours ont été impressionnants», reconnaît le DJ sud-africain de 24 ans Master KG, qui a co-écrit et enregistré le morceau avec la chanteuse Nomcebo Zikode. 

Arme antidéprime 

Pour Lucius Banda, organisateur du festival Sand Music organisé sur les rives du Lac Malawi au début du mois, «Jerusalema» est devenu «l'hymne du Covid», comme une épidémie de bonne humeur dans une période sombre. 

Dimanche, il a raflé le prix du meilleur morceau africain aux prix MTV Europe, face à des poids lourds du continent, le jeune rappeur nigérian Rema, son compatriote star d'afropop Burna Boy ou encore le Congolais Gaz Mawete. 

«Nous sommes si fiers de nos ambassadeurs, qui représentent la patrie de manière si rassembleuse et sans précédent», a twitté le ministre sud-africain de la Culture, Nathi Mthethwa. 

Le morceau est sorti fin 2019 mais les défis de danse, sur Tik Tok pour les ados, Twitter pour les adultes, et le remix en juin de Burna Boy qui cartonne aussi, lui ont valu un succès au long cours. 

Master KG, dont le vrai nom est Kgaogelo Moagi, s'efforce pourtant de mener une «vie normale». «Je ne me prends pas pour Superman», confie-t-il à l'AFP, bandeau sur le front, en marge du festival au Malawi. 

«Je sais que j'ai en ce moment l'un des plus gros tubes dans le monde», dit-il, «mais ça ne change pas qui je suis, comment je regarde le monde, les gens. C'est de la musique». 

Raphael Loopro, un musicien allemand en concert au Malawi pendant le même festival, souligne que si la pandémie n'avait pas fermé tant de frontières, Master KG serait actuellement en tournée mondiale, plutôt que quelques concerts ici et là. 

Mais le DJ, star modeste, «n'avait même pas l'air de savoir que son tube était numéro un en Allemagne», sourit-il, soulignant qu'aucune morceau africain n'a atteint une telle popularité dans son pays depuis trente ans.