Publicité

Coronavirus: «explosion» des cas en Europe, où l’Angleterre se reconfine

5 novembre 2020, 22:54

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Coronavirus: «explosion» des cas en Europe, où l’Angleterre se reconfine

 

Reconfinements jeudi en Angleterre et samedi en Grèce, couvre-feux en Italie et à Chypre: l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiète d’une «explosion» des cas de Covid-19 en Europe, dont l’économie est plombée par la pandémie.

L’Europe est l’épicentre de l’épidémie ces dernières semaines - la région où le nouveau coronavirus se propage le plus vite, et celle qui, depuis jeudi, recense le plus de contaminations, passant devant l’Amérique latine et les Caraïbes, selon un comptage de l’AFP : plus de 11,6 millions de cas, dont la moitié répartis entre la Russie, la France, l’Espagne et le Royaume-Uni, et près de 294 000 morts.

«Nous observons une explosion» des contagions, avec «seulement quelques jours pour un million de cas supplémentaires» en Europe, et «nous voyons aussi petit à petit la mortalité augmenter», a souligné Hans Kluge, directeur Europe de l’OMS, lors d’un entretien à l’AFP.

Selon l’OMS, «avec le port généralisé du masque et un contrôle strict des rassemblements, nous pouvons sauver plus de 261 000 vies d’ici février en Europe», mais «le statu quo n’est pas une option».

Toutefois, «il n’y a pas de raison de dire que les écoles sont un des vecteurs principaux de la transmission», a assuré M. Kluge, appelant à les garder «ouvertes jusqu’au bout du bout, parce que nous ne pouvons pas nous permettre une génération perdue du Covid-19».

Cette seconde vague de la pandémie «anéantit nos espoirs d’un rebond rapide» de l’économie de la zone euro, dont le PIB devrait chuter de 7,8% en 2020 et la dette publique dépasser les 100%, a déclaré jeudi Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission européenne.

Parmi les 19 pays de la zone euro, l’Espagne (-12,4%), l’Italie (-9,9%) et la France (-9,4%) afficheront les pires performances cette année, selon la Commission, qui prévient que l’économie reviendra «au niveau pré-pandémique en 2022» au mieux.

- Reconfinements en série -

Après l’Irlande et la France, l’heure du reconfinement a sonné jeudi pour l’Angleterre et ses 56 millions d’habitants, au moins jusqu’au 2 décembre.

Les commerces non essentiels devront fermer, les restaurants, pubs et cafés ne pourront proposer que livraisons ou vente à emporter, mais les écoles resteront ouvertes.

«Personnellement je pense que ça aurait dû avoir lieu plus tôt», juge Estella Cicek, copropriétaire d’un salon de coiffure à Londres. «Maintenant nous devons fermer nos portes pour au moins un mois», en pleine période des fêtes, cruciales pour les commerces.

Le Royaume-Uni est le pays le plus endeuillé d’Europe par le virus (près de 48 000 morts).

Confrontée à un risque de saturation de ses hôpitaux, la Grèce se reconfinera également samedi. «Une décision difficile», mais «les mesures doivent être prises pour trois semaines pour vaincre la deuxième vague», a déclaré jeudi le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.

Seuls les commerces essentiels resteront ouverts. Pour sortir, les Grecs devront attendre le feu vert des autorités par SMS. Les écoles maternelles et primaires resteront ouvertes, le reste passant en enseignement à distance.

En Italie, un couvre-feu entrera en vigueur vendredi. Il sera interdit de circuler entre 22H00 (21H00 GMT) et 05H00 du matin jusqu’au 3 décembre.

Les lycées seront fermés, et les centres commerciaux clos le week-end. Des mesures plus ou moins restrictives seront appliquées selon la gravité locale de l’épidémie.

A Chypre, un couvre-feu nocturne est instauré dès jeudi jusqu’au 30 novembre, car «la hausse quotidienne des cas peut atteindre des proportions incontrôlables», selon le président Nicos Anastasiades.

Le Portugal, où 70% de la population est déjà soumise depuis mercredi à un confinement allégé, passera en état d’urgence sanitaire à partir de lundi prochain pour au moins deux semaines, ce qui permettra au gouvernement de durcir les restrictions à volonté en fonction de la situation épidémique.

Le Maroc a lui décidé de prolonger l’état d’urgence sanitaire, en vigueur depuis mi-mars, d’un mois supplémentaire. Là aussi, les nouvelles contaminations quotidiennes atteignent des records et le bilan total frôle les 4 000 morts.

Au niveau mondial, près de 9 000 décès et plus de 550 000 nouvelles contaminations ont été recensés mercredi, selon un comptage de l’AFP basé sur des données officielles.

Les pays ayant enregistré le plus de nouveaux décès dans leurs derniers bilans sont les États-Unis (1 112 morts), l’Inde (704) et le Mexique (635).

A l’échelle mondiale, la pandémie a contaminé plus de 48 millions de personnes et fait plus de 1,2 million de morts, les Etats-Unis en recensant le plus (233 734). Le pays a aussi enregistré mercredi un record quotidien de 99 660 cas.

Face à ce fléau qui ne faiblit pas, l’ONU a annoncé jeudi la tenue d’un sommet extraordinaire les 3 et 4 décembre à New York (Etats-Unis) pour renforcer la coordination internationale.

- «Restez à la maison» -

La Norvège, où la situation sanitaire est pourtant beaucoup plus favorable que dans le reste de l’Europe, a annoncé jeudi un nouveau tour de vis: restriction des rassemblements dans l’espace public, fermeture des bars à minuit... «Restez le plus possible à la maison», a déclaré la Première ministre Erna Solberg.

La Suède voisine a franchi jeudi le cap des 6 000 morts (pour 10 millions d’habitants) du Covid-19.

Contrairement au reste de l’Europe, la Suède a mené une stratégie sans confinement et quasiment sans mesures coercitives, mais elle connaît également une flambée record de contaminations actuellement.