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La NBA reprend sa saison le genou à terre avant de sauter au panier

31 juillet 2020, 18:59

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La NBA reprend sa saison le genou à terre avant de sauter au panier

 

Genou à terre pendant l’hymne américain, joueurs, entraîneurs et arbitres de la NBA ont protesté contre les injustices raciales, jeudi, en marge des matches Utah-New Orleans et Lakers-Clippers sonnant la reprise de la saison après quatre mois et demi d’interruption due au coronavirus.

Comme ils en avaient pris l’engagement, les basketteurs évoluant dans la ligue nord-américaine ont décidé de profiter de leur retour sur les parquets, à l’intérieur de la bulle floridienne, pour afficher leur soutien au mouvement «Black Lives Matter» dans le sillage de la mort de George Floyd, asphyxié lors de son interpellation le 25 mai à Minneapolis.

Ces derniers jours, les joueurs des 22 équipes qualifiées pour cette reprise très attendue du championnat, interrompu pendant plus de quatre mois à cause du coronavirus, se sont concertés pour agir à l’unisson.

Sur les parquets du HP Field House et de l’Arena, deux des trois salles de l’immense complexe ESPN World Wide of Sports où les matches auront lieu à huis clos jusqu’à mi-octobre, le même instant solennel a ainsi été observé.

Les principaux acteurs des deux rencontres se sont d’abord tous rassemblés le long de la ligne de touche, revêtus du même t-shirt noir à manches longues avec écrit dessus «Black Lives Matter», des mots également peints sur le parquet. Puis ils se sont agenouillés se tenant bras dessus, bras dessous.

«Aujourd’hui, ça dépassait le basket. Nous comprenons ce qui se passe dans la société en ce moment et nous utilisons cette plateforme qu’est la NBA pour faire passer les messages et rester forts sur ce point. C’est un bon début», a déclaré LeBron James après son match.

- Pas de sanction -

«Il y a eu des progrès. Mais dans le passé, quand il y a eu des progrès, nous avons un peu lâché le pied. On ne veut plus que ça arrive. Nous avons affaire à beaucoup de racisme, d’injustice sociale et de brutalité policière. Pas seulement dans nos quartiers, pas seulement sur des Noirs ou des personnes de couleur», a-t-il ajouté.

Face à cet élan collectif, le patron de la NBA Adam Silver, présent et masqué en tribunes, a décidé qu’aucune sanction ne serait infligée pour ces agenouillements. «Je respecte l’acte unifié de protestation pacifique pour la justice sociale et, dans ces circonstances uniques, je n’appliquerai pas notre vieille règle exigeant que nous nous tenions debout pendant notre hymne national».

Ces deux derniers mois, les Etats-Unis ont été le théâtre de nombreuses manifestations contre l’injustice raciale après la mort de Floyd. Depuis, poser un genou à terre est devenu un symbole de contestation adopté par les manifestants.

Ce geste a été effectué pour la première fois par l’ancien joueur de football américain Colin Kaepernick en 2016, qui récolta pour cela les insultes de Donald Trump et s’est trouvé blacklisté en NFL.

Malgré l’appel de la star de Brooklyn Kyrie Irving à boycotter la reprise pour mieux se consacrer à cette lutte, la quasi-totalité des joueurs a décidé d’aller à Orlando où leurs prises de parole sur ce thème sont quotidiennes.

- «Peace», «Equality» -

Ainsi LeBron James a récemment demandé que justice soit faite pour Breonna Taylor, une femme noire tuée par la police dans son appartement en mars, et demandé que les officiers «ayant commis ce crime soient arrêtés».

Contrairement à de nombreux autres joueurs, la superstar n’a pas remplacé son nom sur son maillot par un slogan ou un message, comme l’a autorisé la ligue. Les deux joueurs majeurs des Clippers, Kawhi Leonard et Paul George, non plus.

Le choc qui les opposait en soirée a tourné à l’avantage des Lakers (103-101) sur un panier en deux temps de James à 12 secondes du terme. Anthony Davis a largement contribué avec 34 points, tandis que George (30 pts) a manqué la balle de match à trois points.

Dans l’autre match du jour, l’homme décisif s’est nommé Rudy Gobert.

Comme un symbole, le pivot français a d’abord inscrit le tout premier panier du match, 141 jours après l’annonce de son test positif au Covid-19 qui a entraîné la suspension de la saison. Et pour parfaire sa journée, ses deux lancers francs ont offert la victoire au Jazz (106-104) face aux Pelicans.

Gobert avait choisi le mot «Equality» (égalité) sur son dos et la jeune star de La Nouvelle-Orléans, Zion Richardson, a opté pour «Peace» (paix), déclarant après coup que cette séquence d’agenouillement collectif «a été émouvante».

«C’était important d’être tous ensemble, ici, comme un seul homme en train de faire quelque chose en quoi nous croyons».