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Virus: Bethléem et Pompéi rouvrent, l’UE peaufine son plan de relance

26 mai 2020, 17:23

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Virus: Bethléem et Pompéi rouvrent, l’UE peaufine son plan de relance

La basilique de la Nativité et le site de Pompéi ont rouvert mardi alors que le déconfinement s’accélère sur la planète, l’Union européenne cherchant toujours à surmonter ses différends pour relancer des économies mises à l’arrêt par la pandémie de coronavirus qui a fait plus de 346.000 morts dans le monde.

Troisième pays le plus endeuillé, l’Italie avait retrouvé lundi ses piscines et ses salles de sport. Elle a rouvert mardi son site antique de Pompéi, patrimoine de l’Humanité et haut lieu touristique de la région de Naples.

«On s’est dit qu’on allait en profiter pendant que c’est calme et qu’il n’y a personne», s’est félicitée une résidente de la région, Alison Lockhart, venue flâner dans les ruines sans les hordes habituelles de visiteurs.

A Bethléem, en Cisjordanie occupée, c’est une poignée de prêtres de différentes confessions chrétiennes qui ont solennellement assisté à l’ouverture de la basilique de la Nativité, qui était fermée depuis le 5 mars.

En Allemagne et au-delà, les fans de foot se réjouissaient, eux, à l’idée de suivre dans la soirée le choc Borussia Dortmund-Bayern Munich, premier «Klassiker» à se jouer à huis-clos en raison du coronavirus.

Et le célèbre parquet du New York Stock Exchange (NYSE), au coeur de Wall Street, a symboliquement rouvert mardi à des tradeurs masqués et séparés par des cloisons en plexiglas.

Réouverture des frontières

Mais l’annonce de la faillite de la compagnie aérienne LATAM, mastodonte sud-américain avec ses plus de 42.000 salariés, est venue le rappeler: la planète n’a pas fini de mesurer les effets économiques dévastateurs de la pandémie partie de Chine fin 2019.

Dans ce contexte, tous les regards sont braqués sur Bruxelles, où la Commission européenne doit proposer mercredi un plan de relance pouvant atteindre mille milliards d’euros.

Le fossé reste important entre les pays du Sud et les quatre «frugaux» (Pays-Bas, Autriche, Danemark et Suède), hostiles à toute mutualisation de la dette.

Mais les lignes ont bougé depuis que Paris et Berlin ont proposé la semaine dernière un plan de 500 milliards d’euros via un mécanisme inédit allant dans ce sens.

Une petite révolution de la part de l’Allemagne: jusqu’alors héraut d’une stricte orthodoxie budgétaire, l’ancien ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble lui-même a jugé la proposition «nécessaire et importante».

Aujourd’hui président du Bundestag, il a appelé mardi dans une déclaration commune avec son homologue français Richard Ferrand à une réouverture rapide des frontières en Europe, soulignant les «lourdes conséquences» de leur fermeture.

«D-Day» touristique

Avide de pouvoir relancer son activité touristique, l’Italie plaide pour une reprise coordonnée des déplacements en Europe dès le 15 juin. «Pour le tourisme, le 15 juin est un peu le D-Day européen», a estimé son ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio.

En France, le président Emmanuel Macron doit détailler mardi un plan de soutien à la filière automobile, durement touchée par deux mois de confinement et qui emploie quelque 900.000 salariés directs et indirects.

Egalement désireuse de relancer son économie très affectée par l’effondrement des prix du pétrole, l’Arabie saoudite a pour sa part annoncé une levée du couvre-feu à partir du 21 juin, sauf à La Mecque.

Partout, les distances de sécurité et les gestes barrières sont de mise pour éviter une possible deuxième vague, redoutée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Lundi, celle-ci a annoncé suspendre «temporairement» les essais cliniques sur la chloroquine et ses dérivés comme l’hydroxychloroquine, une substance dont les effets contre le Covid-19 sont controversés.

En France, l’Agence du médicament a annoncé avoir déclenché «par précaution» la procédure de suspension de ces essais cliniques.

Le Brésil, dont le président Jair Bolsonaro, hostile aux gestes barrières, est un fervent partisan de la molécule, a cependant souligné qu’il continuerait à recommander celle-ci.

Le président américain Donald Trump, qui avait dit en prendre à titre préventif, a lui affirmé avoir arrêté. «Terminé, je viens de terminer», a-t-il confié, alors que les Etats-Unis voient s’approcher la marque des 100.000 morts, pire bilan mondial.

Poutine optimiste

Au Royaume-Uni, deuxième pays le plus endeuillé (37.000 morts), la polémique autour d’un conseiller du Premier ministre Boris Johnson, Dominic Cummings, accusé d’avoir enfreint les règles de confinement, continue d’ébranler le gouvernement, avec la démission d’un secrétaire d’Etat mécontent du soutien obtenu par l’intéressé.

M. Johnson veut rouvrir les commerces non-essentiels au 15 juin, alors que le Royaume-Uni est toujours soumis au confinement.

A l’inverse, de nombreux autres pays ont franchi cette semaine un nouveau cap dans la levée des restrictions, du Japon aux Etats-Unis en passant par l’Espagne.

En Islande notamment, les discothèques fermées depuis neuf semaines se sont à nouveau électrisées lundi soir, dans le premier pays d’Europe à rouvrir ses boîtes de nuit après la Lettonie.

Au B5, à Reykjavik, Kristján et Einar, la vingtaine, ont fait sauter le champagne, servi avec des feux de bengale, pour marquer le coup. «On a fait la fête à la maison mais c’est différent», ont-ils relevé.

Pays le plus touché du Moyen-Orient, avec plus de 7.500 morts, l’Iran a rouvert mardi ses restaurants.

La pandémie accentue cependant sa progression notamment au Brésil (plus de 23.400 morts) ou au Chili.

En Russie, un nouveau record de décès en 24 heures a été enregistré (174 morts). Le président Vladimir Poutine a cependant estimé que le pic épidémique était désormais «passé». Il a également annoncé que le parade de la victoire de 1945, annulée début mai, aurait lieu le 24 juin.

En Pologne, des centaines de pèlerins qui avait entrepris mardi le pèlerinage marial de Jasna Gora ont finalement dû jeter l’éponge, une annulation sans précédent.

Le président philippin Rodrigo Duterte a lui affirmé qu’il n’autoriserait pas de retour à l’école des élèves tant qu’un vaccin ne sera pas disponible, une perspective lointaine selon les scientifiques.