Publicité

Un écrémeur d’huile pas cher créé par trois amis

17 août 2020, 10:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Un écrémeur d’huile pas cher créé par trois amis

C’est sur Facebook que Luqmaan Fawdar, vidéaste, est tombé sur l’annonce de Kevin Li, un ingénieur civil. Ce dernier cherchait d’autres personnes, qui pouvaient l’aider à fabriquer un skimmer. Il a répondu à l’annonce et un rendez-vous est vite pris. Khalid Fakim, ingénieur à la retraite, est aussi de la partie. Mais pourquoi un écumeur ? «Nous avons vu le travail abattu par les volontaires pour fabriquer des serpentins pour contenir l’huile. Mais après, il faudra quand même enlever les hydrocarbures de la mer», explique Luqmaan Fawdar. Après quelques recherches, il a compris que Maurice n’en possède que très peu.

Après une brève discussion entre les trois passionnés, ils arrivent à la conclusion qu’il faudra que ce skimmer soit facilement réalisable et pas cher. «Nous avons pensé que, si la marée noire s’étend, tout le monde devra en avoir un pour aller plus vite», dit le vidéaste. En conjuguant leurs efforts, le modèle prend vite vie. Quatre bouteilles de coca, un balti, une petite pompe, du bicarbonate de soude et du Super Glue pour faire tenir la structure. Le coût ? Rs 400. Comment ça marche ? Le jeune homme se lance dans l’explication technique sur le vide créé par la pompe qui occasionne un tourbillon aspirant.

Deux jours après le début de la fuite d’huile, l’équipe était déjà en mer à tester son prototype. À ce moment-là, les bénévoles travaillaient déjà sur les zones affectées avec des seaux. «Le premier essai était presque concluant», dit Luqmaan Fawdar. L’écumeur de fortune aspirait trop d’eau. Après une brève modification, ils retournent sur les lieux le lendemain, et «Eureka ! Ça marche !» Mais un autre problème se profile à l’horizon… La pompe rend l’âme. Pendant ce temps, l’équipe avait déjà commencé à travailler sur un autre prototype plus heavy duty, testée cette semaine. Celle-là marche à merveille.

«Pour fabriquer ce deuxième modèle, nous nous sommes inspirés des écumeurs que nous avons vus en ligne», avance Luqmaan Fawdar. La pièce principale est toujours un balti, mais les flotteurs ont été faits avec des bonbonnes de gaz de climatiseurs. «Le premier prototype marche et il est idéal car tout le monde peut en fabriquer», avance Luqmaan Fawdar. D’ailleurs, l’équipe a animé un atelier de travail, vendredi à Mahébourg, pour montrer au public comment procéder. Le deuxième modèle, dit-il, est légèrement plus complexe à faire et nécessite plus de matériel. Mais le mot de la fin est le même : Ça marche.

Donc Maurice compte bien des experts ? Il ne se qualifie pas en tant que tel, mais il aurait souhaité un peu plus d’aide. D’ailleurs, il tient à préciser qu’après la fabrication et l’essai du premier prototype, la Mauritius Chemical and Fertilizer Industry les a contactés et a mis son atelier à leur disposition. «C’est comme ça que nous avons pu fabriquer le deuxième. En fait, c’était ce que nous avions en tête dès le début, mais faute d’atelier, cela n’avait pas été possible», dit le vidéaste. Après ce succès et la formation de vendredi dernier, l’équipe de trois a déjà son prochain projet dans le viseur : un appareil pour faciliter le nettoyage des lieux difficiles d’accès, comme les mangliers. Le travail commence bientôt…