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Roland-Garros: du court à l'hôtel, des joueurs sous contrôle sanitaire

29 septembre 2020, 14:41

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Roland-Garros: du court à l'hôtel, des joueurs sous contrôle sanitaire

 

Les conditions sanitaires pour Roland-Garros s'étendent jusqu'aux deux hôtels où les joueurs et joueuses doivent obligatoirement loger pendant la quinzaine, avec un protocole sanitaire strict et respecté tant bien que mal.

Pour éviter tout scandale suite aux polémiques nées lors de l'US Open -- Benoît Paire, exclu suite à un test positif au Covid-19, avait parlé de «fausse bulle», la Fédération française de tennis (FFT) a fait le choix de confiner tous les participants à Roland-Garros dans deux hôtels proches de la Porte d'Auteuil.

Aucun passe-droit n'a été attribué, même à Serena Williams, pourtant propriétaire d'un appartement dans la capitale française et de 23 trophées du Grand chelem. «J'ai de sérieux problèmes de santé qui font que j'essaie de me tenir à l'écart des lieux publics, je me suis retrouvée plusieurs fois à l'hôpital dans des états graves», avait-elle expliqué lors de l'US Open, ajoutant: «Je prendrai la meilleure décision pour ma santé. Il faudra que je parle avec les organisateurs pour savoir comment ça fonctionne avec le public et comment nous serons protégés».

Les deux établissements choisis ne sont pas entièrement réservés à Roland-Garros: il n'est pas rare que les joueurs se mêlent à des clients de l'hôtel, touristes lambda, dans le hall de l'immeuble ou dans l'un des ascenseurs, dont l'affluence est pourtant, en théorie, limitée à deux personnes - une mesure rarement suivie, a constaté un journaliste de l'AFP.

La bulle, c'est impossible

«Notre objectif n'était pas de faire une bulle parce que la bulle, c'est impossible», assure à l'AFP Bernard Montalvan, responsable du protocole sanitaire de Roland-Garros.

Un choix diversement apprécié par les joueurs: alors que le géant américain John Isner se "sent très en sécurité", le Britannique Dan Evans «préférerait que l'hôtel n'accueille personne d'extérieur (au tournoi). Ça me rend un peu nerveux de voir du public dans l'hôtel (...) Si on a interdiction de sortir (de l'établissement), alors on ne devrait pas y voir de public, c'est mon opinion», disait-il en conférence de presse dimanche.

Rare endroit réservé aux participants au tournoi, le "salon joueurs" situé au 9e étage permet aux sportifs de profiter d'un moment de détente salvateur, pour eux qui ont déjà passé plusieurs semaines confinés à New York pour le Masters 1000 de Cincinnati (exceptionnellement relocalisé à Flushing Meadows) et l'US Open.

Samedi en début de soirée, à la veille du lancement du troisième et dernier tournoi du Grand chelem de l'année, les rires et discussions bruyantes parvenant jusque dans le couloir semblaient témoigner de la popularité de l'endroit.

Valse de véhicules 

Les joueurs n'ont le droit de quitter l'hôtel que pour trois raisons: un match, un entraînement ou un motif médical. Et ils doivent pour cela réserver une navette du tournoi, ce qui entraîne une valse continue de véhicules estampillés du logo de Roland-Garros devant l'hôtel, dont la direction n'a pas souhaité faire de commentaire.

De même, beaucoup optent pour la livraison de repas sur place. Se succèdent ainsi dans le hall les livreurs des différentes plateformes spécialisées, pendant que le restaurant de l'hôtel reste, lui, principalement occupé par les rares touristes présents à Paris en ce début d'automne.

Pour compléter ce dispositif, de nombreux agents de sécurité veillent dans le lobby à ce que chacun porte un masque et à ce que les gestes barrières soient respectés... ainsi qu'à ce qu'aucun fan trop enthousiaste ne saute sur l'une des stars logées dans l'établissement.

Le calme régnant la plupart du temps, le travail des agents se limite essentiellement à guider les clients désorientés vers la réception, le restaurant ou les ascenseurs.

Il faut dire que les participants à Roland-Garros n'ont rien à gagner à jouer avec les règles. Avec deux tests dans les 48 heures suivant leur arrivée à Paris puis un nouveau tous les quatre à cinq jours selon la programmation des matches, tout excès peut vite devenir rédhibitoire.