Publicité

Clémencia: pas d’attentes spéciales

10 novembre 2020, 17:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Clémencia: pas d’attentes spéciales

Ce petit village paisible dans l’Est a abrité des lignées de planteurs, mais la jeune génération a évolué et poursuit de grands rêves. «Il y a de tout ici, des médecins, avocats, etc. Zénes népli res dan karo», expliquent des aînés, occupés à bavarder, autour d’un ti for. Les élections villageoises, ils en entendent parler, mais ça ne les emballe pas plus que ça. Pour eux, toutes les équipes se valent. «Les candidats sont juste assoiffés de pouvoir et travaillent dans leur propre intérêt. Nou finn bien trouvé…» 

Un peu plus loin, Anandkumar Chooramun, planteur de bananes depuis trois décennies, est le seul à toujours travailler dans son champ sous le soleil de midi. «Boukou pa kapav travay, zot fini boner, mé mwa mo finn bizin vini zordi, éna inpé zafer resté pou fer», avance-t-il, tout en supervisant le camion venu déverser du fumier sur ses terres. 

Anandkumar Chooramun, planteur de bananes depuis plus de 30 ans, dit ne pas s’intéresser aux villageoises.

Quels développements aurait-il aimé voir à Clémencia ? Il n’en a aucune idée. À vrai dire, il est déjà satisfait de ce que possède son village. «Nou korek la. Tou séki bizin nou éna, bann zenn éna zot térin football, bann senior fer zot bann ti sorti, pas bizin plis.» Le planteur aime son village, niché dans la verdure, qui embellit les lieux et rend la vie agréable. 

Il ne veut rien savoir des élections. Il ne connaît même pas les partis ou les candidats. Anandkumar Chooramun a un seul fils, qui terminera bientôt ses études secondaires. «Il partira très probablement pour des études à l’étranger. Li pa pou res la li.» D’où le fait qu’il ne veut pas se mêler de la politique. 

Les quelques femmes interrogées, lors de notre tournée dans le village, affirment aussi que, bien que plus de partis se soient manifestés pour ce scrutin, les habitants sont las des fausses promesses. «Zot promet enn zafer, apré nanié péna…» 

Narainduth Kalawon, candidat du Parti Parasol, a une série de projets en tête qu’il veut réaliser.

Or, Narainduth Kalawon, ex-conseiller et candidat du Parti Parasol, n’est pas du même avis. Ce mécanicien de 46 ans a déjà plusieurs projets en tête. Le village connaîtra des développements comme un parcours de santé, un gymnase ou encore un jardin d’enfants. Durant son mandat, rappelle-t-il, il a oeuvré pour la réalisation de projets, comme un centre récréatif, l’aménagement de drains, l’asphaltage des routes et la tenue de classes de zumba. Pour ces élections, le quadragénaire s’est entouré des mêmes membres, soulignant le bon travail abattu sur le terrain. «Nous avons seulement changé de nom. Avant, l’emblème était une chaise. Aujourd’hui, nous sommes parasol.» Il maintient que son parti est apolitique. «Nous avons vu qu’il y avait plusieurs nouveaux partis, mais nous sommes confiants que nos mandants nous aideront à poursuivre le travail. Zot tou bizin dakor ki nou finn travay pou zot.» 

Clémencia est aussi connu pour son temple tamoul, l’un des plus anciens du pays. L’Aroul Migou Dhandayoudhabani Swami Kovil aurait été construit entre 1856 et 1859. Des Mauriciens et des touristes, disent les habitants, viennent de partout pour admirer le kovil en pierres taillées. «Nou ti vilaz brilé par sa. Les touristes et les personnalités du pays y viennent, notamment lors du Thaipoosam Cavadee.»