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Hommage: Journaliste sportif, la profession de foi de Stellio Pong

1 mai 2020, 10:25

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Hommage: Journaliste sportif, la profession de foi de Stellio Pong

«Premier arrivé, dernier parti. Stellio Pong avait du mal à lâcher son bureau.» Ally Mohedeen, responsable de l’Express Turf, qui a débuté à l’Express en 1992, se rappelle d’un journaliste sportif obnubilé par son travail. 

Stellio Pong, décédé le 23 avril à 74 ans, «était un hard worker», se souvient Ally. «Il arrivait tout le temps avant nous et finissait souvent après nous. Ene nam biro couma nou dire. Il passait même quand il ne travaillait pas, par exemple les samedis en allant au marché, il pouvait s’arrêter deux heures à la rédaction pour discuter un peu.» 

Stellio Pong était «un bon vivant qui ne négligeait jamais son travail», même après une journée de reportage. «Je me souviens être allé un jour couvrir la pêche au gros avec lui», relate notre collègue de la section hippique. «On était exténué à la fin de la journée et l’article prévu n’était pas pour le lendemain mais il avait insisté pour retourner quand même à l’Express pour s’assurer que les pages étaient bien remplies.» 

A son contact, Ally Mohedeen aura appris le métier : «Il pouvait tout vous expliquer sur un sport compliqué, comme le golf par exemple. Il avait un carnet d’adresse volumineux et m’a donné pas mal de contacts. A mes débuts, j’ai grandi grâce à lui.»

Robert d’Argent retient la polyvalence de son aîné. «Il pouvait faire plusieurs disciplines et même ses propres photos. Il était à la fois journaliste et secrétaire de rédaction. Il couvrait l’actualité locale et internationale. C’était un véritable passionné, il écoutait France Inter et les arrivées du Tour de France en direct à la radio pour faire ses comptes rendus dans le journal. A cette époque on n’avait pas internet, mais il suivait tout !» 

Jeanine, réceptionniste à l’Express, partie à la retraite cette année, se souvient de la rédaction sportive de l’époque : «J’ai commencé en 1973, Stellio en 1982 après avoir travaillé au Cernéen. Il y avait une joyeuse bande avec Jean Balancy, Claude Julie, Ally Mohedeen et des collaborateurs tels que Hossen Atchia (aussi connu comme Titen), Khalid Rawat, où Renaud Marie. Une petite équipe très soudée.»

Il adorait Manchester United

Son péché mignon : le tennis et… Manchester United. Bunty Beeghoo, employé à l’Express depuis 1992, sympathise vite avec lui. «Comme je suis fan de Liverpool et que j’aime discuter tennis et football, il m’a remarqué et a commencé à me taquiner régulièrement sur les Reds et mon joueur préféré, Roger Federer. Même après sa retraite, il a continué à m’appeler régulièrement pour discuter de sport. Il me disait : ‘mo croire zamé Liverpool pou leve coupe champion’. Il est parti sans voir leur sacre effectivement… La dernière fois qu’on s’est parlé ça remonte à février. Ses appels me manquent…» 

Nitin Leckraj confirme son penchant mancunien : «C’était un personnage à part. Un peu grincheux, mais malgré sa maladie il n’a rien perdu de sa passion pour le sport. Je me souviens qu’il suivait des matches de tennis sur Reuters pendant des heures ! Il adorait ça. Stellio ti bien content Manchester United et rentrait souvent dans des débats avec des supporters de Liverpool dans lesquels il était souvent de mauvaise foi.» 

Jean-François Leckning l’a côtoyé en tant que journaliste pour la première fois aux Jeux des îles 1993 aux Seychelles, pour travailler avec lui quelques années plus tard à l’Express. «C’était quelqu’un de très introverti, focus sur son ordinateur, aux aguets de la moindre nouvelle du matin au soir. Il avait des expressions à lui pour accueillir les nouveaux. C’était une institution à lui seul au sein de la rédaction sportive, il ne laissait personne indifférent. Il inspirait le respect.» 

Dans ses derniers instants, Stellio continuait à garder un oeil sur l’actualité sportive, mais ne pouvait plus lire son journal car cela fatiguait ses yeux. «Il est parti paisiblement, tranquillement», nous a dit son épouse Florise. La rédaction sportive de l’Express présente ses plus vives sympathies à cette dernière et à ses enfants Mike et Pascal.