Publicité

St-Louis Gate: le lien entre Christelle Sohun, l’IPR et BWSC expliqué

6 octobre 2020, 19:20

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

St-Louis Gate: le lien entre Christelle Sohun, l’IPR et BWSC expliqué

Une des proches d’Ivan Collendavelloo, Christelle Sohun, également ancienne haut-commissaire de Maurice en Australie, a été interrogée par les enquêteurs de la commission anticorruption (ICAC) le 21 septembre. Selon nos informations, elle serait de nouveau convoquée prochainement concernant des fuites d’informations à partir de l’Independent Review Panel (IRP) sur lequel elle a siégé à partir de fin mars 2015.

Dans une déclaration faite à l’express samedi/dimanche pendant le week-end, l’avocate nie avoir été impliquée dans une éventuelle fuite de documents. «Si fuite de documents il y a eu au niveau de l’IRP ou autre part, je veux clarifier que je n’ai jamais participé à ce genre d’activité», a-t-elle soutenu. Les enquêteurs veulent savoir comment des informations venant de l’IRP ont pu inciter le Central Electricity Board (CEB) à passer par un Certificate of Urgent Public Interest pour accorder le contrat avant un jugement.

Pour tout comprendre, il faut revenir en arrière. D’abord, il faut savoir que la firme danoise Burmeister and Wain Scandinavian Contractor (BWSC) a été devant l’IRP à quatre reprises. Dans les deux premiers cas, elle avait sollicité cette instance après que le CEB lui avait fait part, dans une correspondance datant du 25 novembre 2014, de la décision d’annuler les procédures pour le développement de la centrale électrique de Saint-Louis, estimant que l’offre du seul soumissionnaire n’était pas conforme aux critères établis.

BWSC avait alors sollicité l’IRP le 9 décembre 2014. Cependant, après plusieurs séances, le gouvernement avait résilié le contrat des membres de cette instance le 27 mars 2015, obligeant les nouveaux membres à tout recommencer à zéro. Après une longue procédure, deux membres de l’IRP, Reshad Laulloo et Virjanan Mulloo, qui avaient écouté les hommes de loi de toutes les parties, avaient rejeté la plainte de BWSC le 3 juillet 2015.

«Plainte pas justifiée»

Quelques semaines plus tard, soit le 14 juillet, la firme danoise avait une nouvelle fois saisi l’IRP pour arrêter le nouvel exercice d’appel d’offres lancé par le CEB. Elle arguait qu’il y avait une affaire en cour concernant l’annulation du premier exercice et contestait la décision de l’IRP datant du 3 juillet 2015. Une nouvelle fois, soit le 17 août 2015, Reshad Laulloo, Virjanan Mulloo et Rajsingh Ragnuth devaient rejeter la plainte de BWSC.

Toutefois, la firme danoise avait obtenu le contrat le 4 janvier 2016, après le second exercice d’appel d’offres au détriment de ses concurrents. D’ailleurs, deux d’entre eux avaient saisi l’IRP. Dans le premier cas, TSK Electronica y Electricidad S.A avait fait appel en soulevant deux points. Dans sa plainte, il avait argué que l’offre de BWSC n’était pas la plus basse. Cependant, lors de la première séance préliminaire, la présidence de la séance devant l’IRP devait déclarer à tous ceux présents que le CEB leur avait fait part qu’il allait émettre un Certificate of Urgent Public Interest et que le contrat serait alloué et que cette instance ne serait pas en mesure de prendre une décision. Après avoir écouté tout le monde sur plusieurs séances, le comité sur lequel siégeait Christelle Sohun a rejeté la plainte de TSK Electronica y Electricidad S.A.

La contestation du consortium AVIC-INTL/ CCCE/ETERN datant du 7 janvier 2015 devait connaître le même sort. Les membres de l’IRP, comprenant Christelle Sohun, avaient jugé que la plainte du soumissionnaire malheureux n’était pas justifiée le 22 avril 2016. La firme de construction estimait qu’elle avait été écartée de la course injustement.