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Décès du petit Matteo, 7 mois, squatteur: «Humans Live Here»
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Décès du petit Matteo, 7 mois, squatteur: «Humans Live Here»
Son décès suscite toujours de l’émoi. Matteo, 7 mois, squatteur qui a dormi pendant un bon moment sous une tente avec ses parents, Anaïs et Hughes Denis, n’a pas survécu… Ses funérailles ont eu lieu à 14 heures samedi. Durant la cérémonie, Ronie Begue, une squatteuse de Pointe-aux-Sables, a passé un message fort : «Nou pa ti éna toit, aster nou péna twa…»
A Cité Jean Blaise, Pointe-aux-Sables, au lendemain de l’enterrement, des enfants jouent au foot dans les rues devant un panneau où sont gravé ces mots : «Humans Live Here». Pourtant, c’est sur une plate-forme plus loin recouverte d’une tente qu’a dormi le petit Matteo après que les autorités ont démoli sa maison et avant d’être hébergé ailleurs.
Tous ceux présents ont le visage maussade et n’ont qu’un mot sur les lèvres : Matteo. Peut-être que si sa maison n’avait pas été démolie, serait-il toujours en vie… Peut-être… Stephano Ross, père de famille, squatteur et porte-parole de ses compagnons d’infortune, dit avoir vécu les deux pires moments de sa vie récemment : l’éjection de sa maison et l’enterrement du petit ange. «Mo pa la pou zet fot lor personn. Bondié pou zizé. Mé Matteo ti malad mem li mé inn mal fer inn kraz so lakaz. Kapav si li ti ankor o chaud, pa zordi, pa démin, kapav li ti pou viv ankor 10 zan mé li pa ti pou kit nou.»
Il s’interroge sur le temps qu’ils vont encore passer dehors sachant que ça fera bientôt trois mois qu’ils sont sans toit. Ronie Begue, mère de famille, est également dans la même situation. «Matteo ti éna méyer ti lakaz isi. Nou tou ti kontribié pou mont sa pou li. Zot kraz sa, met li dormi déor, zordi li népli la ek éna ankor enn madam dan lopital. Inn malad ar sa stres dormi déor-la. Apré kan ti kraz nou lakaz zot dir nou ‘pa ti dir fer piti. Si pa kapav get piti la, met dan kouvan’», déplore cette maman dévastée.
Nous croisons plus loin Anaïs Denis, la maman du petit Matteo, qui s’efforce de sourire mais nous fait comprendre qu’elle ne souhaite pas en parler. En partant, nous quittons une plate-forme de ciment, là où dormait le petit Matteo après la destruction de sa maison et en face, quelques gamins qui jouent encore au foot mais le visage crispé, sûrement toujours abattus après le départ de leur jeune ami…
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