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Dans la presse du… 25 octobre 2005: le prétendu disciple d’Al-Qaïda et ses «complices» s’expliquent sur une tentative d’extorsion alléguée

25 octobre 2020, 10:00

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Dans la presse du… 25 octobre 2005: le prétendu disciple d’Al-Qaïda et ses «complices» s’expliquent sur une tentative d’extorsion alléguée

Poobarlen Veerapen avait besoin d’argent. Et il a pensé en trouver en faisant chanter sa belle-sœur. Les deux autres suspects affirment qu’ils ne faisaient que «lui rendre service».

Il est 11 heures au tribunal de Rose-Hill, le mardi 25 octobre 2005. Trois hommes arrivent, accompagnés de policiers. Dans la foule, des murmures: «Zot mem Al-Qaïda ?» L’histoire s’est répandue comme une traînée de poudre…

Poobarlen Veerapen, ex-enseignant de biologie de 62 ans, Jagdeo Chattooa, un salesman de 41 ans, et Mohamed Swaley Goorah, un tôlier de 33 ans, comparaissent sous une accusation provisoire de tentative d’extorsion. Et le premier cité, Poobarlen Veerapen, a effectivement avoué s’être fait passer pour un disciple d’Al-Qaïda.

Les suspects attendent jusqu’à 14 h 20 pour être présentés devant la magistrate Maryse Panglose. Le Police Prosecutor, le sergent Georges Perigood, n’a pas objecté à leur liberté sous caution. Ils sont donc partis vers 15 h 30, après avoir signé une reconnaissance de dette de Rs 50 000 chacun et fourni une caution de Rs 3 000.

Si Poobarlen Veerapen a admis avoir menacé sa belle-sœur, Ruby, en songeant de lui soutirer Rs 785 000, ses deux présumés complices nient en bloc toute implication. Interrogé, Mohamed Swaley Goorah dit, en effet, avoir rendu service au retraité, dont il répare souvent la voiture. «Mo pa konn nanié.»

Et le vendredi 21 octobre 2005, Poobarlen Veerapen lui aurait demandé d’aller prendre une lettre que devait lui remettre quelqu’un. Mohamed Swaley Goorah soutient avoir accepté pour «rendre service». Et de préciser qu’en ne sachant ni lire, ni écrire, qu’il ignorait donc le contenu de la lettre. L’ex-enseignant aurait toutefois exigé qu’il se présente à cette personne sous le nom de Salim et qu’il porte un brassard vert.

Mohamed Swaley Goorah déclare, en outre, qu’il n’a pas jugé utile d’insister sur le pourquoi du comment concernant ces deux conditions. À l’heure convenue, il s’est présenté à l’avenue Naz, à Quatre-Bornes, sur sa motocyclette et a rencontré une femme à bord d’une voiture. Celle-ci lui a demandé son nom et il a répondu «Salim». Mais à peine avait-il prononcé ce nom, poursuit-il, qu’un policier a surgi du coffre de la voiture et l’a arrêté. Le tôlier insiste qu’il a été mené en bateau et qu’il n’a jamais voulu extorquer de l’argent à Ruby.

Gros soucis d’argent

Jagdeo Chattooa, également inculpé dans cette affaire, a aussi repoussé les allégations d’extorsion formulées contre lui. Il affirme qu’il s’est rendu à l’avenue Naz durant ses heures de travail ce jour-là, à la demande de Poorbalen Veerapen, qu’il connaît bien. «Al pran enn lanvlop pou mwa ar Swaley», lui aurait simplement dit l’ex-enseignant. Et, lance-t-il, il ignorait ce que Swaley allait lui remettre. Il ajoute avoir accepté de rendre service à Veerapen sans hésiter, vu que c’est un homme sans histoire.

Dans ses aveux, Poorbalen Veerapen a, lui, expliqué qu’il a de gros problèmes financiers et qu’il veut voir réussir ses deux enfants qui étudient à l’étranger. Son défunt frère, qui était l’époux de Ruby, lui aurait promis de l’aider financièrement. Et un jour, l’idée lui est venue de faire chanter Ruby sous le couvert d’Al-Qaïda et de prétendre que les Rs 785 000 réclamées allaient servir au financement de la branche d’Al-Qaïda aux Comores.

C’est ainsi qu’il avait acheté des autocollants dans un magasin à Rose-Hill et a commencé à envoyer des lettres de menace. Sa première lettre a été affranchie à Plaine-Verte, une autre à Beau-Bassin et un appel téléphonique a été fait d’une cabine téléphonique à Solférino, Vacoas.

Les trois hommes ont été arrêtés, après que la victime est allée voir la police pour raconter ce qu’elle était en train de vivre.