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Roland-Garros: rendez-vous en terre inconnue pour Nadal

26 septembre 2020, 19:13

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Roland-Garros: rendez-vous en terre inconnue pour Nadal

 

Le roi va-t-il reconnaître son royaume? Rafael Nadal, en quête d’un vingtième sacre historique en Grand Chelem, a rendez-vous en terre inconnue à Roland-Garros, exceptionnellement reprogrammé à l’automne, à partir de dimanche, sous la contrainte du Covid-19.

Jusque-là, les questions extra-sportives ont éclipsé tout le reste. Il y a d’abord eu le feuilleton de la jauge de spectateurs, qui a plongé en moins de trois semaines de 20.000 par jour au maximum à 11 500, 5 000, puis 1 000 à trois jours de l’ouverture du Grand Chelem parisien. Il y a aussi la place prise par le protocole sanitaire et les interrogations autour des tests de dépistage. Il y a enfin la menace d’une météo très maussade - pluie, froid et vent - annoncée pour une bonne partie de la quinzaine, même si le tout nouveau toit du Central protège désormais Roland-Garros du pire.

Côté court malgré tout, les enjeux sont historiques.

Pour Nadal (34 ans), conquérir un treizième trophée à Roland-Garros - du jamais vu dans un même tournoi du Grand Chelem - et égaler le record de vingt couronnes majeures établi par Roger Federer (convalescent après une double opération du genou droit et absent du circuit jusqu’en 2021).

Pour le N.1 mondial Novak Djokovic (33 ans), devenir le premier joueur de l’ère Open, et seulement le troisième de l’histoire (après Laver et Emerson), à s’offrir au moins deux fois chacun des quatre titres du Grand Chelem. Un 18e au total.

 «Tellement bluffant» 

Douze sacres en quinze participations, 93 victoires en 95 matches joués, plus la moindre défaite Porte d’Auteuil depuis 2015 (forfait avant son 3e tour en 2016): «Quand on regarde ses statistiques à Roland-Garros, de toute évidence c’est le grandissime favori», constate le directeur du tournoi Guy Forget.

«Tant qu’il joue et qu’il est en forme, il est le grand favori. Tout simplement en raison de son palmarès. Il s’est imposé douze fois, ce qui est juste incroyable. Il est de loin le meilleur joueur de l’histoire sur terre battue», résume Dominic Thiem, tout frais vainqueur de l’US Open et double finaliste sortant de Roland-Garros.

Oui, mais la pandémie de nouveau coronavirus et le confinement, synonymes de saison chamboulée et écourtée, sont passés par là.

A la reprise du circuit mi-août, Nadal a préféré renoncé à la mini-tournée américaine Cincinnati-US Open concentrée à New York. Sevré de compétition pendant plus de six mois, il n’y a regoûté que la semaine dernière à Rome. Mais l’Argentin Diego Schwartzman l’a stoppé dès son troisième match, en quarts de finale.

A l’inverse, Djokovic a lui idéalement rebondi en s’imposant dans la capitale italienne après sa disqualification choc à l’US Open, où une balle qu’il a frappée dans un geste d’humeur avait malencontreusement atterri sur une juge de ligne.

«Les conditions sont probablement les plus difficiles que j’ai jamais connues à Roland-Garros», ne cache pas le Majorquin.

Sans Barty ni Osaka 

«Il risque de pleuvoir beaucoup, de faire très froid. La balle est différente (Wilson a remplacé Babolat comme fournisseur, ndlr), celles d’avant étaient parfaites pour le lift. Ca risque d’être un peu plus difficile pour lui. Peut-être que les conditions sont un peu meilleures pour Novak», développe Thiem.

La nouvelle balle adoptée par Roland-Garros, c’est, avec le climat plus qu’automnal, «extrême pour jouer en extérieur», la préoccupation de Nadal. «Très lente», «super lourde», «comme une pierre» avec le froid et l’humidité, et même «dangereuse pour le coude et l’épaule», «Rafa» espère que le Grand Chelem parisien reverra son choix à l’avenir.

Dans le tableau féminin, trois des cinq dernières lauréates en Grand Chelem sont absentes: la tenante du titre Ashleigh Barty, Naomi Osaka (US Open 2020) et Bianca Andreescu (US Open 2019).

Titrée à Rome lundi et déjà sacrée Porte d’Auteuil en 2018, Simona Halep se réinstallera sur le trône de N.1 mondiale en cas de succès.

Serena Williams, qui a fêté ses 39 ans ce samedi, s’attaque elle de nouveau au défi d’égaler le record absolu de couronnes en Grand Chelem (24) détenu par l’Australienne Margaret Court. Mais l’ocre est la surface qui lui réussit le moins et elle n’a plus dépassé les huitièmes de finale à Roland-Garros depuis 2016.

Quant aux ambitions françaises, sans Lucas Pouille ni Jo-Wilfried Tsonga, blessés, elles sont incarnées notamment par Gaël Monfils et Benoît Paire, mais ni l’un ni l’autre ne sont en pleine possession de leurs moyens. Si sa blessure aux côtes est oubliée, Fiona Ferro (49e), titrée à Palerme début août pour la reprise du circuit WTA, pourrait se distinguer dans une partie de tableau abordable.