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Hélicoptère: He Dhruv us crazy…

6 septembre 2020, 20:00

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Hélicoptère: He Dhruv us crazy…

Il s’appelle Dhruv, HAL Dhruv. Il a un corps rouge avec une tête bleue, pèse 5,5 tonnes environ, peut voler la nuit. Cet hélicoptère phare de l’Helicopter Squadron de la police a été acquis il y a plus d’une décennie pour renforcer la surveillance à plusieurs niveaux. Mais depuis quelques semaines, il fait l’objet de toutes les critiques car il n’aurait pas fait son travail comme il faut.

Avant même la vague de critiques récente sur «enn élikopter péna lésans» de cette semaine, plusieurs voix s’étaient élevées après le naufrage du MV Wakashio sur les récifs à Pointe-d’Esny. Pourquoi est-ce que le Dhruv n’était pas parti jeter un œil sur ce que le vraquier faisait dans nos eaux deux jours avant son échouage ? Surtout que le 7 septembre 2009, lorsque le Dhruv est arrivé à Maurice, il avait été dit que ce «chef-d’œuvre» technologique, développé par Hindustan Aeronotics Ltd, allait ajouter un «definitive punch» à l’escouade héliportée. De plus, le Dhruv avait été alors présenté comme idéal pour le transport des VIP et VVIP, les opérations de recherches et de secours, des opérations en haute mer, la surveillance extensive de la zone économique exclusive, la réduction du temps de sauvetage en mer, pour ne citer que quelques avantages.

La réponse avait été donnée par le Premier ministre lui-même, vendredi 28 août, lors de la Private Notice Question : le Dhruv était en maintenance jusqu’au 7 août. N’y a-t-il pas d’autres hélicoptères qui peuvent le remplacer ? Non. Les autres ne peuvent pas voler la nuit.

Pourquoi ? Ils n’ont pas de phares ? La question ne réside pas là, fait-on comprendre. La force policière compte six hélicoptères, et tous ne peuvent pas prendre les airs by night. «La visibilité et les vents de plus de 90 km/h sont les limitations majeures», explique une source au sein de l’escadron Supercopter local. Mais attention, il n’y a pas que le Dhruv qui peut voler la nuit. Le Chetak peut le faire aussi.

Le Premier ministre aurait-il donc induit la «House» en erreur ? Pas vraiment, répond-on rapidement. Le Chetak a deux limites : il peut voler uniquement pendant les «moon phase», c’est-à-dire lorsque la lune est visible. Superstition ? Conseil de «longanis» ? Non, c’est tout simplement lié à la question de visibilité du pilote. De plus, le Chetak n’a pas la capacité d’hélitreuiller la nuit, ce qui l’aurait rendu inutile lors de cette opération. Quant au Fennec, un autre hélico, il n’a pas de «night mode» et, de toute façon, ses systèmes de navigation et d’autopilote sont hors service et les pièces de rechange ne sont pas disponibles pour le moment.

Revenons au lundi 31 août. Peu après 19 h 30, les habitants de la région de Poudre-d’Or ont vu le Dornier et le Dhruv survoler la mer. Ils ont compris que quelque chose ne tournait pas rond. Il y a eu un accident entre la barge L’Ami Constant et le remorqueur Sir Gaëtan. Les opérations de recherches ont débuté aussitôt. Vers 2 h 30, le Dhruv a ramené un membre de l’équipage à terre. Puis, vers 3 h 30, un conseiller du Premier ministre sur place a fait savoir que l’hélicoptère avait déjà identifié les membres d’équipage toujours en mer, mais qu’ils ne pouvaient pas être hélitreuillés à cause du mauvais temps, c’est-à-dire, les vents de plus de 90 km/h. Vers 4 heures, l’hélico s’est posé pour faire le plein et n’a pas redécollé avant 6 h 30. Les critiques n’ont pas tardé à inonder les réseaux sociaux. «Lot fwa la li ti kasé, sa kout la pena lesans!»

L’affaire est plus complexe. Un habitué du Dhruv explique qu’après chaque vol, il faut procéder à un entretien. Dépendant de ce qu’il faut faire, cela peut prendre de 45 minutes à deux heures, d’où le fait qu’il soit resté si longtemps sur le terrain de football de Poudre-d’Or.

Sinon, combien ça coûte, une virée en Dhruv ? Environ Rs 40 000 plus la TVA.