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Tour d’Italie: le Giro en éruption, Thomas en souffrance

5 octobre 2020, 21:11

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Tour d’Italie: le Giro en éruption, Thomas en souffrance

 

Le Giro en éruption: le favori gallois Geraint Thomas a sombré dès la 3e étape, lundi, sur les pentes de l’Etna où la victoire est revenue à un Equatorien quasi-inconnu, Jonathan Caicedo, dans une course menée désormais par le Portugais Joao Almeida.

Thomas, diminué par une chute, a rallié l’arrivée à plus de douze minutes du vainqueur. Autre perdant du jour, le Britannique Simon Yates a cédé plus de trois minutes à ses rivaux directs, en premier lieu la référence italienne Vincenzo Nibali et le Danois Jakob Fuglsang.

Sous la pluie fine tranchant avec la température chaude de la plaine sicilienne, Nibali et Fuglsang ont essoré leurs adversaires dans la longue ascension du versant nord du volcan (18,8 km à 6,7%). Le Polonais Rafal Majka a tenu le choc, le Néerlandais Steven Kruijswijk a limité la perte à une poignée de secondes.

Seul, l’outsider néerlandais Wilco Kelderman, parti en éclaireur à l’approche des 4 derniers kilomètres, a grignoté du temps. Mais, à l’altitude de 1793 mètres entre les champs de lave du Piano Provenzana, son gain s’est limité à une douzaine de secondes.

Pour Yates, en revanche, la perte est lourde. Son équipe Mitchelton a roulé avant la montée finale pour contrôler l’échappée lancée dès les premiers kilomètres. Le vainqueur de la Vuelta 2018, maillot grand ouvert, a décroché dans les 9 derniers kilomètres de la «strada Maraneve», le nom de cette longue montée traversant la forêt avant les 3 derniers kilomètres à découvert.

«Nous n’avons pas d’explication», a reconnu son directeur sportif Matt White». C’était un jour-sans, comme cela se produit dans un grand tour».

Bidon fatal 

Thomas, pour sa part, a vécu un calvaire. Le matin, pendant le long défilé (8 km) traversant Enna, il a roulé sur un bidon traversant la chaussée en descente et a chuté lourdement sur le côté gauche. Il a payé la note en fin d’étape malgré l’aide de ses coéquipiers, l’Italien Filippo Ganna, porteur du maillot rose, puis l’Australien Rohan Dennis.

Pour sa quatrième participation au Giro, Thomas (34 ans) n’a pas été plus heureux que précédemment. En 2017, il avait perdu toute chance après une chute provoquée par une moto mal garée.

A la peine dans le Tour de France, à l’image de son chef de file colombien Egan Bernal, l’équipe britannique Ineos n’aura connu qu’une brève éclaircie avec le maillot rose de Ganna pendant deux journées. Elle se retrouve sans leader pour le classement général et désormais contrainte de chasser les étapes comme l’Espagnol Jonathan Castroviejo a tenté de le faire sur la Maraneve.

A l’avant, Caicedo a imité, pour partie, son compatriote Richard Carapaz, vainqueur d’étape l’an dernier sur le Giro avant de remporter le classement final. L’Equatorien, qui a distancé aux 4 kilomètres son dernier compagnon d’échappée, le Sicilien Giovanni Visconti, s’est adjugé à 27 ans, et pour sa deuxième saison dans l’élite sous le maillot Education First, le plus grand succès de sa carrière.

Seul bémol au bonheur de Caicedo, le maillot rose raté pour 28 centièmes de seconde, suivant les résultats du contre-la-montre de Palerme. Almeida (22 ans), qui dispute sa première saison dans l’équipe Deceuninck, a endossé la tenue de leader sur le volcan où le seul autre Portugais leader du Giro (Acacio da Silva) l’avait revêtu... en 1989.

Mardi, premier sprint attendu dans la 4e étape longue de 140 kilomètres entre Catane et Villafranca Tirrena, la dernière en Sicile.