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Les joueurs NBA face aux lois de l’attraction chez Disney World

27 juillet 2020, 14:54

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Les joueurs NBA face aux lois de l’attraction chez Disney World

«On se fait chier !!!»: il y a ceux qui s’ennuient, comme le crie l’arrière d’Orlando Evan Fournier, et ceux qui se font à la vie dans la bulle dorée de Disney World, où les joueurs NBA vont reprendre la saison jeudi.

Voilà presque trois semaines que les stars de la balle orange ont pris leurs quartiers dans le luxueux complexe ESPN World wide Sport.

Les délégations des 22 équipes, environ 35 personnes, joueurs inclus, logent dans trois hôtels. Loin des siens, chacun est resté en quarantaine dans sa chambre lors des 48 premières heures, le temps de subir deux tests négatifs au Covid-19, avant d’être autorisé à renouer avec son microcosme.

Consciente du vide à combler en dehors des séances d’entraînement et des matches amicaux, la Ligue a fourni aux joueurs des activités presque 24 heures sur 24.

Un service de conciergerie leur permet de réserver l’accès aux piscines, aux parcours de golf, aux courts de tennis... de louer des vélos. Des salles de jeux vidéos ou de cartes ont été aménagées. Autant de possibilités également offertes via une application développée spécialement pour leur faciliter leur vie chez Mickey et leur permettre aussi de se faire livrer de la nourriture.

La question des repas a rapidement alimenté les discussions. Des joueurs mécontents, comme Joel Embiid (76ers), n’ont pas hésité à montrer les photos de leurs plateaux repas durant la quarantaine imposée. D’autres se sont dits satisfaits, comme Myers Leonard (Miami) exhibant ses gaufres en forme de Mickey.

Cornhole, piscine, bières

Dorénavant, ils ont droit à des repas élaborés en collaboration avec leurs staffs et diététiciens, les ramenant à une relative normalité. «Y a juste pas de canard au dîner parce que Boris Diaw ne fait pas les menus», a plaisanté Evan Fournier sur Twitter.

«Si on parle d’un restaurant cinq étoiles, ce n’est pas le cas. Mais si on parle de bonne nourriture qu’on prend plaisir à manger, oui c’est le cas», a estimé Alvin Gentry, l’entraîneur de New Orleans appréciant de se restaurer «dans des contenants biodégradables, ce qui est très intelligent».

Alors à quoi ressemble une journée-type chez Disney, loin des attractions fermées au public, coronavirus oblige ?

«Je me suis levé, je me suis fait tester, je suis allé déjeuner, j’ai joué aux jeux vidéos, j’ai passé un peu temps avec mes coéquipiers, je me suis entrainé, je suis revenu, on a mangé, toujours avec mes coéquipiers, puis de nouveau jeux vidéos, encore avec mes coéquipiers. Une grosse journée bien remplie», a décrit Quinn Cook (Lakers).

Sur les réseaux sociaux, fleurissent des vidéos montrant les joueurs tuant le temps dans la bonne humeur, tel JJ Redick (New Orleans) s’amusant à boire cul sec des canettes de bières comme à la fac.

Les Spurs organisent des tournois de cornhole (lancer de sacs de grains de maïs dans le trou d’une planche inclinée), les Celtics jouent au beach volley quand Enes Kanter et Marcus Smart ne font pas des courses endiablées de natation.

«Ce n’est pas la Syrie»

Les Denver Nuggets ont d’ailleurs investi la piscine pour s’entraîner. «On ne renforcera jamais assez l’idée du nous», a justifié l’entraîneur Michael Malone, y voyant un moyen de solidifier les liens.

Pour chasser l’ennui, d’autres optent pour le golf ou la pêche, comme Paul George (Clippers).

Il y a ceux qui tiennent un journal de bord, comme JaVale McGee (Lakers) qui filme, monte et diffuse quasiment quotidiennement des vidéos de sa «Life in the Bubble» sur YouTube.

De nombreux joueurs ont relativisé les choses, comme Steven Adams (Oklahoma City) pour qui «ce n’est pas la Syrie, non plus». «Ce n’est pas si dur que certains le disent. Nous vivons dans un satané resort. Tout le monde se plaint, a ses propres préférences, mais ce n’est pas grand-chose.»

«De temps en temps on s’ennuie, mais ça va. Il y a des moments où c’est plutôt cool parce qu’on peut discuter avec les joueurs des autres équipes», a-t-il souligné.

Voici justement un aspect positif: apprendre à mieux se connaître, coincer sa bulle dans celle des autres et développer du lien social, dont est privé le reste de la population dans le contexte actuel de pandémie galopante.