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Rentrée préscolaire: le casse-tête de la distanciation sociale

21 juin 2020, 22:30

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Rentrée préscolaire: le casse-tête de la distanciation sociale

Après près de trois mois à la maison, les petits de la maternelle devront reprendre normalement le chemin de l’école ce lundi. Une reprise qui se fait avec de nombreuses interrogations. Entre les mesures sanitaires à respecter et la crainte que le Covid-19 ne refasse surface…

Il y a plusieurs zones d’ombre au niveau du fonctionnement des établissements scolaires, declare pour sa part une syndicaliste. Cela, à cause des mesures sanitaires à respecter dans le cadre de la gestion de la pandémie. «Fodé nou al lékol lindi mem pou koné kouman sa pou déroulé.» Notre interlocutrice ajoute qu’il y a un manque de travail en amont de la part du ministère concerné.

À titre d’exemple, la distanciation sociale dans les écoles préscolaires est un vrai casse-tête. «Les petits ne pourront se tenir dans une salle de classe sans bouger durant toute une journée. Ils voudront jouer. Après plusieurs mois sans voir leurs camarades, il est clair qu’ils voudront se toucher, se prendre dans les bras. Comment éviter cela ? Surtout que les moins de cinq ans ne portent pas de masque», lâche une enseignante.

Qui plus est, poursuit notre interlocutrice, «les enseignants ne sont pas des Health Officers». Non seulement ils devront prendre la température des petits, dit-elle, mais ils devront aussi s’assurer que ces derniers ne soient pas malades. «Et avec la grippe saisonnière qui a fait son apparition, ce sera difficile de faire la différence entre une simple grippe et le Covid-19…»

Autre grief : plusieurs écoles n’ont pas encore fait de provision pour une Isolation Room, avance une autre institutrice. «Mais oubliez l’Isolation Room pour un moment : il n’y a même pas une petite pièce où un enfant malade pourrait se reposer et attendre ses parents… Et nous savons bien que la plupart d’entre eux travaillent et ne pourraient se libérer. Ne serait-il pas risqué pour les autres enfants ?»

Elle explique, par ailleurs, que depuis que le ministère de l’Éducation a annoncé la reprise des classes des petits du préscolaire, ses collègues et elle ne cessent de recevoir des appels des parents. Parmi ces derniers, nombreux sont ceux qui sont réticents à l’idée d’envoyer leurs enfants à l’école. «Zot pa anvi pran okenn risk ek lasanté zot zanfan, séki konpréansif. Ils se sont déjà débrouillés pour faire garder leurs enfants pendant les heures de travail. Et ils peuvent continuer cette routine pour quelques jours encore avant la grande rentrée, le 1er juillet.»

Avis que partagent plusieurs parents, que nous avons sollicités. Ils attendront la grande rentrée du 1er juillet pour envoyer leurs enfants à nouveau à l’école. «Mon fils de quatre ans va pleurer toutes les larmes de son corps lundi. Il ne va pas comprendre pourquoi il devra retourner à l’école alors que sa grande soeur sera toujours à la maison. Kouman pou explik li sa. Mo préfer prépar toulédé zot bann zafer enn sel fwa lé 1erZiliet mem», confie cette jeune maman habitant Triolet. D’autres parents affirment qu’ils auront une plus grande tranquillité d’esprit si leurs petits restaient à la maison. «Sa laz-la, zot ankor bébé, ki zot pou konpran ek prékosion saniter ?»