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Camp-de-Masque-Pavé: au cœur des champs…

9 novembre 2020, 11:09

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Camp-de-Masque-Pavé: au cœur des champs…

Ce petit village de l’Est est connu pour ses plantations de fruits à perte de vue. Avec les élections, des jeunes militent pour le développement que l’équipe sortante n’aurait pas apporté.

Le temps semble s’être figé, au fil des années, à Camp-de-Masque-Pavé. Ce village, réputé pour ses champs de banane et d’ananas, cacherait, selon plusieurs habitants, de la frustration, du non-développement, alors que le nombre de résidents est en hausse. «Ici, il n’y a même pas un poste de police, allez comprendre !» lancent quelques jeunes, réunis sous la varangue d’un snack, agacés. Ils estiment que les élections n’aideront en rien car ils en ont fait les frais ces huit dernières années. «De belles promesses suivies de rien ; nous avons vu comment ils (NdlR, les conseillers élus) n’ont rien fait.»

Plus loin en bordure de route, des villageois plus âgés abondent dans le même sens. Ils ont entendu parler des candidats, mais ils ne sont nullement intéressés par ces élections. «Politik sa, tou politik», diront-ils. Quid des développements nécessaires ? Ils soutiennent : «Tou korek la», avant de reprendre leur conversation.

Pour la première fois dans ce village de l’Est, cinq partis sont en lice. «D’habitude, nous avons trois partis au maximum. Cette année, nous voyons que beaucoup de personnes sont motivées. C’est tout à leur honneur. Beaucoup, il faut le préciser, ont été déçus par l’équipe de 2012, qui a été plus un one man show qu’un travail d’équipe», confie le leader du Groupement Patriotique de Camp-de-Masque-Pavé, Sanjaye Gokool. Il n’est pas un inconnu dans le village et il en est à sa quatrième participation aux élections.

Sanjaye Gokool, 49 ans, leader du Groupement Patriotique, veut commencer le vrai développement pour ses habitants.

D’ailleurs, il est conseiller depuis 2012, mais il se dédouane de toute incompétence et de la performance peu flatteuse de l’équipe sortante. «Une seule personne a représenté le village au conseil de district pendant 11 ans d’affilée. Il n’a pas donné la chance aux autres qui aurait pu faire le même travail, voire mieux que lui», soutient-il. C’est pour cela qu’il a approché de nouvelles personnes et composé une nouvelle équipe, avec notamment plusieurs jeunes. Les candidats de son parti sont de tous bords politiques, mais ensemble, ils souhaitent se consacrer au bien-être du village, laisser la politique de côté, avance Sanjaye Gokool. «Notre village passera avant tout. Dimounn koné ki nou kapav fer ansam.»

Leur projet : assurer la sécurité des enfants en installant des barrières sur les routes principales, élargir la route à proximité du pont à l’entrée du village, jugé trop étroit, aménager des gradins au terrain de football, organiser régulièrement des family fun days et encadrer les planteurs de la région en leur offrant des facilités comme des formations. «Nous avons, parmi nos neuf candidats, un planteur, qui saura nous conseiller sur l’aide dont ils ont besoin.»

Plus loin, Arvind Nagessur, 35 ans. Il est récemment devenu le marchand de dholl puri dans la région, la situation actuelle oblige. «Avec le Covid-19, j’ai perdu mon travail à l’hôtel. Lerla mo finn koumans tras enn lavi ek sa. C’est mieux que de ne rien faire.» Pour ces élections, il votera pour ceux qui le méritent ; pas question de faire les mêmes erreurs. Il faudra, dit-il, voter pour ceux qui pourront travailler dans l’intérêt du village. Pour cela, pourquoi pas mettre des jeunes et ceux qui font leur baptême de feu. «Les jeunes ont aussi du potentiel. Nou donn zot zot sans nou gété…»

Arvind Nagessur, 35 ans, s’est reconverti en «ti marsan dholl puri» depuis le confinement.