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Saisie de 142 kg de cannabis à La Réunion: un suspect se voit refuser la liberté à Maurice

6 novembre 2020, 16:02

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Saisie de 142 kg de cannabis à La Réunion: un suspect se voit refuser la liberté à Maurice

Les Mauriciens condamnés à La Réunion pour la saisie de 142 kg de «zamal» à Sainte-Rose ont déjà eu le temps de purger leur peine, que les suspects à Maurice sont toujours en détention préventive et l’enquête n’est pas bouclée ! 

L’un d’eux, Steeve Nicholas Mariette, demande l’autorisation de quitter sa cellule. Or, il ne recouvrera pas la liberté conditionnelle de sitôt. Le 28 octobre, la cour a du coup demandé aux enquêteurs mauriciens de boucler l’enquête dans les plus brefs délais, afin de minimiser les préjudices causés au suspect. L’affaire sera appelée pour la forme le 3 décembre, devant la Bail and Remand Court, pour que l’investigateur communique le stade où en est l’enquête. 

Cette affaire a trait à la grosse saisie de 142 kg de zamal sur un speed boat à Anse-des-Cascades, Sainte-Rose, La Réunion, d’une valeur de Rs 84 millions. Les faits remontent au 31 mai 2019 à 21 h 30. La brigade anti-drogue de même que le commandement de la Gendarmerie de La Réunion ont procédé à l’arrestation de six personnes, dont quatre Mauriciens, lors d’une tentative de transporter ce cannabis sur un bateau de l’île sœur à Maurice. Les Mauriciens avaient pris la fuite et ce n’est que le 3 juin de la même année que le bateau à moteur avait été retrouvé dans le lagon de Flic-en-Flac.

Ramification internationale

L’enquête a révélé que le speed boat avait été acheté en plusieurs pièces par quatre personnes et que Steeve Nicholas Mariette avait, quant à lui, acheté la coque pour Rs 490 000. Les limiers de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) affirment que c’est un cas complexe avec une ramification internationale et que la route la plus courte entre La Réunion et Maurice est de passer soit par Flic-en-Flac, Rivière-Noire ou Le Morne. 

«Le bateau acquis en avril 2019 et mouillé dans nos eaux quelques jours avant la tentative de transport de drogue, et l’achat du speed boat est une façon déguisée de mener cette transaction illicite», explique un policier de l’ADSU en cour. 

D’ajouter que les relevés téléphoniques démontrent que le suspect était en communication avec quatre de ses acolytes. «On a, par le biais d’une Mutual Legal Assistance (MLA), sollicité l’aide des institutions réunionnaises et on attend certains documents.»

Fuite possible

Après avoir considéré les faits présentés devant elle, l’Acting Senior District Magistrate, Shavina Jugnauth, cite l’article 4 (2) de la Bail Act, par lequel les intérêts de la société doivent primer sur les droits constitutionnels du suspect d’être remis en liberté. «La cour note que ce bateau mis en mer le 25 mai 2019, avant le délit, était un acte délibéré et la nature de la preuve est forte.» Elle n’écarte pas la thèse que Steeve Nicholas Mariette prenne la fuite ou s’engage dans d’autres transactions de drogue.

D’où sa décision de ne pas entretenir la demande de ce charpentier marin qui réclame la libération provisoire. Il avait retenu les services de Me Steeven Sauhobooa.

De petites peines à La Réunion

Pour rappel, les autres accusés dans cette affaire ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Saint-Denis en 2019. Et à la suite d’un procès en appel, le tribunal avait maintenu, le 2 janvier 2020, leur peine d’emprisonnement

Les Mauriciens Jean Michel Kervin, Clyde Modliar, Jean-Michel Antoine et Marc Lebon ont écopé de trois ans de prison dont deux avec sursis. Les Réunionnais Jean-Claude Biclaire et Gianni Béguin, ont eux, été écroués sous une peine d’emprisonnement d’un et deux ans respectivement, dont 12 mois avec sursis.