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Marée noire du «MV Wakashio»: une société israélo-américaine dément les propos du PM

7 novembre 2020, 15:41

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Marée noire du «MV Wakashio»: une société israélo-américaine dément les propos du PM

«Nous avons demandé l’aide des pays amis. Je considère que les pays amis ne sont pas uniquement la France, l’Inde, l’Angleterre mais aussi l’Amérique, qui a une base à Diego Garcia. Et qui a des équipements sophistiqués. Ou krwar zot finn lev enn lédwa pou ed nou isi ? Ki zot inn avoy enn bato kant mem tipti tipti ? Non ! Je le dis comme un fait.» C’est la réponse du Premier ministre, Pravind Jugnauth, suivant le commentaire du député conservateur britannique Henry Smith, qui se demandait comment Maurice allait protéger l’environnement aux Chagos si le pays n’arrive même pas à éviter un naufrage comme celui du MV Wakashio et une marée noire.

Si le chef du gouvernement a voulu rétablir ce «fait», lors d’une cérémonie de dépôt de gerbes, mardi, dans le port pour commémorer la déportation des Chagossiens, c’est aussi un autre fait que des requêtes d’entreprises américaines, qui ont proposé leurs services aux autorités mauriciennes après le déversement de fioul du MV Wakashio, sont restées sans réponse. C’est du moins ce qu’atteste Igor Kwiatkowski, vice-président du département des ventes de Harbo Technologies.

«Nous avions besoin du soutien, du parrainage et de l’invitation à venir à Maurice.»

Basé à Seattle, Igor Kwiatkowski affirme que Harbo Technologies, dont le siège mondial se trouve à Tel Aviv, en Israël, a également une branche nord-américaine à Houston au Texas. «Nous avons offert notre solution et notre assistance à partir de ces deux sites. Je connais aussi quelques entreprises qui ont pris contact pour aider, pas seulement nous», soutient-il dans un courriel qui nous a été transmis. Il explique que son organisation voulait offrir son système de protection du littoral et son barrage de première intervention rapide pour faire face à la situation critique après le naufrage du vraquier japonais battant pavillon panaméen.

Leur réponse principale a été qu’ils se concentraient sur le navire/épave, tout en abordant et en atténuant la catastrophe qui s’est abattue sur le littoral et à proximité. «Depuis la première semaine d’août, nous avons contacté les autorités locales (gouvernement – bureau du Premier ministre, département de l’environnement –), les intervenants sur place (NdlR, il cite des entreprises CONCERNÉES), les Nations unies, des organisations japonaises et d’autres ONG (NdlR, il nomme une en particulier), mais la plupart de nos efforts sont restés lettre morte», soutient Igor Kwiatkowski.

Il ajoute que son organisation dispose d’un système de confinement que la population locale aurait pu facilement utiliser et déployer en quelques minutes avec un minimum de formation et sans besoin d’équipement supplémentaire. «Nous avions besoin du soutien, du parrainage et de l’invitation pour venir aider l’île Maurice. Nous avions un avion en attente depuis le 6 août avec 2,5KM+ de notre système de confinement et de protection prêt à se mobiliser pour aider votre peuple. Notre équipe expérimentée dans le déploiement rapide prévoyait de venir sur place, de former votre population locale et d’aider à déployer et à protéger votre côte, votre littoral, vos zones naturelles et votre environnement sensible. Nous n’avons pas besoin de professionnels formés tels que des intervenants sous contrat ou des équipements auxiliaires ou des navires spécialisés de votre personnel.»

Toujours selon son vice-président des ventes, en travaillant conjointement avec l’intervention sur place autour du naufrage, Harbo Technologies aurait pu être sur le terrain dans les 12 à 24 heures. «Nous avions même la possibilité de soutenir financièrement cette intervention avec l’aide de notre ONG/gouvernement local en Israël, au Canada et aux États-Unis, mais nous avions besoin du soutien, du parrainage et de l’invitation à venir à Maurice pour aider à atténuer cette catastrophe et aider votre peuple. Il y avait même des philanthropes prêts à lancer des initiatives de financement de foule pour nous aider.»

Il conclut que le coût de leur solution était une fraction de ce que la gestion de la catastrophe aura coûté à ce jour. «Le matériel utilisé par les intervenants sous contrat dans les premiers jours ainsi que la logistique associée ont coûté à eux seuls plus de 3 millions de dollars USD, alors que nous faire venir sur place avec tout notre matériel, notre main-d’œuvre et notre logistique aurait représenté 10 % ou moins de ce coût.»