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Millionième mort du Covid: émotion à l’épicentre Wuhan

28 septembre 2020, 14:47

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Millionième mort du Covid: émotion à l’épicentre Wuhan

«Je n’avais pas imaginé un bilan aussi lourd»: le millionième mort mondial du Covid-19 recensé lundi inspire tristesse et incrédulité aux habitants de Wuhan, neuf mois après l’émergence du virus dans la ville chinoise.

Si beaucoup sont fiers de la résilience de leur métropole et du combat réussi de la Chine contre le coronavirus, ils constatent également avec peine que le pathogène continue sa propagation meurtrière ailleurs sur la planète.

«Un million de morts, c’est peu rapporté à la population mondiale. Mais c’est autant de vies perdues, de gens qui avaient une famille», déclare à l’AFP Hu Lingquan, un Wuhanais qui travaille dans la recherche scientifique.

Le Covid-19 est endigué en Chine, grâce à de stricts confinements et quarantaines, au port du masque, ou encore au suivi des cas contacts grâce aux données personnelles via les téléphones portables.

Résultat: le pays ne fait plus état chaque jour que d’une poignée de nouveaux malades. Et la vie quotidienne a déjà repris depuis plusieurs mois dans tout le pays, Wuhan compris.

Main dans la main avec leurs parents, les écoliers de la ville se sont ainsi rendus comme d’habitude lundi matin dans leur établissement, au milieu des rues embouteillées.

Piscine bondée

Alors que l’Europe vit sous la menace des confinements et des fermetures de restaurants, l’économie chinoise rebondit: les usines fonctionnent à plein régime, les consommateurs reviennent dans les magasins et le tourisme a repris.

Et si Wuhan a été le premier endroit du monde frappé par le coronavirus en décembre, il a aussi été l’un des premiers à s’en débarrasser. Des images d’une fête techno organisée en août dans une piscine bondée ont ainsi stupéfié le monde.

Certains pays, les Etats-Unis du président Donald Trump en tête, demandent depuis plusieurs mois des comptes à la Chine, dénonçant sa mauvaise gestion du virus, responsable selon lui de sa propagation ailleurs dans le monde.

De son côté, Pékin remet en cause l’origine chinoise du coronavirus. Et souligne qu’en l’absence de preuve scientifique, le pathogène a très bien pu venir d’ailleurs avant d’exploser à Wuhan.

Le virus a durement frappé la ville (11 millions d’habitants), avec officiellement 50.340 malades et 3.869 morts -- soit plus de 80% du bilan national.

«Très mal géré»

Mais les autorités n’y ont fait état d’aucun nouveau cas depuis mai. Et beaucoup de Wuhanais s’interrogent face à la stratégie des autres pays.

«Du point de vue chinois, ils ont très mal géré la crise», estime Hu Lingquan. «Ils n’ont peut-être jamais vraiment réalisé à quel point l’épidémie était grave.»

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a prévenu que le nombre de morts dans le monde continuerait de grimper jusqu’à une campagne de vaccination massive.

«Au début de l’épidémie, je n’avais pas imaginé un bilan aussi lourd», déclare à l’AFP Guo Jing, une autre habitante de Wuhan.

Mais dans cette ville désormais connue dans le monde entier à cause du Covid-19, c’est l’insouciance qui prédomine aujourd’hui.

Beaucoup de passants n’avaient plus de masques lundi, ou bien le portaient sous le menton. Et les habitants prenaient d’assaut les quartiers commerçants avant la longue semaine de vacances (1er-8 octobre) de la fête nationale.

«Wuhan a pris un nouveau départ», déclare à l’AFP An An, une Wuhanaise qui travaille dans les médias. «La vie a retrouvé sa saveur d’avant.»