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Un Chilien soupçonné du meurtre d’une Japonaise extradé jeudi vers la France

23 juillet 2020, 13:05

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Un Chilien soupçonné du meurtre d’une Japonaise extradé jeudi vers la France

Le Chilien Nicolas Zepeda, soupçonné d’avoir assassiné son ex-petite amie japonaise en France en 2016, doit être extradé jeudi vers Paris, ouvrant la voie à un éventuel procès dans cette affaire retentissante.

Cette procédure relance ce feuilleton judiciaire qui tient en haleine les médias japonais depuis plus de 3 ans et demi, tranchant avec la relative indifférence des Chiliens pour ce dossier.

«L’affaire Zepeda est de nature pénale et est liée à la violence faite aux femmes, ce n’est pas un procès qui soit lié avec la politique ou qui compromette les relations entre le Chili et la France», a déclaré à l’AFP René Jara, professeur à l’université de Santiago.

Mercredi soir, plus tôt que prévu, la police chilienne est venue chercher Nicolas Zepeda à son domicile, dans un immeuble cossu de la station balnéaire de Viña del Mar, à quelque 120 kilomètres de la capitale, en vue de son transfert vers l’aéroport de Santiago.

L’unique suspect du meurtre de Narumi Kurosaki, assigné à résidence pour «éviter un possible danger de fuite», selon la justice chilienne, sera alors remis officiellement jeudi à des agents français du service national des transferts deux heures avant d’embarquer sur un vol Air France pour Paris.

Nicolas Zepeda, 29 ans, se verra notifier l’exécution de son mandat d’arrêt international à son arrivée à l’aéroport parisien de Roissy, selon une source proche de l’enquête.

Les enquêteurs l’emmèneront ensuite à Besançon, ville de l’Est de la France où résidait la jeune femme, et y sera présenté à la justice qui se prononcera sur son placement en détention provisoire.

Corps introuvable

Narumi Kurosaki, une étudiante de 21 ans, vivait sur le campus universitaire de Besançon où elle a été vue pour la dernière fois le 4 décembre 2016. Nicolas Zepeda, fils d’une riche famille chilienne, était son ancien petit ami.

Selon l’enquête, peu avant la disparition de Narumi, les deux jeunes gens avaient pris leurs distances et l’étudiante japonaise avait débuté une nouvelle relation, suscitant la jalousie du Chilien, qui se trouvait alors dans son pays.

Le procureur de Besançon Etienne Manteaux s’était rendu en avril 2019 au Chili avec un magistrat instructeur et deux enquêteurs.

Sept mois plus tard, il avait annoncé que l’enquête était «close» et que les «34 mois d’investigations» justifiaient «la demande d’extradition de Nicolas Zepeda pour qu’il comparaisse devant la cour d’assises de Besançon pour l’assassinat de Narumi Kurosaki».

D’après les enquêteurs, Nicolas Zepeda s’était rendu début décembre 2016 dans cette ville pour y voir la jeune femme. Le soir du 4 décembre, la veille de sa disparition, ils étaient rentrés ensemble dans le logement de Narumi.

Cette nuit-là, selon le procureur, plusieurs étudiants ont entendu «des hurlements de terreur, des cris», mais «personne n’a prévenu la police».

Nicolas Zepeda avait rencontré l’étudiante au Japon en 2014. Il en était tombé éperdument amoureux et l’avait présentée à sa famille.

D’après la géolocalisation de sa voiture de location, le 6 décembre 2016 à l’aube, le suspect s’était rendu dans une zone boisée du massif montagneux du Jura, où les enquêteurs pensent qu’il s’est débarrassé du corps. Quelques jours plus tôt, il avait acheté des allumettes et un bidon de produit inflammable, selon l’enquête.

Malgré d’importantes recherches, le corps n’a jamais été retrouvé.

Dans un courrier envoyé par le suspect aux autorités chiliennes, Nicolas Zepeda avait raconté être allé voir Narumi à Besançon début décembre 2016 et qu’ils s’étaient alors «rendu compte qu’ils étaient toujours amoureux». Il disait avoir passé une partie de la nuit du 4 au 5 décembre avec elle, mais affirmait être ensuite reparti seul.