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Pots-de-vin allégués dans l’affaire St-Louis: «Un proche de Collendavelloo a joué les intermédiaires…»

11 juin 2020, 14:11

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Pots-de-vin allégués dans l’affaire St-Louis: «Un proche de Collendavelloo a joué les intermédiaires…»

Le leader de l’opposition réclame une commission d’enquête sur l’affaire de pots-de-vin allégués portant sur le projet de réaménagement de la centrale de St-Louis. C’est ce qu’il a indiqué lors d'un point de presse durant le lunch break de la séance parlementaire, peu après une PNQ sur la question ce jeudi 11 juin. 

Il a quasi révélé le nom de celui qui a joué les intermédiaires auprès de la firme danoise impliquée. «Un proche de Collendavelloo, un sous-contracteur qui a obtenu 30 arpents de Pas géométriques à Les Salines Pilot.» La firme danoise, Burmeister and Wain Scandinavian Contractor (BWSC),  a été épinglée par la Banque africaine de développement (BAD) qui a fait état de pratiques frauduleuses dans le cadre du projet. Des employés de BWSC auraient été impliqués dans des pots-de-vin à des membres de l’administration mauricienne pour avoir accès à des informations confidentielles liées à l'appel d’offres. 

Poursuivant sur sa lancée, le leader de l’opposition a ajouté que ce «sous-contracteur» n’a pas payé son bail pour ce terrain depuis 10 ans. Mais qu’il n’a jamais été inquiété. «Le permis EIA aurait dû être annulé» mais tel n’a pas été le cas. 

Autre information donnée par Arvin Boolell sur cette affaire : il y aurait eu intervention du ministre des Services publics, Ivan Collendavelloo, lui-même lors de l’allocation de ce contrat de Rs 4,3 milliards. «Il a produit un certificate of emergency pour que toute contestation devant l’Independent Review Panel pour que le contrat aille   de l’avant alors qu’il y avait des contestations. Tout a été stoppé.» Le leader de l’opposition ajoute qu’il y avait un écart de plus de Rs 700 millions dans les soumissions de la firme danoise et la seconde compagnie en lice suivant l’appel d’offres. 

Durant cette période, soit en 2016, c’est Christelle Sohun qui se trouvait à l’Independent Review Panel. Elle avait été une «pupil» au cabinet Collendavelloo. Par la suite, elle s'est envolée aux pays des kangourous en tant que haut-commissaire de Maurice. 
  
Pour Arvin Boolell, cette PNQ était l’occasion pour le Premier ministre d’instituer une commission d’enquête sur cette affaire. Le directeur général par intérim, Shamshir Mukoon, s’est, lui, retiré dans le cadre de ce scandale. Mais «il ne faut pas qu'il y ait de cover-up. Et pas de bouc-émissaire. Il faut que les board members du CEB, le chairman Seety Naidoo et le ministre lui-même step down», exige le leader de l’opposition.

D’autant que, selon lui, ils étaient tous au courant de toute cette affaire depuis 2019. Le Premier ministre avait, lui, indiqué que ce n’est que le 8 juin qu’il a été informé de la chose. «Le ministre ti bien au courant», insiste Arvin Boolell. D’autant que le «St-LouisGate» avait même été évoqué au board du CEB en février 2019, au sein duquel se siège un représentant du ministère.

«C’est un vol de grand chemin. Je fais un appel au public. Nou bizin demann enn commission d’enquête pour faire la lumière sur toute la question. Le CEB fait de gros profits sur la tête des contribuables. Une commission d’enquête est essentielle. Si on veut que la réputation de Maurice ne soit pas ternie davantage, il nous faut envoyer un signal fort.»

Cette commission d’enquête doit être ouverte au public, ajoute encore Arvin Boolell. «Toute cette affaire cadre avec la politique d’opacité du gouvernement. Si ena pou dessann manifesté nou bizin fer li.»