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Pour les sportifs de haut niveau, feu vert à une reprise progressive

11 mai 2020, 19:42

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Pour les sportifs de haut niveau, feu vert à une reprise progressive

Feu vert sous conditions: après deux mois de confinement, les médaillés olympiques français et tous les sportifs de haut niveau peuvent retrouver le chemin des salles d’entraînement. Mais la reprise sera progressive, surtout en l’absence de compétitions dans l’immédiat.

Depuis le début du confinement, le 16 mars, les règles étaient en théorie les mêmes pour tous. Que l’on soit détenteur du record du monde du décathlon comme Kevin Mayer, décuple champion du monde de judo comme Teddy Riner, ou sportif amateur, impossible de s’éloigner à plus d’un kilomètre de chez soi ou de déroger à la limite d’une heure d’activité physique en extérieur.

Un entraînement «fait maison», symbolisé sur les réseaux sociaux par Renaud Lavillenie sautant à la perche dans son jardin. Mais le temps commençait à être long pour certains, notamment pour les nageurs habitués à aligner les longueurs de bassin et privés des sensations de l’eau.

Au premier jour du déconfinement, un décret signé par le Premier ministre Edouard Philippe redonne un peu d’air aux quelque 5.000 sportifs inscrits sur les listes de haut niveau (senior, élite, relève) du ministère des Sports, ainsi qu’aux sportifs professionnels, autorisés à reprendre l’entraînement dans tous les équipements accessibles, même en intérieur. Pour les sportifs amateurs, les règles du kilomètre ou de l’heure sont levées, mais la pratique doit rester solitaire et en extérieur.

«Activité professionnelle»

«Leur activité s’apparentant à une activité professionnelle, le seuil des dix personnes maximum autorisé (pour les regroupements) ne s’appliquera pas. Ils seront autorisés à s’éloigner à plus de 100 km de leur domicile pour la pratique de leur activité sportive», a expliqué à l’AFP le ministère des Sports à propos du haut niveau, tout en rappelant les règles de distance à respecter.

En revanche, c’est niet pour les sports collectifs ou de combat.

«Les nageurs vont pouvoir retrouver l’eau, c’est un soulagement (...) On commence à entrevoir le bout du tunnel», résume à l’AFP le directeur technique national (DTN) de la natation, Julien Issoulié.

Maintenant, «il faut que les villes ouvrent bien les bassins. Ca ne va pas se faire dans les dix minutes, mais ça va se remettre tranquillement en route» et «ça va plonger dans la semaine, c’est sûr».

Des voix s’étaient élevées, au sein des fédérations et parmi les DTN pour considérer que les sportifs de haut niveau devaient retrouver leur outil de travail.

Mannequins pour le judo

Mais entre un calendrier de compétitions vide et les conditions sanitaires drastiques qui accompagnent la reprise, certains hésitent.

«Ma fédération m’a demandé si je comptais retourner à l’Insep, mais une reprise de l’entraînement spécifique à tout prix n’est pas optimale pour moi», explique à l’AFP la fleurettiste Astrid Guyart, installée en banlieue lyonnaise. «Je suis tout le temps restée en contact avec les préparateurs physiques (de l’Insep), j’ai suivi un programme cardio et un programme de renforcement musculaire, je travaille mes déplacements... Et la prochaine compétition inscrite au calendrier de la Fédération internationale d’escrime, ce sont les JO de Tokyo», qui ont été reportés à 2021, ajoute-t-elle. De quoi voir venir.

Le DTN du judo, Jean-Claude Senaud, envisage un retour à l’Insep, le centre d’excellence du haut niveau français, situé au bois de Vincennes, à la limite de Paris, pour la «trentaine d’athlètes qui jouent la qualification pour les JO». Si les entraînements au corps-à-corps sont interdits, les judokas pourront s’entraîner sur des mannequins achetés par la fédération.

«Pour les lanceurs, on recommande qu’une seule personne manipule les engins ou qu’il soit désinfecté avant chaque changement d’utilisateur», explique à son tour le DTN de l’athlétisme, Patrice Gergès, qui appelle les sportifs à ne pas se précipiter et à se «réathlétiser» dans un premier temps.

A l’Insep, comme dans les Creps, la réouverture sera progressive. Ce sera aussi le cas au centre national d’entraînement en altitude (CNEA) de Font-Romeu. «On va rouvrir petit à petit les installations extérieures. Pour les salles, on va voir. Il y a eu le décret (...) mais on attend encore le petit carnet qui va avec et les consignes à appliquer», note son directeur, Antoine Le Bellec, qui s’attend à rouvrir la patinoire pour un stage de l’équipe de France de short-track à partir du 18 mai.