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L’ADSU enquête en parallèle pour démanteler le réseau mauricien

10 novembre 2020, 19:59

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L’ADSU enquête en parallèle pour démanteler le réseau mauricien

L’arrestation récente à La Réunion d’un policier planteur et d’un trafiquant international de cannabis remet en exergue le trafic entre nos îles. La brigade antidrogue suit l’affaire de près, vu le prix et la demande du marché local, qui n’en produit plus.

La chaîne 1erefrancetvinfo. fr annonçait le 1er novembre que Stéphane Onesio, gardien de la paix de 44 ans affecté au commissariat de St-André, avait été interpellé à son domicile à Sainte-Rose. Des dizaines de plantes de zamal (gandia) avaient été retrouvées chez lui. Les gendarmes le soupçonnent de faire partie d’un trafic d’envergure internationale. Placé en garde à vue, il serait passé aux aveux sans trop de difficulté. Le 6 novembre, un article de Clicanoo.re confirme qu’il travaille avec un dénommé David Sautron, 26 ans, pour enrichir leur exportation de zamal vers Maurice. Une complicité qui marche à merveille : le policier produit et David Sautron lui achète le zamal à cinq euros, soit Rs 236,78, le gramme.

Le quartier général de l’AntiDrug Smuggling Unit (ADSU) est vite mis au parfum. Cette affaire ne passe pas inaperçue car Maurice est citée comme un importateur potentiel et le trafic de zamal entre Maurice et La Réunion est devenu un business lucratif. «Mon équipe ne reste pas insensible à cette affaire, nous sommes en contact avec les autorités réunionnaises pour chercher des éléments qui aideront à démanteler ce trafic», confirme le DCP Choolun Bhojoo de l’ADSU. Les enquêteurs de la brigade antidrogue orienteront leur enquête d’après les aveux de Stéphane Onesio et David Sautron aux gendarmes de Saint-Benoit. Ces informations aideront l’ADSU à identifier le réseau qu’ils alimentent à Maurice ; chose qui pourrait s’avérer difficile s’ils ne dénoncent que les petits poissons avec lesquels ils sont en communication.

La question qui interpelle est : Comment les trafiquants se sont rués vers ce marché de zamal ? Maurice ne produit-elle plus de cannabis ? Selon nos informations, le cannabis est devenu une denrée rare chez nous et la production locale a baissé depuis quelque temps, nous dit-on. De janvier à novembre 2020, il y a eu plusieurs descentes des officiers de l’ADSU dans les régions montagneuses ; chez des individus qui cultivent le cannabis et en produisent en laboratoire ; et dans les forêts ou champs de canne où les policiers arrachent des plantes.

Les policiers ne sont pas restés les bras croisés ; il y a une surveillance accrue des officiers de la brigade antidrogue des différentes divisions. Le chiffre officiel est de 55 928 plantes de cannabis arrachées ou saisies à travers l’île et leur valeur marchande estimée à Rs 279 640 000. Cela décourage en quelque sorte les planteurs à cultiver le cannabis. Comme ce dernier se fait rare sur le marché, les trafiquants se tournent vers l’importation et le prix flambe sur le marché local. Selon notre source, le zamal se vend entre Rs 600 et Rs 1 500 le gramme car la qualité est supérieure à celui cultivé à Maurice. Le zamal se vend très bien malgré le prix qui est de deux à neuf fois plus cher ici. Les conditions de culture sont différentes de celles du marché local.