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Quand le masque devient symbole de protestation

19 juin 2020, 11:36

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Quand le masque devient symbole de protestation

Masque de couleur noire porté par l'opposition parlementaire, le mardi 16 juin, de couleur blanche avec une croix noire, exhibé par ceux venus  soutenir le chargé de cours de l'Université de Maurice, Rajen Narsinghen, hier, jeudi 18 juin. Le masque ne sert plus uniquement à se protéger ni à protéger les autres contre le Covid-19. Il est devenu un symbole pour dire non à certains faits, un moyen efficace pour faire passer un message.

Sollicité, le député du Parti travailliste (PTr), Patrick Assirvaden, explique que l'opposition parlementaire a voulu ainsi frapper l'opinion publique par rapport à certains scandales mis au jour. Notamment l'affaire St-Louis gate. «ll y a eu une concertation entre les trois partis de l'opposition. Nous sommes venus en portant un masque noir, mardi dernier., en guise de protestation Parfois, le symbolisme tue plus qu'autre chose. Le noir symbolise le deuil. Et le Parlement est en deuil par rapport à la présence d'Ivan Collendavelloo au sein de l'hémicycle, avec l'approbation du Premier ministre.» Il ajoute que l'opposition parlementaire va se concerter pour d'autres actions symboliques, «jusqu'à ce que le Premier ministre adjoint et ministre de l'Énergie et des services publics soumette sa démission».

Initiative d’un candidat battu

D'autre part, tous ceux venus témoigner leur soutien à Rajen Narsinghen, hier, ont porté un masque blanc, barré d’une croix noire. L'initiative revient à Reza Saumtally, candidat battu de l'Alliance Nationale au n°10 (Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est), lors des dernières élections. «On cherchait un symbole pour démontrer que le droit d'expression est bafoué. Le blanc représente la liberté, alors que la croix noire représente l'interdiction de s'exprimer. En fait, après avoir joué l'hymne national, on comptait s'allonger par terre avec notre masque. Ce qui représente des morts-vivants. Toutefois, la pluie a gâché nos plans», confie-t-il.

Pour Reza Saumtally, non seulement on enlève le droit d'analyse de l'actualité aux professeurs, mais c'est le mauricianisme même qui est en danger. «C'est un retour à l'époque coloniale. On se dirige vers la dictature. Nou pavyon inn bese o pli ba nivo,» estime-t-il.

Un des collaborateurs de Reza Saumtally, ayant souhaité se confier sous le couvert de l'anonymat, rappelle que la violation de la liberté d'expression frappe «non seulement le chargé de cours, mais aussi la presse. L'on se souvient aussi de l'arrestation de Rachna Seenauth pour un post humoristique sur Facebook».