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Confinement: le cri du cœur des parents d’autistes

8 mai 2020, 13:15

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Confinement: le cri du cœur des parents d’autistes

Nous ne sommes pas égaux face au confinement. Les familles d’enfants autistes en font tristement le constat. Et ils sont encore plus désemparés face à l’absence de réaction du gouvernement pour une prise en compte de leur spécificité.

Tant et si bien que Géraldine Aliphon, la directrice d’Autisme Maurice, a été contrainte, jeudi 7 mai, d’écrire une lettre ouverte aux membres du Parlement et aux responsables des ministère pour leur rappeler le  droits et la santé des enfants.

«Je m'adresse à vous, en tant que parent, maman d'un jeune autiste âgé de 16ans (...) Depuis le 16 avril, J'ai envoyé à certains d'entre vous, un mail, une demande, pour l'obtention d'une dérogation pour les enfants autistes, afin qu'ils puissent sortir au moins une fois par jour. Comme cela se fait dans les pays civilisés. Au moins une petite demi-heure, durant ce confinement, cet ENFERMEMENT pour eux, qu'ils puissent marcher, sortir d'entre quatre murs, se dégourdir les jambes, se défouler un peu. 48 jours enfermés, c'est long et pénible pour nous tous. Au moins pour ceux qui respectent le confinement...»

Pas une priorité

Elle leur demande d’imaginer «ces enfants, ces jeunes, dont les particularités comprennent justement, l'hyperactivité, l'angoisse, des routines auxquelles tous changements subits, non prévus, non préparés peuvent déclencher des crises allant à l'agressivité sur leurs proche entourage, destruction de biens et l'auto mutilation. (…) Imaginez aussi ces enfants, vivant dans la promiscuité (...) En appartement, en ville, entourés de voisins. Imaginez le calvaire de ces enfants, de leurs parents, de la fratrie. Pouvez-vous l'imaginer?»

Cette mère ne peut constater le silence et l’absence de réaction aux demandes et témoignages des familles d’enfants autistes. Elle ne peut qu’en conclure «que le sort de ces enfants, de ces familles, ne sont pas une priorité. Faudrait-il qu'un drame se joue, avec mort d'homme, pour qu'enfin nous attirions votre attention? (…) Pour que l'opposition fustige le gouvernement et le gouvernement accuse l'opposition ?»

Géraldine Aliphon explique que ces parents ont suivi ls débats au Parlement, mardi, avec un peu d’espoir. «Nous les parents, étions nombreux à suivre les travaux, pour entendre enfin la bonne nouvelle: dérogation débattue et obtenue. Mais non. Nous avons dû ravaler notre déception. Notre chagrin. Notre rage. Parce que la question fut posée, mais pour la forme. Sans recevoir ni exiger de réponse d'un côté comme de l'autre. Éludée par une autre question plus "importante"... pour vous.»