Publicité

La Liga: un clasico singulier, entre huis clos et crise larvée

24 octobre 2020, 10:27

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

La Liga: un clasico singulier, entre huis clos et crise larvée

Un clasico aussi crucial qu’inhabituel au Camp Nou: à huis clos pour cause de pandémie, un FC Barcelone en crise et un Real Madrid sous pression s’affrontent pour la première fois sans public samedi en Liga (16h00), avec l’obligation de gagner pour ne pas sombrer.

Pour le match de clubs le plus regardé du monde avec 650 millions de téléspectateurs attendus selon la Ligue espagnole (LaLiga), le plus grand stade d’Europe et ses 99.000 places seront vides: en raison de la pandémie de Covid-19, l’affiche entre Barça et Real n’aura aucun témoin dans les gradins, une première dans l’histoire de cette rivalité plus que centenaire.

«N’importe quel match de football perd de son importance s’il est disputé sans public», a reconnu dans un entretien à l’AFP Javier Tebas, le patron de la Ligue espagnole de football (LaLiga). «Mais le clasico reste le clasico. C’est le match de football entre clubs le plus important au monde», assure-t-il.

Dans un pays souvent polarisé sur cette rencontre, même les bars et les habituels lieux de rassemblements des supporters autour du stade seront fermés. C’est à la télévision que les fans du monde entier devront suivre les exploits de Lionel Messi, Antoine Griezmann, Karim Benzema et consorts.

Alors que l’épidémie regagne du terrain en Espagne, où l’on a dépassé les trois millions de cas, «la situation est grave», a résumé le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez.

Atmosphère pesante

C’est dans cette atmosphère pesante que s’affronteront les deux mastodontes du football espagnol samedi après-midi.

Et aucune certitude n’accompagne les deux équipes: le FC Barcelone reste englué dans une des «plus graves crises de sa récente existence» selon les médias espagnols, avec une direction toujours sur la sellette, tandis que le Real de Zinédine Zidane, sacré champion d’Espagne avec autorité en juillet, a perdu de sa superbe.

Le week-end dernier, le Barça a posé un genou à terre à Getafe (défaite 1-0), ce qui a valu des critiques à Antoine Griezmann et Ousmane Dembélé, les deux attaquants français du Barça jugés trop inefficaces. Toutefois, le club catalan a réussi à se relever immédiatement en étrillant le club hongrois de Ferencvaros (5-1) pour la première journée de Ligue des champions, mardi.

Le Real, en revanche, sort de deux défaites consécutives : la première en Liga samedi à domicile contre le promu Cadix (1-0), et la deuxième, cinglante, mercredi en Ligue des champions contre l’équipe B du Shakhtar Donetsk (3-2), toujours à domicile.

Autant dire que le Barça, en reconstruction avec son nouvel entraîneur Ronald Koeman, défie le Real Madrid d’un Zinédine Zidane sous pression.

«Demain (samedi), c’est un scénario parfait pour changer notre image. On a une opportunité pour faire un grand match. Il y aura des moments difficiles, mais c’est là que se révèlent les gros caractères et les joueurs de qualité», a souligné «Zizou» vendredi en conférence de presse.

Messi, une série à clore

Les joueurs ont tout fait pour ne pas manquer ce grand rendez-vous: le capitaine madrilène Sergio Ramos, victime d’un violent coup au genou gauche, a repris l’entraînement vendredi. «Il s’est remis, il sera avec nous», a assuré Zidane vendredi.

Côté catalan, c’est le latéral gauche Jordi Alba qui a retrouvé ses partenaires vendredi, après une blessure à la cuisse droite début octobre. «On décidera demain (samedi)», a assuré Koeman, qui s’apprête à vivre son premier clasico sur le banc, avant d’ajouter: «Il a de grandes probabilités de jouer.»

Qui sera le héros de ce premier clasico de la saison ? Alors que les deux formations sont portées par leurs jeunes pousses depuis la reprise, le prodige Ansu Fati (17 ans) côté catalan, et les talentueux Brésiliens Rodrygo et Vinicius côté madrilène, les regards seront portés vers les stars habituelles.

Lionel Messi, qui a voulu quitter le Barça avant de se raviser cet été, voudra sans nul doute effacer la série de 900 jours sans marquer face au Real qui le hante depuis près de trois ans.

Et Karim Benzema, qui n’a marqué qu’un petit but lors des six premiers matches de la saison (face à Levante le 4 octobre), aura à cœur de retrouver toute son efficacité dans ce clasico si singulier, mais si capital.