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Education: appel à la grève pour un protocole renforcé partout

10 novembre 2020, 11:41

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Education: appel à la grève pour un protocole renforcé partout

Malgré un renforcement du protocole sanitaire dans les lycées pour enrayer la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19, plusieurs syndicats d’enseignants ont maintenu leur appel à la grève mardi, notamment pour que les collèges bénéficient des mêmes mesures.

Confronté à la grogne naissante de ses personnels, le ministre de l’Education avait annoncé la semaine dernière de nouvelles mesures pour limiter les risques de contamination dans les lycées, notamment en autorisant davantage de cours à distance, à condition de conserver au moins 50% d’enseignement en présentiel pour chaque élève.

Malgré cela, une intersyndicale (FSU, FNEC-FP-FO, CGT, Educ’action, SNALC, SUD et SNCL-FAEN) a appelé à cesser le travail.

Elle estime notamment que la «situation actuelle nécessite la présence massive et urgente de personnels dans les écoles, collèges, lycées» et demande au ministère de «procéder dès à présent au recrutement de personnels, en particulier en ayant recours aux listes complémentaires des concours».

Les tensions restent fortes au collège qui, selon les syndicats, brasse de nombreux élèves, notamment à la cantine.

«Les questions sanitaires demeurent très vives dans les collèges et la colère est monté d’un cran en fin de semaine dernière car ils n’ont pas compris d’avoir été totalement écartés des annonces du ministère», a expliqué à l’AFP Sophie Vénétitay du Snes-FSU, le premier syndicat du secondaire.

Selon elle, «certains collèges de l’académie de Toulouse et Créteil étaient mobilisés dès lundi et ils continueront mardi».

Les syndicats ont du mal à estimer l’étendue du mouvement de grève mais ils pensent qu’il sera suivi de près au collège.

L’école primaire sera également touchée par le mouvement, après l’appel à la grève lancé le Snuipp-FSU, premier syndicat du secteur.

«Enseignants épuisés»

«L’objectif (du gouvernement) est que les écoles restent ouvertes jusqu’en juin, mais sans moyens supplémentaires, comment assurer le non-brassage, la distanciation, la réduction des effectifs ?», s’interroge Guislaine David, la secrétaire générale du syndicat.

«La rentrée de la Toussaint a été difficile à gérer au niveau sanitaire, en plus de l’hommage à Samuel Paty. Les enseignants sont épuisés alors que nous ne sommes qu’en novembre», juge-t-elle.

«Il est urgent de se mettre autour de la table avec le ministère pour trouver des solutions d’accueil des élèves telles que des gymnases afin de mettre en place des demi-groupes, qui vont nous permettre de tenir sanitairement sur la longueur», poursuit la responsable syndicale.

La FCPE (parents d’élèves) va dans le même sens. «On sait notamment à Paris que la mairie a dressé une liste de lieux disponibles pour accueillir des enfants et donc désengorger les classes, alors qu’attendons-nous ?», s’interroge Rodrigo Arenas, son président.

Thomas Saubaber, enseignant en CE2 dans le Val-d’Oise ne sera pas devant ses élèves mardi. «L’idée est de marquer le coup, car trop c’est trop», lance-t-il. «Nous dénonçons les conditions non applicables du protocole sanitaire avec le manque de lavabos pour laver les mains des petits ou encore le port du masque au CP qui n’est pas du tout efficace».

«Il est aussi urgent de recruter davantage de remplaçants car en raison des cas de Covid ou de cas contact chez les enseignants, beaucoup d’élèves sont renvoyés chez eux», regrette cet enseignant, également secrétaire départemental SE-Unsa.

Selon Olivier Flippo, directeur d’une école élémentaire dans le Val-d’Oise et syndiqué au SE-Unsa, «il y aura beaucoup d’écoles fermées mardi» dans son département. «On fait grève pour dire que notre ministre nous traite mal: il y a sans cesse des ordres et des contre ordres», regrette-t-il.

Selon Le Snuipp-FSU, le mouvement pourrait être particulièrement suivi en région parisienne et à Marseille.