Publicité

Amérique centrale: près de 180 morts ou disparus après le passage de l’ouragan Eta

7 novembre 2020, 10:45

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Amérique centrale: près de 180 morts ou disparus après le passage de l’ouragan Eta

L’ouragan Eta a fait au moins 150 morts ou disparus au Guatemala, plus lourd bilan en Amérique centrale, avant de retrouver la mer des Caraïbes où, désormais affaibli en dépression tropicale, il devrait se renforcer pour menacer Cuba, la Jamaïque et la Floride.

Au total, Eta a fait près de 180 morts ou disparus et des milliers de sinistrés dans six pays d’Amérique centrale.

Le village indigène de Queja, dans le nord du Guatemala, a été presque entièrement enseveli dans un glissement de terrain.

«Nous estimons qu’entre morts et disparus les chiffres (encore) non officiels se montent à plus ou moins 150 morts», a déclaré le président guatémaltèque Alejandro Giammattei lors d’une conférence de presse.

Inondations et routes coupées ont empêché les équipes de secours de rejoindre le village jeudi, mais une escouade militaire y est parvenue vendredi et a commencé de rechercher des survivants dans les décombres, a-t-il précisé.

Eta, qui avait touché terre mardi sur la côte caraïbe du Nicaragua en puissant ouragan de catégorie 4 avec des vents de 140 km/h, s’est progressivement affaibli en passant sur le Nicaragua et le Honduras. Ses pluies torrentielles ont affecté les six pays d’Amérique centrale.

Cuba désormais menacé

L’ouragan devrait frapper Cuba dimanche, selon le centre américain de surveillance des ouragans NHC. Il menace aussi le sud-est du Mexique, la Jamaïque, les Iles Caïmans et le sud de la Floride.

Au Nicaragua, des dizaines de sinistrés errent dans les décombres de leurs maisons qui ont été submergées par les pluies diluviennes et leurs toits de tôles emportés par les bourrasques de l’ouragan.

La ville portuaire de Bilwi, la principale agglomération du nord de la côte caraïbe du Nicaragua, est isolée du reste du pays par la crue du fleuve côtier Wawa, qui ne peut plus être traversé qu’en barque.

L’ouragan a causé la mort de deux travailleurs d’une mine d’or, mais les autorités n’ont pas établi un bilan complet des dégâts, a reconnu la vice-présidente nicaraguayenne Rosario Murillo.

Huit personnes sont mortes au Honduras, ensevelies dans l’effondrement de leurs maisons, ou noyées dans les inondations, et il pourrait y avoir davantage de victimes, a averti Marvin Aparicio, responsable de la Commission contre les catastrophes Copeco.

Une ville au Honduras sous les eaux

La vallée de San Pedro Sula, la deuxième ville et capitale industrielle du Honduras, est toujours submergée vendredi par les eaux et plus de 7.000 personnes ont été évacuées et logées dans des refuges.

Des habitants de l’agglomération lancent depuis jeudi des appels au secours désespérés sur les réseaux sociaux et sur les chaînes de télévision. «Nous avons besoin d’une barque ou d’un hélicoptère. Nous n’avons rien à manger depuis deux jours», s’est indignée une habitante bloquée dans le quartier de Ciudad Planeta, près de l’aéroport de San Pedro Sula.

Au Panama, les dégâts se concentrent dans la province de Chiriqui, frontalière du Costa Rica, où cinq personnes, dont trois enfants, ont péri dans des glissements de terrain. Les secours, qui se heurtent à des routes et des ponts coupés pour parvenir à la zone sinistrée, craignent qu’il n’y ait davantage de victimes encore dans les décombres de maisons.

Au Costa Rica, un glissement de terrain a enseveli jeudi une maison, faisant deux morts, dont un Américain septuagénaire, dans le canton Coto Brus, frontalier du Panama.

Une vingtaine de routes ont été coupées et environ 1.400 personnes ont été évacuées et logées dans des refuges après d’importantes inondations, notamment sur la côte du Pacifique du Costa Rica.

Au Salvador, un pêcheur a été victime du mauvais temps, tandis qu’environ 1.700 personnes ont été évacuées préventivement et sont logées dans des refuges, a indiqué la protection civile.

Le changement climatique provoque une hausse des températures des eaux superficielles des océans, ce qui favorise la formation de cyclones et d’ouragans plus puissants et porteurs de davantage de pluies, particulièrement menaçants pour les populations, selon le Groupe intergouvernemental d’experts sur le changement climatique (GIEC).