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Coronavirus: le foot de retour à huis clos en Allemagne, moins de restrictions en Europe

17 mai 2020, 20:21

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Coronavirus: le foot de retour à huis clos en Allemagne, moins de restrictions en Europe

Après Dortmund, le Bayern Munich: sevrée de matches depuis des mois, la planète foot s’apprête à vivre dimanche une nouvelle rencontre de prestige grâce à la relance à huis clos du championnat allemand alors que la pandémie de coronavirus a fait 312.000 morts dans le monde.

Dilemme impensable il y a encore peu, quand plus de la moitié de l’humanité était confinée: dans de nombreux pays où les restrictions ont été allégées ce week-end, les amateurs de ballon rond auront le choix entre une après-midi foot à la télé ou une sortie au vert.

Premier grand championnat à avoir redémarré samedi, la Bundesliga met notamment à l’affiche le «Rekordmeister» face à l’Union Berlin, à 16H00 GMT. Comme la veille, les rencontres se joueront dans des stades vides, sans poignées de main et sans enfants pour escorter les joueurs.

Plus de cinq mois après son apparition en Chine, la pandémie qui a mis l’économie planétaire à l’arrêt poursuit sa course meurtrière.

Pays le plus touché d’Amérique latine, le Brésil a franchi le seuil de 15.000 morts. Des statistiques largement sous-estimées selon des experts, alors que le président Jair Bolsonaro ne cesse de critiquer le confinement décidé par certains gouverneurs.

«Le chômage, la faim et la misère seront l’avenir de ceux qui soutiennent la tyrannie de l’isolement total», a tweeté le dirigeant d’extrême droite.

Tacle d’Obama

Aux Etats-Unis, pays le plus endeuillé au monde, le président Donald Trump a également été critiqué pour sa gestion de la pandémie. La marque des 90.000 morts est en passe d’y être atteinte.

Dans une sortie inhabituelle, l’ex-président Barack Obama a taclé à mots à peine couverts son successeur.

«Cette pandémie a enfin enterré l’idée que tant de nos responsables savent ce qu’ils font», a-t-il déclaré samedi devant des étudiants. «Nombre d’entre eux ne cherchent même pas à faire semblant d’être responsables.»

Dans ce pays, les trois géants de l’automobile General Motors, Ford et Fiat Chrysler doivent progressivement reprendre leur production lundi, non sans alimenter les craintes des travailleurs. «Je m’attends à ce que ce soit mouvementé», indique un responsable du syndicat UAW.

En Europe, des dizaines de millions d’habitants jouissent pour leur part d’un premier week-end de relative liberté.

La France a rouvert un grand nombre de ses plages, dont beaucoup ont été prises d’assaut. «La plage me manquait énormément: on attendait que ça, l’annonce de la réouverture!», jubile Nathanaël, 28 ans, sous les remparts de Saint-Malo (ouest).

Dans ce pays qui compte plus de 27.600 morts, les déplacements restent limités à un rayon de 100 km autour du domicile et les plages sont réservées à des activités «dynamiques», sans possibilité de s’allonger.

 «Risque calculé»

La Grèce a de son côté rouvert ses plages privées mais à condition là aussi de respecter des règles strictes. Les plages publiques avaient rouvert le 4 mai.

En Angleterre, le premier weekend depuis l’allègement des mesures de confinement a vu les visiteurs affluer dans les parcs, rendant parfois difficile le respect des consignes de distanciation sociale.

Très dépendante du tourisme, l’Italie (plus de 31.700 morts) a annoncé la levée de la quarantaine obligatoire pour les visiteurs étrangers et la réouverture des frontières à tous les touristes de l’UE à compter du 3 juin.

«Nous sommes confrontés à un risque calculé, sachant (...) que la courbe épidémiologique pourrait à nouveau repartir à la hausse», a commenté le Premier ministre Giuseppe Conte.

Les annonces unilatérales de réouverture des frontières font cependant débat au sein de l’UE, dont la Commission a souhaité une réouverture «concertée» et «non discriminatoire» des frontières intérieures.

En Espagne, durement frappée (27.650 morts) et entré dans un déconfinement progressif, le nombre quotidien de décès est tombé sous la barre des 100 pour la première fois depuis deux mois.

Vigilance en Chine

La Grèce a également assoupli ses restrictions frontalières pour faciliter l’arrivée de main d’oeuvre étrangère indispensable aux récoltes, notamment au profit de l’Albanie voisine, un pays n’appartenant pas à l’UE. «Sans les Albanais, nous n’aurions pas un seul pêcher», explique Panagiotis Gountis, exploitant agricole à Véria, dans le nord du pays.

La Norvège en revanche a dû renoncer à la plupart de ses festivités en ce 17 mai, jour de sa fête nationale, où l’hymne a été chanté depuis les balcons.

L’Inde pour sa part a prolongé de deux semaines ses mesures de confinement, jusqu’au 31 mai, tout en évoquant la possibilité d’aménagements afin de «faciliter les activités économiques».

Le Qatar a lui commencé dimanche à appliquer les sanctions les plus sévères au monde contre les personnes ne portant pas de masque en public, et pouvant aller jusqu’à trois ans de prison.

Partout, la vigilance est de mise dans l’attente d’un hypothétique vaccin et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) met régulièrement en garde contre le risque d’une deuxième vague pandémique.

En Chine, où le coronavirus est jugé sous contrôle par les autorités, un tel scénario est pris très au sérieux.

«Nous sommes confrontés à un grand défi» a estimé à la télévision CNN Zhong Nanshan, un des principaux conseillers du ministère de la Santé, relevant qu’une «majorité» des Chinois restaient «susceptibles d’être infectés» à l’avenir.

M. Zhong a également admis que les autorités de Wuhan, le berceau de la pandémie, avaient caché l’ampleur de celle-ci lorsqu’elle a éclaté.

Lundi, les 194 Etats membres de l’OMS doivent se réunir à distance pour tenter de coordonner leur réponse à la pandémie, un rendez-vous toutefois sous la menace d’une confrontation directe entre Washington et Pékin.