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Bibliothèques municipales: des pages qui se tournent

9 octobre 2020, 20:08

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Bibliothèques municipales: des pages qui se tournent

À Quatre-Bornes, deux bibliothèques de quartier ont fermé. À Port-Louis, on a réduit les jours ouvrables. Sans parler de la réduction du budget d’acquisition.

Une décision «drastique». Fermer deux bibliothèques municipales. Dans la Ville des fleurs, c’est le bouquet. La médiathèque sir Satcam Boolell à Belle-Rose – inaugurée en 2006 – et la bibliothèque de Berthaud ont fermé leurs portes. Le Covid-19 fait tousser les lecteurs.

Le maire de Quatre-Bornes, Nagen Mootoosamy, explique que la décision de fermer ces deux bibliothèques remonte à fin juillet. Question de budget ? «Cela n’a rien à voir», affirme-t-il. Ce qui a motivé cette décision du conseil, c’est «le manque de fréquentation. Je ne peux pas y poster du personnel. Il n’y avait presque personne làbas. Ce n’est pas efficient».

Nagen Mootoosamy s’empresse de rassurer : «Les principales bibliothèques de la ville fonctionnent, même avec un minimum de fréquentation.» Qu’a fait la ville des collections de livres de ces deux bibliothèques municipales désormais inopérantes ? Le maire explique «qu’une partie des livres est toujours sur place». Il envisage d’en faire «don à des associations, qui parfois prennent contact, pour des bibliothèques de quartier. Si nous avons des exemplaires en double, nous verrons les modalités». Sinon, ces livres pourraient trouver une place dans d’autres salles de lecture de la ville.

Quelle reconversion pour les locaux qui abritaient ces bibliothèques ? Le maire indique qu’une décision n’a pas encore été prise à ce sujet. «Pour la médiathèque de Belle-Rose, une association a approché la mairie pour y organiser des séances de karaoké pour les personnes âgées.» Pour Nagen Mootoosamy, il s’agit «d’innover». Si «des jeunes viennent vers nous avec un projet, nous sommes ouverts aux propositions». À condition, précise le maire, que cela ne demande pas une grosse logistique. Un exemple ? «Une salle de méditation», indique le maire. Et la lecture en format numérique ? Nagen Mootoosamy rappelle que durant le confinement, des livres électroniques (e-books) ont été mis à la disposition des citadins. «C’est Rose-Hill qui a commencé. Nous avons suivi.»

Dans la capitale, sans aller vers la fermeture définitive, le nombre de jours ouvrables a diminué de moitié. Une source explique qu’au lieu d’ouvrir six jours par se- maine, une dizaine de bibliothèques de quartier accueillent des lecteurs trois jours. Sont concernées : les régions de Camp-Chapelon, Camp-Yoloff, Briquetterie, Sainte-Croix, Cassis, Tranquebar, Vallée-Pitot, entre autres. «La mairie n’a pas eu le choix», explique-t-on, en pointant du doigt le contrecoup du Covid-19. Raison évoquée : la gestion du personnel de la mairie. Pas de recrutement pour remplacer ceux qui partent à la retraite. «Les congés maladie des fonctionnaires ne seront pas remboursés. Avant, ils gardaient ces congés précieusement parce que cela rapportait un petit pécule. Ce type d’avantages rendait le travail intéressant. Maintenant, tout le monde se dit à quoi bon, vaut mieux prendre ses congés.»

Quant au budget d’acquisition, à Port-Louis on indique que la somme a «diminué d’environ 30 % depuis le 1er juillet». Conséquence, le nombre de copies de journaux disponibles pour la lecture a diminué. Même chose pour les magazines étrangers «dont le prix a augmenté avec les fluctuations du taux de change». Quant à la «sélection des livres que nous achetons, c’est très serré».

À Rose-Hill, la première ville à proposer des livres électroniques, l’ancien maire Ken Fong se veut rassurant. Sur la base des nouveaux abonnements, il assure que «la fréquentation a augmenté. Pendant les deux premiers mois du confinement, nous avons enregistré plus de 1 500 vues livres électroniques». Et si baisse des dotations il doit y avoir, il affirme que cela se fera sentir l’année prochaine.

Petit tour des livres électroniques consultables sur le site de la mairie de Vacoas-Phoenix. On peut notamment avoir accès à Adventures of Huckleberry Finn de Mark Twain (1884), The Divine Comedy de Dante Aligheri (1472), Dreamcatcher de Stephen King (2001), entre autres. Le maire, Pravin Ramburn, n’était pas joignable pour un commentaire.

La Ville lumière peut, elle, s’enorgueillir d’un fleuron : la bibliothèque Carnegie. Il ressort que la ville n’accommode pas de bibliothèques de quartier. Selon une source : «À Carnegie, on est silencieux depuis pas mal de temps. Il faudrait revaloriser les collections d’Epinay et Rouillard.» Le maire, Hans Marguerite, n’était pas disponible pour un commentaire.

Anne, ma sœur anne,ne vois-tu pas de nouveau bâtiment venir?

<p>Un incendie s&rsquo;est déclaré au premier étage du Fon Sing Building le 4 août. Un étage partiellement occupé par une partie des services de la Bibliothèque nationale (BN). À la suite de quoi, les autorités ont signifié leur intention d&rsquo;organiser le déménagement de la BN dans des locaux temporaires, en attendant la construction d&rsquo;un bâtiment &ndash; appelé fut un temps Culture House &ndash; pour abriter à la fois la BN et les Archives nationales. Au dernier pointage, des spécifications sur les besoins en espace de la BN ont été envoyées au ministère de tutelle pour les besoins d&rsquo;un appel d&rsquo;offres. Quant au nouveau bâtiment, qui bénéficie, encore une fois, d&rsquo;un financement de l&rsquo;Inde, on sait seulement que les procédures administratives sont en cours.</p>