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Bruneau Laurette arrêté: l’affaire réglée en… juillet

23 septembre 2020, 10:00

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Bruneau Laurette arrêté: l’affaire réglée en… juillet

Il s’attendait à ce genre de représailles lorsqu’il a commencé son combat. C’est ce qu’a déclaré l’activiste à sa sortie de cour, hier, mardi 22 septembre, après avoir payé une caution de Rs 20 000 suivant son arrestation pour une affaire résolue depuis juillet.

L’affaire pour laquelle il a été arrêté avait déjà été réglée le 17 juillet. C’est la raison pour laquelle Bruneau Laurette s’est rendu aux Casernes centrales pour faire une déposition pour «false and malicions declaration», hier. Mais c’est lui qui a été interpellé et traduit devant la Bail and Remand Court.

L’habitant de Quatre-Bornes a ensuite été libéré contre une caution de Rs 20 000. Il devra se présenter au poste de police de sa localité tous les samedis entre 6 heures et 21 heures. Notamment le samedi 7 novembre, jour où il prévoit une marche devant la résidence du Premier ministre. Coïncidence ou pas ?

À l’origine de son arrestation : la plainte de Prithviraz Oogur, gérant d’une compagnie de location de voitures. Cet habitant de d’Épinay de 52 ans a consigné une déposition au Central Criminal Investigation Department (CCID) le 16 septembre contre Bruneau Laurette, indiquant que ce dernier lui devait la somme de Rs 88 370.

«Tou dimounn ki pé tir latet kont sa gouvernman-la pé tousé»

Le gérant de la compagnie de location de voitures a aussi précisé que le travailleur social lui a remis un chèque en bois de Rs 8 000. Cependant, selon le principal concerné, la somme totale évoquée comprenait une surfacturation de Rs 41 000.

Hier, lors de son interrogatoire, face aux enquêteurs, Bruneau Laurette – représenté par Me Sanjeev Teeluckdharry, assisté de Me Krishun Luximon – a fait valoir son droit au silence. Mais à sa sortie en cour, il a révélé à la presse que c’est une fausse déclaration qui a été faite à son encontre. «J’ai déjà remboursé cette somme en juillet. On se sert de cela pour essayer de m’atteindre.»

Dans un document en sa possession, il est d’ailleurs stipulé qu’un paiement de Rs 65 000 a été effectué et que la somme de Rs 8 000 pour le chèque a été récupérée en cash. Bruneau Laurette a en outre affirmé avoir fait une déclaration contre l’entrepreneur.

«Séki zot bizin rémarké, tou dimounn ki pé tir latet kont sa gouvernman-la ki pé lit kont lakoripsion ek népotism pé tousé. Mwa kan mo’nn rant dan sa konba-la, sé enn zafer mo ti expect pou éna kou ba. Mé mo konba pou kontinié mwa», a soutenu le travailleur social. Il s’est dit prêt à entamer une grève de la faim.

Allégations de pression

Selon Bruneau Laurette, l’homme l’a appelé le lendemain de sa déposition pour lui dire qu’il a subi des pressions pour qu’il fasse sa déposition. Pressions politiques ? «Il y a des gens qui étaient avec moi et qui ont eu Rs 600 000 pour se retourner contre le mouvement. Éna larzan pé fané…» a-t-il répondu.

Le travailleur social se pose plusieurs questions. Parmi celles-ci : pourquoi a-t-il été arrêté sur place, alors que dans d’autres cas, notamment l’incitation à la haine raciale, la police est silencieuse ? Dans la foulée, Bruneau Laurette a lancé qu’un proche de Bobby Hurreeram fait partie de ceux qui balancent des propos incendiaires sur Facebook et que la police n’a pas réagi jusqu’à présent.

Pour ce qui est de la marche du 7 novembre, l’activiste a donné la raison pour laquelle il a tenu à ce qu’elle soit tenue devant la résidence du Premier ministre, Pravind Jugnauth, à Angus Road, Vacoas: le scandale allégué sur le terrain impliquant une transaction de Rs 20 millions et l’inaction de l’ICAC qui enquête sur cette acquisition. «La décision est désormais dans les mains du commissaire de police. S’il ne donne pas l’autorisation pour la marche devant la résidence de Premier ministre, la manifestation aura lieu dans la circonscription n°8.»

Toujours est-il que son arrestation d’hier ne freinera pas son combat. Il a précisé que depuis le début, il s’attendait à ce genre de représailles. Mais il a ajouté qu’il ne s’arrêtera pas tant que le mauricianisme ne triomphera pas. D’ailleurs, depuis hier, ses supporters affirment qu’ils sont encore plus motivés d’être à ses côtés.

Nous avons sollicité Prithviraz Oogur à plusieurs reprises en vain. Nos appels ainsi que nos messages, vus, sont restés sans réponse.

L’activiste condamné en 2015 pour chèque en bois

Le 9 octobre 2015, Bruneau Laurette avait été condamné devant la cour de Curepipe pour l’émission de deux chèques en bois le 20 décembre 2012. Les chèques étaient d’un montant de Rs 195 000 et Rs 130 000 respectivement. L’activiste avait dû s’acquitter de deux amendes de Rs 7 000.

Aux casernes centrales on confirme un «withdrawal» de la déposition

Selon une source proche du dossier, le loueur de voitures a enlevé sa plainte après quelques jours. Cependant, dit-on, le délit demeure. «It’s a clear cut case. L’offense a déjà été commise même s’il y a eu un ‘withdrawal’. Nous devons entendre les explications de Monsieur Bruneau Laurette car il a aussi des antécédents. C’est le DPP qui décidera de la marche à suivre.» Émettre un chèque en bois est un «technical offence», soit un délit automatique. Peu importe si la plainte est enlevée.