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C1: «Final 8», élimination directe, terrain neutre... ça change quoi ?

18 juin 2020, 18:05

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C1: «Final 8», élimination directe, terrain neutre... ça change quoi ?

Spectacle condensé et «passionnant» ou compétition au rabais ? La décision de l’UEFA d’achever l’édition 2020 de la Ligue des champions en août, dans une même ville (Lisbonne) et via des matches à élimination directe, oblige les grands clubs à «s’adapter» à un format inédit.

Sans les matches aller-retour et l’avantage du but à l’extérieur, Liverpool n’aurait probablement pas réussi à accéder en finale l’an dernier dans un «Final 8» à quitte ou double. Sans l’appui de son stade et la chaleur de son public, les «Reds» pouvaient-ils renverser Barcelone 4-0... après avoir perdu 3-0 à l’aller ?

Privée de la possibilité de revivre les «remontadas» qui ont écrit la légende récente, «cette formule inédite», qui se jouera du 12 au 23 août à Lisbonne, «sera passionnante et riche en émotions», veut toutefois croire Nasser Al-Khelaïfi, président du Paris SG et du groupe beIN sports, l’un des principaux diffuseurs de la compétition.

«Je trouve ça pas mal de faire les quarts de finale, demi-finales et la finale en un seul match. Surtout de le faire en un seul endroit, il y aura 15 jours où tout va se décider», a commenté Zinédine Zidane, l’entraîneur français du Real Madrid, triple vainqueur de l’épreuve comme technicien principal.

Mais c’est une petite révolution que l’UEFA a officialisé mercredi en dévoilant le nouveau calendrier de la phase finale de la C1, qui avait dû être suspendu en mars à cause de la pandémie de coronavirus. Ce «Super 8» aura lieu entre le stade Alvalade, où évolue le Sporting, et le stade de la Luz, antre du Benfica.

«La forme du jour sera décisive»

Pour l’entraîneur du Bayern Munich Hansi Flick, aucune crainte à avoir car «il connaît très bien» ce type de compétition pour avoir été champion du monde avec l’Allemagne comme adjoint de Joachim Löw en 2014.

«C’est pourquoi je crois que nous pouvons nous en sortir. La forme du jour sera décisive», explique le champion d’Allemagne, qui doit encore jouer son 8e de finale retour contre Chelsea, après avoir remporté l’aller 3-0 en Angleterre.

Avoir «eu la chance de redémarrer son championnat très tôt», presque un mois avant tous les autres concurrents espagnols, italiens, et anglais, fait-il du Bayern le nouveau grand favori de la compétition ?

«Nous avons été les pionniers, nous devons faire en sorte d’en tirer le meilleur profit, si nous ne rejouons qu’en août», a-t-il espéré, alors que le PSG et Lyon, ses concurrents français, aborderont ces chocs après cinq mois d’inactivité en raison de l’arrêt de la Ligue 1.

Au niveau stratégique, les matches sans filet qui s’annoncent incitent-ils à une plus grande prudence défensive ou à davantage d’audace offensive ?

«Les gros clubs ne vont pas renier leur style parce que c’est un match couperet, estime auprès de l’AFP Jacques Santini, ancien entraîneur de Lyon et Tottenham. Les plus forts et les plus sûrs de leur potentiel seront quand même avantagés mais la préparation mentale et surtout la présence du public est un élément qui va compter.»

Coupe dévaluée ?

Encore incertaine en raison de la crise sanitaire, la présence ou non des supporters sera tranchée à la «mi-juillet», a annoncé mercredi l’UEFA. De quoi faire de la C1 2020 une coupe au rabais par rapport aux éditions précédentes ?

«Peut-être. Il reste huit clubs avec un même objectif et on peut penser que ça garde une certaine saveur», a confié Leonardo, directeur sportif du PSG, dimanche dans un entretien au JDD. «Je ne sais pas quoi en penser.»

«Le vainqueur de la Ligue des champions va devoir profiter, il sera reconnu, même si ce sera un championnat bizarre. Mais le vainqueur va savourer son titre», tranche l’ex-vedette du Real Predrag Mijatovic, vainqueur de la Ligue des champions en 1998.

A contrario, un succès populaire sur et en dehors des terrains peut-il pousser l’UEFA à reconduire un «Final 8» à l’avenir ?

«Que ce soit l’UEFA ou la Fifa, ce sont les diffuseurs qui dictent leur loi, estime Jacques Santini. Ils vont perdre des diffusions de matches et donc les TV risquent de ne pas être d’accord pour pérénniser ce format.»