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MV Wakashio: quand le ministre français griffe les autorités mauriciennes

19 août 2020, 10:00

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MV Wakashio: quand le ministre français griffe les autorités mauriciennes

Le ministre français des Outre-mer, Sébastien Lecornu, qui a effectué une visite officielle à Maurice dans la journée du dimanche 16 août, n'a véritablement pas épargné les autorités mauriciennes lors d’une conférence de presse tenue à l’île de la Réunion quelques heures plus tard. Tout en tenant un langage des plus diplomatiques et, en parlant du sentiment de grande affection qui existe entre la France et Maurice, le ministre a utilisé une formule assassine qui résume en une phrase toutes les maladresses des autorités autour du naufrage du Wakashio. Il a ainsi déclaré que quand les autorités mauriciennes ont découvert le navire, il était déjà une épave. Un jugement sans appel sur la capacité de surveillance maritime du gouvernement de Maurice. 

Autre formule assassine du ministre Lecornu utilisée à l’intention des médias à La Réunion : le contrôle maritime mauricien n’a pas fonctionné comme il aurait fonctionné avec les Français. Le ministre français devait encore affirmer qu’un laps de temps significatif s’était écoulé entre le moment où le Wakashio a commencé à manifester un problème de direction et la réaction des autorités mauriciennes. Un tel jugement de la part d’un ministre d’une grande puissance comme la France ne pouvait être plus lapidaire.

Toujours tout en utilisant un langage diplomatique, le ministre Lecornu a laissé entendre que la France demandait de la «prudence» de la part des autorités mauriciennes sur cette partie de l’opération qui consiste à remorquer une partie de l’épave pour la couler plus loin. C’est dans ce contexte que le ministre français a fait grand cas des trois experts français qui ont été rapidement déployés pour recommander les meilleurs moyens qu’on pourrait utiliser pour réussir cette opération. 

Le ministre a situé le rôle de ces trois Français comme complémentaire à l’expertise de l’armateur du Wakashio et de son assureur. La France cherche à obtenir l’assurance que cette opération de remorquage d’une partie du Wakashio n’aurait aucun impact environnemental au détriment de la France et de La Réunion dans la région.

Le ministre a en effet exprimé des craintes d’une éventuelle pollution dans les eaux territoriales de la France et de La Réunion. Il a même parlé du risque que des boulettes d’hydrocarbures émanant du Wakashio n’atteignent les plages et les côtes réunionnaises.

Selon le ministre Lecornu, la réhabilitation post-Wakashio prendrait au moins dix mois.