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Le naufrage du «Wakashio» aurait pu être évité si on avait écouté la commission drogue

26 août 2020, 09:49

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Le naufrage du «Wakashio» aurait pu être évité si on avait écouté la commission drogue

Si les recommandations de la commission d’enquête sur la drogue en 2018 avaient été mises en pratique, cette catastrophe n’aurait pas eu lieu. Mes Ashley Hurhangee et Samad Golamaully ont, au nom d’une organisation internationale non-gouvernementale (ONG) dont ils sont membres, adressé une lettre au Premier ministre, Pravind Jugnauth, le vendredi 21 août pour dénoncer les circonstances dans lesquelles le MV Wakashio s’est échoué sur le récif de Pointe-d’Esny. 

L’ONG, avec d’autres personnes et différents corps, se sont élevés énergiquement contre le sabordage du Wakashio. Ils ont l’impression que cette décision a été prise à la va-vite et qu’elle n’est pas dans l’intérêt de ceux, qui recherchent la vérité sur les circonstances exactes de l’échouage. Des investigations plus poussées, qui auraient pu être faites, deviennent ainsi impossibles. Le vraquier a été coulé avec toutes ses preuves.

L’ONG, disent les deux avocats, adhère à la position prise par Me Rama Valayden, ancien ministre de la Justice à l’effet que la vitesse à laquelle le MV Wakashio a été sabordé pourrait grandement affecter les réclamations de l’État et réduire considérablement les compensations à être accordées, spécialement si le Nagashiki Shipping, compagnie représentant le vraquier, invoquait une négligence partielle de l’État mauricien.

Cette lettre a été adressée avant que le vraquier ne soit sabordé. L’ONG, comme la majorité des Mauriciens et l’ancien Premier ministre, demandaient que l’avis d’experts qualifiés et de professionnels soit sollicité pour passer au peigne fin le Wakashio pour des prélèvements d’ADN et autres, et déterminer si le navire transportait des produits illicites, voire de la drogue, des armes, ou pratiquait le commerce illégal d’espèces sauvages. 

Création d’un «sea lane»

L’ONG dit attendre des réponses du gouvernement pourquoi les recommandations de la commission d’enquête sur la drogue n’ont pas été mises en pratique, particulièrement celles qui concernent la zone économique exclusive, la haute mer et le trafic de drogue.

Elle énumère certaines recommandations que cette commission avait préconisées, dont la création d’un sea lane.  Si celui-ci existait, le désastre du Wakashio n’aurait pas eu lieu. Cette commission avait aussi demandé que la National Coast Guard (NCG) dispose d’une équipe de commando pour effectuer des opérations anti-piratage utilisées pour des opérations d’embarquement. Mais avec la présence de la NCG, avait fait ressortir cette commission, il y avait toujours des lacunes dans la surveillance. 

Cette organisation trouve regrettable et irresponsable qu’aucune des mesures préconisées n’aient été mises en pratique, plus particulièrement pour les bateaux et la haute mer.  Si le sea lane existait, immédiatement après que le Wakashio était sorti de cette voie, l’alerte aurait été donnée et la NCG l’aurait intercepté. Ainsi cet échouage aussi bien que ce désastre écologique, environnemental et économique auraient été évités…

Assistance Diego Garcia pas sollicitée

L’ONG regrette profondément que l’assistance des militaires basés à Diégo Garcia n’ait pas été sollicitée. Selon une de ses sources, comme Maurice est un pays ami et avec des relations bilatérales, ces militaires auraient répondu favorablement pour aider le pays dans cette situation d’urgence. 

Elle aurait obtenu des informations que des commandos de cette base auraient pu arriver sur les lieux en moins de quatre heures et monter à bord du vraquier pour faire un constat exact de la situation et prendre des décisions pour éviter la catastrophe qui s’est produite

Elle ajoute aussi que «sa source militaire est convaincue que le mauvais temps évoqué n’aurait pas empêché les commandos US d’accoster le vraquier car ils sont entrainés à opérer dans de pires conditions météorologiques».

L’ONG dit finalement qu’elle va rejoindre les partis de l’opposition, le groupe extra-parlementaire, des individus comme Roshi Bhadain, pour soutenir la demande pour de nouvelles élections générales sans délai.

Toutefois, pour l’heure, expliquent les deux avocats, des instructions ont été données pour que l’identité de l’ONG ne soit pas dévoilée, du fait qu’elle envisage sérieusement d’engager des actions légales multipartites et d’aider des ONG à Maurice dans des litiges éventuels sur cette affaire.