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Boxe: les Hellène à la conquête du Canada

17 avril 2020, 19:30

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Boxe: les Hellène à la conquête du Canada

Chez les Hellène, la boxe est une passion qui s’est transmise de père en fils. Jean-Bernard, ancien boxeur, chapeaute actuellement la carrière de ses deux fils, Dylan et Damien. Les deux boxeurs qui se sont initiés à la boxe au club d’Henrietta à Maurice font, désormais, partie de l’équipe de boxe de la Province du Québec.

«C’est une énorme réalisation pour nous. Dylan est pour l’instant dans l’équipe B chez les -56 kg alors que Damien a intégré l’équipe A dans la catégorie supérieure, soit les -60 kg», dit Jean-Bernard avec une grande fierté. L’ancien boxeur qui a côtoyé les Richard Sunee et autre Josian Lebon fait tout pour que ses fils soient propulsés au plus haut sommet.

«Les deux ont commencé la boxe à 12 ans. Et depuis, ils continuent leur petit bonhomme de chemin.» L’aîné des frères est Dylan, 21 ans. Damien fêtera, lui, ses 20 ans le 6 mai. Les deux boxeurs ont rejoint leur père au Québec en septembre 2019. «Avant qu’ils n’arrivent, j’avais déjà pris contact avec l’entraîneur, Renan St-Juste», dit-il. Ce dernier est un ancien boxeur professionnel, vainqueur de la WBC Continental Americas en 2008. «Quand Damien et Dylan sont arrivés au Québec, il a tout de suite vu qu’ils avaient du potentiel.»

Des deux frères, c’est Damien qui se démarque le plus. «A Maurice, Damien s’entraînait avait l’équipe nationale alors que Dylan avait pris du recul. Il n’était pas régulier mais progressivement, je le remets d’aplomb», explique le père. Le grand exploit pour les deux, c’est qu’ils se sont fait connaître dans le milieu en moins de six mois. «Dylan est respecté sur le circuit. Son frère Damien est, lui, invaincu sur cinq combats officiels. Désormais ses adversaires le craignent», ajoute-t-il.

En tant que membre de l’équipe élite A, Damien Hellène avait été sélectionné par la fédération québécoise de la boxe olympique pour deux déplacements. «Il devait partir à Porto-Rico pour le Torneo Miguel Cotto du 21 au 29 mars et en France pour boxer pour une ceinture», explique-t-il. Cette compétition devait réunir les catégories 51 kg à 75 kg du 31 mars au 5 avril. «Mais avec le Covid-19, tout est mis en veille», précise-t-il.

Pour Jean-Bernard Hellène, son fils a toutes les qualités requises pour se faire une place chez les grands. «On a été approché pour que Damien passe chez les pros. Mais il est encore trop tôt. On verra dans deux ans au moins», estime-t-il. En attendant, il s’exerce chaque samedi comme sparring partner. «Certains boxeurs du circuit pros aiment croiser les gants avec lui. Damien peut tenir jusqu’à sept rounds sans difficulté. Ces échanges l’aident à gagner en expérience», relève Jean-Bernard Hellène.

Damien Hellène a décroché son premier titre national en 2015 quand il est devenu champion de Maurice junior chez les 50 kg. Il a disputé son premier tournoi international au Bahamas en 2017, lors des Jeux du Commonwealth de la Jeunesse. Il avait terminé en 6e position chez les 56 kg.

En 2018, il avait remporté deux médailles de bronze au niveau africain. La première aux Championnats d’Afrique des jeunes en mai. Par la suite, il s’est classé en troisième position des Jeux africains de la Jeunesse disputés du 18 au 28 juillet. Cette année-là, il a aussi bénéficié d’un passage aux Championnats du monde de la Jeunesse en Hongrie. Il avait perdu son combat contre l’Iranien Shahbakhsh Daniyal.

En 2019, Damien Hellène ambitionnait de représenter Maurice aux Jeux des îles. «Il s’est préparé pour cela. Il est même revenu de Cuba avec une médaille d’argent», relate Jean-Bernard. Le boxeur, qui avait représenté Maurice chez les -60 kg, avait été en finale de la prestigieuse Teofilo Stevenson Cup. Il a aussi été en Russie pour la Cup of the Governor of St. Petersburg et à l’Open de l’Inde en mai. «Mais au final, c’est John Colin qui a été sélectionné pour représenter Maurice aux JIOI dans cette catégorie», dit-il. Le père du pugiliste se dit déçu de la non-sélection de son fils au profit de John Colin. Les deux pugilistes s’étaient affrontés lors d’un combat de sélection en juin. John Colin s’était imposé à la majorité des juges (3-2). Mais le patriarche garde un goût amer de ce verdict. «Mais bon, tout ça est derrière nous. Il rebondit très bien ici au Québec», souligne-t-il.

Du coup, les Hellène rêvent de Jeux olympiques. «On va continuer à travailler pour qu’il intègre la sélection canadienne», lâche-t-il. L’objectif est fixé. Et c’est ensemble qu’ils comptent l’atteindre. Quand les deux frères ne sont pas au club de boxe 35 à Repentigny, ils s’entraînent à domicile avec papa. «On a tout ce qu’il faut chez nous. En cette période de confinement, on continue de travailler», relève-t-il. Dylan et Damien ont également un petit frère, Christopher. «Il a un problème de santé, le haut niveau n’est donc pas envisageable mais il s’entraîne avec nous», confie Jean-Bernard.

Chez les Hellène, la boxe aide à rester soudés. «Beaucoup de personnes nous félicitent de la complicité entre les frères. Avant chaque compétition, Dylan et Damien s’échauffent ensemble et s’encouragent. Avant qu’ils ne me rejoignent en septembre dernier, je les guidais à distance», déclare le père de famille.

De Plein-Bois, petit village du Sud de Maurice où est originaire Jean-Bernard, les Hellène ont su se démarquer grâce au noble art. «Je partageais ma passion avec les jeunes de l’endroit en tant que coach.» Ses fils ont, eux, fait honneur au club de boxe d’Henrietta qu’ils représentaient à Maurice. Au Québec, ils saisiront toutes les opportunités pour faire bonne impression.