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Hôtel de ville de Curepipe: plus que des os

13 septembre 2020, 20:45

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Hôtel de ville de Curepipe: plus que des os

L’entrepreneur assure que la rénovation de ce patrimoine national est entre «60 % à 70 %» achevée. L’hôtel de ville de Curepipe offre pour l’heure sa structure mise à nue à tous les regards.

Si cela avait été une personne, on aurait dit qu’on voit «so andan». L’hôtel de ville de Curepipe, qui est actuellement en rénovation, offre aux regards des passants son squelette, «so bann vié lézo», gravement affectés par l’usure et le manque d’entretien.

C’est la société RBRB Construction qui a décroché le contrat de rénovation. Bhooshan Ramloll, le Chief Executive Officer explique qu’«entre 60 % et 70 % des travaux ont déjà été effectués». Les travaux ont démarré il y a plus d’un an, en mai 2019. Si la rénovation devait initialement durer 18 mois, plusieurs facteurs ont modifié l’échéance.

Refaire les quatre tours

D’abord, explique le responsable du chantier, au fur et à mesure des travaux, l’état de cette maison coloniale classée patrimoine national s’est révélé pire que ce qui avait été estimé au départ. «Plus vous progressez dans le chantier, plus vous voyez que c’est abîmé.»

Bhooshan Ramloll précise que sa société procède au «design and build» pour la toiture. «Il faut refaire les quatre tours du bâtiment.» Selon lui, «les standards ont changé. Il y a une demande pour renforcer davantage la structure. Nous avons ajouté une base en béton pour que le bâtiment ne se renverse pas en cas de cyclone.»

Toujours concernant les fondations, un soin particulier a été apporté aux mesures anti-termites. Il avance que les «members» ou éléments de construction les plus importants ont été remplacés. Bhooshan Ramloll affirme : «Nous faisons provision pour les 50 années à venir.»

L’entrepreneur rappelle que comme l’hôtel de ville de Curepipe est un patrimoine national, les travaux sont supervisés par le National Heritage Fund, l’organisme du ministère des Arts et du patrimoine culturel qui gère le patrimoine national.

Bois le plus dur

Quel bois sera utilisé pour habiller cette ancienne maison coloniale devenue salle des fêtes ? L’entrepreneur indique qu’il «n’y a pas de bois noir ni de palissandre sur le marché. Nous utilisons du balao premier grade, le bois le plus dur disponible actuellement».

Bhooshan Ramloll tient à rappeler que sa société a déjà de l’expérience dans la rénovation de bâtiments historiques. RBRB a notamment été engagée dans la rénovation de l’Aapravasi Ghat, du Plaza et, plus récemment, dans la première phase de la rénovation du théâtre de Port-Louis. «Je suis un entrepreneur responsable qui ne lésine pas sur la qualité des matériaux. Il y va de notre réputation et ensuite cela concerne le patrimoine.»

Autre facteur avec lequel il faut compter, surtout à Curepipe : le mauvais temps. Les épisodes de fortes averses et de vents violents ont contribué à rendre les manœuvres plus difficiles sur le chantier. Troisième inconvénient majeur, celui-là imprévisible : le Covid-19. La pandémie avait forcé le chantier à l’arrêt durant le confinement.

Estimation du retard en cours

Avec tous ces facteurs combinés, combien de retard aura le chantier par rapport à la livraison initialement prévue pour fin 2020 ? Bhooshan Ramloll explique que l’estimation du retard «est toujours en cours». Qui dit retard dit coût supplémentaire. Quelle sera la facture finale pour la mairie de Curepipe ? Les travaux ont initialement été estimés à Rs 135 millions. L’entrepreneur inique que tant que le retard réel ne sera pas connu, son chiffrement ne le sera pas non plus.

L’hôtel de ville de Curepipe est fermé pour rénovation depuis 2016. La dernière rénovation avait été achevée en 1995. Nos appels et messages au maire de Curepipe, Hans Marguerite, jeudi et vendredi, sont restés sans réponses.