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Squatteurs: deux mois oubliés sous les tentes

19 juillet 2020, 22:00

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Squatteurs: deux mois oubliés sous les tentes

Elles dorment à la belle étoile depuis presque deux mois. Avec, pour toute maison, uniquement une tente. Ces familles de squatteurs ne perdent pas l’espoir de jours meilleurs. Toutefois, l’ombre de la Child Development Unit (CDU) plane sur leurs têtes. Elles redoutent de devoir se séparer de leurs enfants.

Le soleil réchauffe le dôme de leurs tentes, à Pointe-aux Sables. Dame Nature a joué les trouble-fêtes ces derniers temps. Le froid, la pluie, puis le soleil ont entraîné la grippe chez certains des enfants qui y logent. «Heureusement que les grosses pluies se sont calmées», souffle Yolita Bègue. Cette jeune mère jette un regard affectueux sur son petit, âgé d’un an et demi qui se repose dans ses bras. Dans quelques minutes, elle devra aller chercher son aînée à l’école du coin. «Elle a cinq ans. Je vais la ramener chez ma mère, où elle vit depuis que l’on se retrouve sans toit.»

Marie Florise Nadal et Yolita Bègue attendent la sortie de leurs enfants de l’école.

Tous les jours, elle se réveille tôt pour préparer sa petite pour l’école. «Mais je dors souvent la peur au ventre. Peur que la CDU ne vienne prendre mes enfants. Et je sais que je ne suis pas la seule à redouter cela.»

Il ne reste que 16 familles qui vivent toujours sur les lieux. Parmi elles, l’on rencontre Marie Florise Nadal. Elle raconte avance qu’avec le temps, tous les squatteurs forment une seule et même famille. «On s’arrange pour cuisiner ensemble. Il faut bien se serrer les coudes.» Même les enfants ont réussi à se retrouver au milieu de ce tumulte. «Une fois qu’ils sortent de l’école, ils font leurs devoirs. Et s’ils n’arrivent pas à tout compléter, ils continuent tôt le matin. Il faut profiter de la lueur du soleil.» Toutefois, la situation pourrait se décanter pour eux car des employés de la National Housing Development Company ont commencé à les appeler pour des entretiens.

Beaucoup plus loin, à Riambel, les squatteurs ne sont pas mieux lotis. Eux aussi font avec les moyens du bord. Comme le décrit Marie Rose Randamy. «Nous devons remercier les ONG qui continuent à nous apporter leur soutien et de la nourriture. Nous devons faire face, qu’importe la situation par laquelle nous passons.» Elle espère que ces mauvais moments ne seront que du passé dans peu de temps.