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Bradley Vincent: «Je prends un peu de recul par rapport à la natation»

10 juillet 2020, 12:30

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Bradley Vincent: «Je prends un peu de recul par rapport à la natation»

De retour à Maurice depuis un mois -  après 2 mois de confinement à Gold Coast, Australie - Bradley Vincent vient de reprendre ses entraînements. Mais comme il craint que la pandémie de coronavirus puisse encore menacer la tenue des JO en 2021, il préfère ne pas se projeter dans le  long terme.

Dès votre arrivée à Maurice, le 7 juin, vous avez été mis en quarantaine. Quand êtes-vous rentré chez vous ?
Je suis rentré chez moi le 22 juin.

Et quand avez-vous repris les entraînements ?
Je les ai repris cette semaine (NDLR, à partir du 30 juin). Il me fallait attendre une semaine pour retrouver mes repères. Il fallait que je sache où en était mon club, le Moka Rangers SC et où on en était avec  les entraînements. Je devais aussi pouvoir me réhabituer à ma vie chez moi, bref j’avais besoin de me retrouver…

Bradley Vincent dans son atelier de menuiserie à Moka.

Où et comment se passe votre préparation ?
Je m’entraîne à Côte-d’Or. A raison de 5 sessions par semaine. Ma préparation est axée principalement sur la musculation. Actuellement, je nage 2 fois seulement par semaine, une fois le samedi et l’autre fois le mardi ou le jeudi.

Pourquoi plus de séances de musculation que de natation ?
J’ai beaucoup perdu musculairement. Avant que l’Australie (NDLT : il s’entraînait à Gold Coast depuis février 2020)  n’entre en confinement, je pesais 91 kilos. Ma préparation marchait très bien tant au niveau musculaire que dans l’eau. Comme il n’y a pas de compétitions de prévu actuellement, je me concentre plus sur le renforcement musculaire que sur la nage elle-même.

Combien avez-vous perdu musculairement ?
En Australie, durant le confinement à Gold Coast, il était plus facile d’entretenir ma condition physique car je pouvais sortir. Et j’ai fait beaucoup d’entraînement à sec pour maintenir ma masse musculaire à 89 kilos. Mais lors de la quarantaine, à Maurice, pendant deux semaines, j’ai encore perdu 3 kilos. Ce qui fait que je pèse 86 kilos aujourd’hui.

Etes-vous démotivé par la situation actuelle ?
Démotivé n’est pas le terme approprié. Je dirais plutôt que je prends du recul par rapport à la natation. Je ne vais pas m’impliquer en ne sachant pas ce qui m’attend devant. A l’heure où je vous parle, on n’est même pas certain que les Jeux Olympiques puissent avoir lieu en 2021 en raison du coronavirus. De plus, ce n’est même pas sûr que des compétitions internationales se tiennent dans les mois à venir. Tout ce que je peux faire c’est de maintenir ma condition physique. Mais je ne veux pas non plus me donner à 100% à l’entraînement.

Avez-vous abandonné l’idée de participer à des compétitions ?
Non, bien sûr. Mais je préfère attendre de voir comment la situation évolue, surtout en ce qui concerne la tenue des Jeux olympiques. Il est difficile à ce jour de planifier quoi que ce soit en termes d’objectifs ou d’entraînements sur une longue période. On ne peut prévoir grand-chose pour l’avenir car chaque semaine il y a au moins un pays qui prend des mesures de reconfinement.

Et si on trouve un vaccin ?
Cela ne me rassure pas non plus (rires). En principe, il faut une dizaine d’années pour développer un vaccin. Si on en met un maintenant sur le marché, on ne sait pas quels effets secondaires il peut entraîner à long terme. Et si ce vaccin doit être pris annuellement, ce serait effrayant. Même pour moi, en tant qu’athlète. Et on ne peut, non plus, savoir s’il pourrait contenir des composants actifs qui risqueraient de poser problème lors d’un contrôle anti-dopage.

Vous ne vous entraînez plus avec Ben Hiddlestone. Qui est en charge de votre préparation maintenant ?
Je pense avoir acquis suffisamment d’expérience pour me prendre en charge moi-même maintenant. Et actuellement, comme on ne peut rien planifier pour l’avenir, je préfère ne pas m’engager auprès d’un coach. Je m’entraîne seul. Je sais quoi faire pour l’instant et je n’ai pas à retrouver, pour le moment, la même forme qu’aux Jeux des Iles 2019.

Et si les JO sont maintenus l’an prochain ?
Je suis déjà allé aux Jeux Olympiques (NDLR : en 2016) et j’ai toujours aimé l’atmosphère qui y règne. Avec toutes les procédures qui seront mises en place pour prévenir tout risque de contamination, les JO risquent de ne pas avoir la même magie. On n’est même pas sûr de concourir devant le public.

Vu la situation aléatoire du côté sportif, quelles sont vos priorités aujourd’hui ?
Si vous êtes un sportif de haut niveau, dans le contexte actuel, vous n’êtes d’aucune utilité. Sur le plan sportif, tout ce que je peux faire c’est maintenir ma condition physique comme je vous l’ai dit plus précédemment. Mais sur le plan personnel, à 28 ans, dans ma vie, je dois penser à mon avenir. Surtout si les JO n’ont pas lieu.

Dans quel domaine comptez-vous vous lancer sur le plan professionnel ?
Je pourrais me lancer dans les travaux de bois. Déjà, après les JIOI, j’avais acheté des équipements pour faire de la menuiserie. J’ai aussi des projets dans le domaine de l’agriculture. Mais il ne faut pas croire que j’ai abandonné la natation et la compétition. C’est pour cela que je m’entraîne encore. Cependant, je dois aussi penser sérieusement à mon avenir en dehors du sport …